Le maire d’une petite commune a trouvé la solution il y a 26 ans en confiant l’exploitation de cet espace à ce qui allait devenir un des plus grands camps de naturistes de France. Chiffre d’affaires annuel : 50 millions de francs.
Au cœur de l’un des plus vastes massifs forestiers du sud-ouest, bordée par des plages immenses, la région de Montalivet abrite deux des plus grands centres de naturisme de France qui contribuent de façon importante à l’économie du nord-Médoc. Le plus ancien : le Centre Hélio-Marin (CHM) de Montalivet, créé en 1949, par Albert Lecoq, fondateur du mouvement naturiste français. Le plus grand : Euronat, à Grayan-L’Hôpital, qui s’étend sur 335 hectares et peut accueillir jusqu’à 10.000 personnes.
Tous deux, séparés par quelques kilomètres, ont fait du Médoc la Mecque française du naturisme. Des Pays-Bas, d’Allemagne, de Belgique et de France, les adeptes se pressent, dans des centres ouverts presque toute l’année, pour « vivre nus, dans un environnement préservé », selon Jean-Michel Lorefice, directeur général d’Euronat. « On choisit le naturisme pour retrouver des choses simples, essentiellement le contact du corps avec les éléments naturels », explique le gendre du fondateur du centre, qui en 1975 eut peu de mal à convaincre le maire d’une commune de 350 habitants de lui céder pour 99 ans une immense forêt de pins au faible rendement.
Dans le Médoc, le naturisme génére quelque 200 emplois indirects. – |
Certifié qualité et environnement
La France est la première destination naturiste, avec 2 millions de touristes naturistes par an (pour un chiffre d’affaires national annuel estimé à 700 millions de francs, 106,7 millions d’euros). L’Aquitaine, avec 35 % de l’offre, doit continuellement se battre pour tirer partie de ses atouts. « Nous travaillons avec une vingtaine de tour-opérateurs en Allemagne et aux Pays-Bas, note Jean-Michel Lorefice. Nous sommes présents sur tous les grands salons touristiques européens et français. Nous ne nous plaignons pas, mais il faut toujours faire plus ».