La pratique de la randonue ou de la randonnée textile s’effectue en été mais aussi pendant les périodes d’automne,d’hiver et de printemps, c’est-à-dire pendant la période d’ouverture de la chasse. Quel randonneur n’a pas été confronté aux différents stigmates de la chasse ? Peut on conjuguer chasse et écologie, chasse et protection de la nature ? J’ai toujours été un fervent défenseur de la nature et de l’écologie dans son sens originel, équilibre des biotopes, et je pense que c’est un peu la philosophie des naturistes en général.
Sans compter les horribles édifices végétaux que l’on rencontre au cours de nos balades à part quelques exceptions ….
Voici des extraits d’un article édité par le président de l’Association Nationale des Chasseurs Ecologiquement Responsables, ANCER, qui a le mérite d’exister et qui suscite du débat.
« La chasse,cette Activité remontant aux origines de l’humanité où elle jouait un rôle essentiel pour la survie des populations, la chasse a été jusqu’à une date très récente parfaitement intégrée à son milieu social comme naturel. Dans la Société rurale qui était encore celle de la France il y a une trentaine d’années, outre le vieil instinct de prédation qu’elle pouvait satisfaire et dont nous parlerons plus loin, la chasse remplissait à la fois des fonctions de protection de l’agriculture vis à vis des dommages créés par la faune sauvage, de complément alimentaire et de loisirs collectifs. Rituel rythmant le cycle des saisons, la chasse était alors pratiquée par des hommes connaissant bien les mystères de la nature et ne disposant, par la force des choses, que de moyens limités. La pression de chasse était donc restreinte et considérée comme parfaitement légitime. Aujourd’hui, c’est au contraire un loisir contesté par une partie de la population urbaine qui n’en connaît souvent que l’image la plus négative.
A l’origine de cette contestation, plusieurs facteurs interfèrent :
Il y a tout d’abord l’évolution de la pratique elle-même victime d’une certaine déculturation des chasseurs trop souvent transformés en consommateurs de cartouches et en tireurs de volailles.
Parallèlement, la pression de chasse augmentait en raison tout d’abord, jusqu’à une date récente, de la croissance du nombre de ses adeptes mais surtout à cause des moyens mis à leur disposition (voiture en particulier rendant les coins les plus reculés accessibles), alors même que les causes de dégradation de l’environnement se multipliaient urbanisation, agriculture chimique, grandes infrastructures linéaires etc. . . ) restreignant ainsi chaque jour davantage les territoires de chasse.
Enfin, pendant ce temps, les populations urbanisées, coupées de plus en plus de leurs racines rurales, manifestaient une sensibilité nouvelle pour la nature qui leur font juger souvent ce loisir archaïque et cruel.
La combinaison de ces différents facteurs explique fondamentalement les conflits sur la chasse où l’alliance objective des ” anti-chasse” et des chasseurs les plus rétrogrades, contribuera peut être un jour à faire disparaître ce vieil héritage de notre culture humaine. Dans un tel contexte, est-il toujours imaginable et raisonnable de parler des véritables fondements de la chasse et d’espérer définir la place de la chasse dans notre société ? Je pense pourtant que cela est possible car la chasse a un sens profond qui ne doit pas être confondu avec les caricatures que trop souvent nous connaissons.
Avant de trouver des justifications écologiques ou même économiques à la chasse, il faut avouer une évidence : celle-ci est avant toute chose, dans ses manifestions les plus authentiques, une passion humaine. Cette passion qui remonte à la nuit des temps est profonde et parfois violente car elle repose sur le vieil instinct de prédation. Qu’on le veuille ou non, malgré les énormes mutations subies depuis la révolution industrielle, l’Homme est encore un animal habité par des instincts primitifs. Habituellement les critiques de la chasse soulignent l’archaïsme de cette pulsion et insistent pour en réclamer la répression.
