J’ai toujours été étonné par la définition officielle du naturisme que je vous rappelle:
Le naturisme est une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun, qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l’environnement” (FNI, 1974)
Tout d’abord, il me semble que cette définition fait une trop large part à ce qui est en lien avec le naturisme, mais ne le définit pas pour autant.
En effet, on ne compte plus le nombre d’associations qui visent l’harmonie avec la nature (naturalistes et écologistes de toutes sortes…) ou celles qui veulent favoriser le respect de soi-même et des autres (arts martiaux par exemple).
De plus, le non-naturiste moyen aura bien du mal à faire le lien entre la *pratique d’une nudité en commun* et une vie en *harmonie avec la nature* : comment ne pas voir dans cette association nudité / nature l’image du bon sauvage qui vit nu dans la mère nature ?
De même, les notions de respect sont extrêmement ambiguës et liées au vécu de chacun. Certains verront dans l’obésité un non respect de son corps. D’autres verront dans des logements en béton un non respect de la nature. Les non-naturistes ne voient-ils pas avec la nudité le premier des non-respects : celui de la pudeur ?.
Le nombre de discussions sur des forums comme nat-fr autour de cette notion de respect illustre bien le manque de clarté de cette idée : pas très compatible avec une définition qui est censée éclairer le lecteur….
Comment d’autre part, ne pas s’apercevoir en fréquentant les centres de vacances que ces notions semblent bien illusoires : quelle harmonie avec la nature dans un centre commercial naturiste ou un village de vacances bétonné ?
Quel respect des autres quand il n’y même pas de respect du règlement intérieur qui oblige la nudité quand le temps le permet ?
En deux mots, je trouve cette définition très politiquement correcte, et probablement historiquement justifiée en 74, surtout si elle a permis d’obtenir le titre officiel de «mouvement d’éducation populaire ».
Mais elle me semble bien mal adaptée à faire passer le vrai contenu du naturisme aux néophytes.
Néanmoins soyons constructif :
Que devrait contenir, selon moi, la définition du naturisme ?
Pour que les textiles la comprennent, elle devrait au moins répondre à la question suivante : mais pourquoi ces gens sont-ils nu et que font-ils dans cette tenue ?
Je pense que la première notion qu’une définition du naturisme devrait expliquer est celle qui a toujours été un tabou : Le PLAISIR.
En écho à un article paru dernièrement dans la Vie au Soleil et, dans une certaine mesure, au regards des résultats du sondage sur les motivations des naturistes, il me semble important de réhabiliter la notion de plaisir à vivre nu en dehors de toute notion de sexualité.
C’est d’ailleurs une des questions les plus fréquentes des non-naturistes à notre égard : où s’arrête la nudité et où commence la sexualité … La réponse peut se résumer à la dissociation entre le plaisir sensuel de vivre nu et le plaisir sexuel que notre société, notre histoire, ou nos religions, ont abusivement plaqués à la nudité.
Je reprend, par là même, l’idée suggérée sur ce forum pour faire comprendre à un non naturiste la notion de plaisir de la nudité :
Demandez lui de prendre des douches en restant partiellement habillé pendant plusieurs semaines. Le plaisir qu’il aura à se doucher nu ensuite sera proche de celui des naturistes qui vivent nus. (à part quelques pervers, la majorité des non-naturistes comprendront …)
La deuxième notion, que devrait inclure une définition du naturisme, serait de faire comprendre que la nudité n’est pas une contrainte ni un dogme. Il existe des circonstances (températures, activité, travail etc…) qui ne permettent pas le plaisir de vivre nu. Et le naturiste sait faire la part des choses car, comme cela reste pour lui une source de plaisir, il vivra nu dès que son environnement le permet. C’est l’habillage qui devient le contrainte, pas la nudité.
(et, pas là même je rêve de centres où seules les activités à habillage obligatoire seraient indiquées…..)
En troisième lieu, je suggère que la définition fasse référence à ce qu’apporte le naturisme, en plus du simple plaisir et qui la différencie de la nudité ordinaire.
Tout en gardant le respect comme une des finalités importantes du naturisme, je propose que l’on mette en avant ce que la nudité saine et en groupe apporte sur un plan plus personnel :
Je trouve qu’elle apporte aussi la révélation de la vraie nature des relations que chacun entretient avec lui même et avec les autres.
Il me semble en effet que la mise à nu physique s’accompagne de la mise à nu *psychologique* permettant de mieux comprendre la relation que chacun entretient avec lui même (et plus particulièrement son corps) mais aussi avec les autres, et plus généralement avec son environnement. (y compris environnement naturel) Cette prise de conscience permet alors de mieux s’accepter, mieux comprendre les autres, et par la même, tendre à plus de respect.
C’est, selon moi, la vraie différence entre la naturisme et la simple pratique de la nudité : une dimension de plaisirs, plus une dimension d’évolution personnelle.
Reste à synthétiser ces idées en une phrase suffisamment courte pour ressembler à une définition. Je vous en propose une, qui n’est certainement pas la plus optimisée, mais dans le seul but de faire un exemple, et faire passer ces 3 idées en un minimum de mots.
