En deux jours de marche, en grande partie nu, sur les hauts plateaux du massif de la Chartreuse, j’ai rencontré plus de vaches que d’humains. Et elles ne semblaient pas spécialement gênées de voir un naturiste sur leurs alpages !
Les hauts plateaux de la Chartreuse s’étendent au sommet de cette grandiose citadelle naturelle entourée de falaises qui s’étire entre Grenoble et Chambéry, entre les sommets de la dent de Crolles et du Granier.
Un endroit rêvé pour les randonneurs. Et, en semaine en cette fin de mois d’août, il me semblait que ce pouvait être un cadre idéal pour une randonue. Parti du Sappey, près de Grenoble, avant sept heures du matin, j’avais déjà trois heures de marche pour atteindre le col du Coq au pied de la Dent de Crolles. Je m’étais déshabillé dès qu’éloigné du village et le corps mis en train. Mais pour monter à la Dent, j’ai dû me rhabiller. Ce sommet emblématique de la région grenobloise est constamment fréquenté Bien m’en a pris : En chemin j’ai rencontré deux gardes du parc en compagnie d’une gendarme. D’ailleurs, un vent frais et puissant incitait plutôt à se couvrir. Mais dès qu’on s’éloigne du sommet vers les plateaux, on retrouve vite la tranquillité.
Le GR, chemin de grande randonnée, traverse tout le massif. Mais un autre sentier, moins utilisé car un passage dans une cheminée rocheuse le rend plus délicat, longe les crêtes et domine les à-pics des falaises. Tellement plus spectaculaire.
Les heures de marche s’écoulent ainsi, nu, avec parfois un gilet polaire pour protéger de la fraîcheur dans les versants à l’ombre. Et un gros sac à dos ! Lors des rares rencontres, j’ai pu anticiper et me couvrir d’un short. Ce jour là, ce sera 6 heures de randonue pour une marche de 9 heures 30.
Bivouac à mi-chemin, à l’Aups du Seuil. Si le camping est les feux sont interdits dans la réserve, le bivouac est toléré, à condition de ne pas rester plus d’une nuit.
Nuit d’ailleurs secouée par des averses de pluie entrecoupées de coups de vent violents.
Au petit matin, un ciel bleu et de gros rouleaux de nuages débordant des falaises se partagent le paysage ; avec des bancs de brouillards, résidus de l’humidité nocturne. Un vrai décor de montagne sauvage !
Comme, en dehors des bergers, j’étais le seul à bivouaquer dans le coin, je me suis senti à l’aise pour repartir tout de suite nu. Et le rester jusqu’au bout du plateau. Je ne me rhabillerai que pour approcher de deux bergeries et pour entreprendre la descente vers la vallée. Soit 5 heures nu sur les 6 heures de balade.
C’est d’abord la traversée d’une forêt encore noyée dans la brume, les passages dans les champs de fougères ou d’épilobes aussi hautes que moi et chargées de rosée qui m’aspergent, pour arriver dans les prairies des alpages, au milieu des troupeaux de vaches.
J’étais si parfaitement à mon aise dans cet environnement, que j’en oubliais le reste du monde. Jusqu’à un détour du chemin où j’ai rencontré un autre promeneur matinal. Je n’ai pas eu le temps de me couvrir, cette fois. Je l’ai donc salué poliment. Il m’a répondu d’un bonjour, puis s’est détourné pour me laisser passer et chacun a continué de son coté. Lui, sans doute surpris de cette rencontre. Moi, plutôt satisfait d’avoir réagi avec calme à cette situation que j’avais envisagée mais encore jamais expérimentée.
J’avais prévu un troisième jour pour faire le Granier, mais les conditions météo se dégradant, c’est partie remise à une autre fois. Également en randonue j’espère.
Bonjour jm f
Chapeau pour cet excellent reportage !
Je vais m’en servir, si tu le permets, pour inciter les” frileux”, dans leur corps mais surtout dans leur tête, à vivre nu le plus souvent, y compris en cette belle arrière-saison qui se profile.
Quand je pense que pour certains naturisme égale chaleur et été ou vacances, cela fait bien sourire !
Quand on leur dit qu’en marchant, on se réchauffe, ils ont de la peine à le croire!
Pour ma première randonue, c’était également très tôt au moment du coup de neige de février/mars de cette année par quelques degrés au-dessus de zéro !
Amitiés
patoche randonueur
Cela confirme ce que je ressens souvent : dans le plus simple appareil , les sens sont sollicités davantage. Le moindre souffle de vent, la moindre petite bruine est ressentie sur sa peau en totalité et c’est un vrai bonheur.
Le naturisme d’été , écrasé par le soleil, est une autre chose, même si ressentir la caresse des rayons du soleil sur la totalité de son corps est dans la même logique sensuelle.
Dommage tout de même de ne pas avoir l’ocasion de faire la même expérience pédestre avec un groupe d’ami(e)s ce qui aurait deu avantages:
l’expérience commune de cette aventure naturiste en favorisant les échanges , notemment sur les sensations éprouvée
de déconnecter le risque de rencontre fortuite comme celle de la fin de l’article qui pourrait être ressentie par le promeneur comme une agression du genre: j’ai rencontré un “sadique” dans une forêt.
Un groupe rassure plus qu’une personne isolée et la présence de personnes des deux sexes éviterait surement de se placer dans des situations génantes face à une plainte.
PM
Félicitation à jmf pour cet article complet et cet engagementl dans la randonnue. PLus que l’article, l’album photo dans les photos persos m’a impressionné par son style “engagement total” dans la randonnue.
Magnifique randonnue, magnifique article. Tu sais nous donner envie. Je n’ai fait que peu de randonnue, mais il faut que je recommence bientôt. En effet, même s’il fait froid, nu en marchant on n’a pas froid.
Pour répondre à Pierrotlefou, je ne suis pas d’accord de devoir attendre de former un groupe pour faire de la randonnue. Bien sur que c’est plus intéressant entre amis, mais cela n’est pas toujours possible.
Ensuite, les rencontres quand on est un homme seul sont peut être moins bien perçues (et encore où sont les preuves ?) mais il faut au contraire les rendre plus fréquentes pour démontrer qu’il n’y a pas d’agression.
Bref, faites des randonnues, ne vous mettez pas des batons dans les roues !
Bon automne naturiste !
Jérôme
Je t’admire car moi j’aurais pas pu : il y a une différence entre bronzer nu, se baigner nu (ce qui veut dire gagner l’eau à poil et en ressortir et marcher nu seul. A 2, peut-être…
Je viens de découvrir le nudisme cet été alors je suis un ptit bleu (51 ans) dans ce domaine, mais quel rêve !
Ma femme s’y est mise: le paradis. Mais je prêche un convaincu.
Tu connais Luzeronde à Noirmoutier ? C’est pas une plage entièrement nudiste, mais on y est super bien. A recommander
Question idiote: Si tu étais seul, comment t’as fait pour les photos?
J’étais bien seul. Avec un petit appareil numérique que je pose sur des rochers au bord du chemin, ou sur un tronc d’arbre, ou une barrière, etc. en mode retardateur.