Je propose :
Le naturisme est une manière de vivre les plaisirs de la nudité en commun, en dehors de toute sexualité, dès que les circonstances le permettent, dans le but de mieux vivre son corps et d’améliorer ses relations aux autres et à son environnement, par une mise à nu des esprits autant que des corps, révélatrice de la vraie nature des hommes.
Vous avez d’autres définitions à proposer, des remarques ? Voir cette discussion : https://www.vivrenu.com/forum-du-naturisme/le-naturisme/propositions-dune-nouvelle-definition-du-naturisme
Je pense que la définition proposée ici serait très adaptée à la situation actuelle du naturisme
Cette définition me semble intéressante mais, comme toute définition, elle ne peut malheureusement exprimer la totalité du plaisir à vivre nu.
Le plaisir de sentir chaque pore de la peau “absorber” le soleil, la vie, voir les autres nus et s’accepter tel que l’on est. Gros, grand, petit, maigre, beau, laid n’a plus la même signification, la nudité gomme les différences.
Le regard que l’on porte sur les autres est un regard d’égalité, de respect, plus de différences.
Une égalité totale entre les Hommes et la nature.
Je vote POUR !!
Définition (et texte) à diffuser, à tester, à faire discuter et voter en clubs, en centres, en fédération +++
Je ne suis qu’un sympathisant ordinaire…
Jean-Charles
Pour ma part, je trouve que c’est une bonne définition et je l’adopte volontiers. Mais le naturiste et le naturisme sont divers et variés…ce qui laisse la place libre à d’autres définitions.
Lorsque l’on est nu, on se retrouve d’abord face à soi-même, c’est l’acceptation de ce que l’on est tout simplement.
Bonjour
J’ai tout d’abord envie de répondre par une question, le naturisme peut-il exister sans la nudité ? Certains diront qu’on ne doit pas confondre nudisme et naturisme, cependant , il me semble que le point de départ est le même la nudité du corps. Alors pourquoi se dénude t-on? C’est une question qui a certainement de multiples réponses. Mais ce qui me semble fondamental dans le naturisme c’est la notion de respect de l’autre. Se dévêtir n’est pas dénué de sens certes il y a une notion de plaisir sensuel qui est incontestable, de plus cela permet de relâcher la pression sociale excercée sur chaque individu et de multiples autres raisons ammenent à se dévêtir comme la relation sexuelle par exemple. Je pense que le fait de vivre nu dans un centre de vacances par exemple n’a pas la même teneur que se déshabiller dans une plage et profiter du soleil un moment. Vivre ensemble nu c’est-à’dire dévoiler son corps à l’autre est un cadeau mais bien fragile si cet autre n’est pas aussi nu pour quoi parce que je pense que le fait de partager la nudité nous enléve la première étiquette sociale du corps c’est-à-dire l’objet de désir sexuel. Que cherchons nous les naturistes dans cette nudité? Un bien être c’est certain! Lorsque j’ai rencontré ma femme, elle n’était pas du tout adepte du naturisme et moi j’avais encore quelques réticences parce qu’il est difficile de dévoiler son corps malgré ce qu’on voudrait nous faire croire au cinéma par exemple. Le corps aussi souffre d’une normativité sociale non pas issue de membres de la société mais construite par une logique marchande. Bref, ma femme est venue au naturisme et je peux vous dire qu’aprés cette expérience elle ne souhaite plus que des vacances naturistes. Et je me suis demandé ce que cela lui avait apporté, en fait elle a gagnée en confiance en soi, elle s’est sentie libre de s’aimer, elle a eu un sentiment de liberté immense, elle a perçu cette absence de normativité mais d’une normalité de la nudité, chacun étant ce qu’il est.
Pour en revenir au naturisme, je ne sais pas s’il existe une définition exacte de celui ci, cependant ce qui me semble important c’est la nudité comme point de départ et le partage de celle-ci, ne laissons pas sous couvert de la tolérance et l’aspect financier l’importance de celle-ci, les gens qui veulent partager leur nudité avec nous sont les bienvenus et ils le savent avant de venir que c’est une règle d’or, alors c’est vrai qu’une sur médiatisation attire de plus en plus de monde et comme il faut de tout pour faire un monde on ne peut que par certaines régles se préserver des pervers (voyeurs, exhibitionistes etc..) car là est un risque réel qui peut entâcher le naturisme. Bien des gens pensent et à raison parfois que certains centres sont des lieux de partouzes et de débauche, c’est pour cela qu’à mon avis le naturisme doit rester un mouvement soucieux de son image et de son intégritée. Il faut peut être démystifier le paradis terrstre avec adam et eve et dire au grand public que les naturistes sont des gens comme les autres, ils sont sexués et ont des relations sexuelles comme tout le monde, qu’ils ont des enfants et qu’ils ont des convictions et des valeurs dont le respect de l’autre, la préservation de la nature, l’éducation de leurs enfants etc…Etre naturiste ce n’est pas renoncé à être un être social bien au contraire cela renforce certaines valeurs comme la pudeur, le respect, vivre ensemble mais ce n’est pas non plus renoncer à ce que l’on est, sa vie au quotidien.
Etre naturiste ce n’est pas un concepte cela se vit.
Cordialement.