L’Homme se distingue de l’animal par sa conscience et il ne peut donc s’abandonner à l’innocence de l’instinct. C’est pourquoi la chasse ne peut s’exercer que dans le respect de certaines règles éthiques et écologiques qui relèvent à vrai dire de la culture. En matière de chasse comme dans d’autres domaines, l’Homme ne trouve sa vraie dimension que dans la sublimation de l’instinct; ceci explique pourquoi la chasse a toujours représenté dans toutes les sociétés un des points de convergence les plus marqués entre nature et culture qui explique l’existence très tôt, des règles et modes de chasse variant suivant les régions. Chasse et sentiment de la nature sont par conséquent étroitement liés. Par l’acte de chasse, le chasseur est puissamment lié aux forces et aux mystères qui traversent la nature. La mort de l’animal n’est qu’une conclusion aléatoire faisant partie d’un gestuel complexe où une aurore automnale peut provoquer une émotion plus forte que le reste de la chasse. Dans la littérature, l’histoire du sentiment de la nature s’exprime d’ailleurs admirablement dans ces récits de chasse qui font la joie de générations de lecteurs. Justement dans la mesure où l’Homme est transformé en prédateur, il participe plus intimement encore que le simple promeneur au jeu de la vie et de la mort qui est ici celui de la nature, non vécu sur le mode du spectacle.
C’est cela qu’a toujours évoqué la littérature cynégétique qu’il serait complètement absurde de vouloir retrancher de notre culture écologique.
La chasse ne peut pas non plus trouver son fondement dans la protection des biotopes quoiqu’elle puisse y contribuer efficacement comme l’expérience l’a parfois montré. Ici encore, il sera toujours possible de rétribuer certaines activités d’entretien ou d’aménagement du milieu naturel. Il serait cependant souhaitable que les chasseurs se préoccupent davantage qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent de la pérennité des biotopes. Certes, malgré tous les abus cynégétiques qui ont pu se manifester depuis trente ans, la chasse n’a aucune responsabilité dans les graves atteintes subies par nos écosystèmes, à l’exception de certaines espèces ayant subi des prélèvements trop importants. Certains loisirs modernes liés à la nature sont même autrement destructeurs des équilibres écologiques, tels que le ski alpin, le tout terrain motorisé, le parapente ou pire, le golf. Mais ce que l’on peut lui reprocher, comme d’ailleurs pour la pêche, c’est de ne pas avoir suscité une mobilisation plus grande de ses adeptes en faveur de la protection. Pourtant l’interdiction de la chasse par les “bulldozers” n’est pas d’avantage acceptable que celle réclamée par les opposants à la chasse. La pratique nocive des lâchers de “gibiers de tir” a été de ce point de vue un moyen commode pour se désintéresser de la protection des milieux.
Il est donc urgent que les chasseurs se préoccupent enfin de lutter avec les autres usagers de la nature pour la sauvegarde des écosystèmes sans l’intégrité desquels la chasse perd son sens profond. La chasse y gagnerait dans son image et sa crédibilité plus que par des opérations publicitaires. Il résulte donc de notre analyse que la chasse n’est nullement contradictoire avec une démarche écologique, bien au contraire. Par contre pour les idéologues de la “défense de la vie”, il est certain que la chasse est une activité tout à fait intolérable. Ici l’on quitte bien sûr le terrain de l’écologie pour pénétrer sur celui, beaucoup plus émotionnel, de la zoophilie.
Il y a certainement en France urgence d’une véritable mutation culturelle du chasseur de base qui doit enfin réaliser qu’il ne vit plus à l’époque de l’innocence de la cueillette. Le cadre socio-écologique de la chasse a été complètement bouleversé en trente ans; il faut en tirer les conclusions. Les chasseurs seront donc inévitablement appelés à être sans doute moins nombreux, mais plus qualifiés et exigeants. Alors l’énergie de chacun ne sera plus gaspillée dans des luttes fratricides mais elle sera au contraire mobilisée dans une commune défense de notre patrimoine naturel. Une gestion concertée de la faune sauvage sera, dans ces conditions, imaginable, ce qui n’empêche pas chacun de vivre la nature à sa manière dans le respect des différences mutuelles. »
Bonjour, juste quelques petites remarques pour essayer de faire avancer un débat qui n’est pas prêt de s’éteindre…
Vous écrivez : “Sans compter les horribles édifices végétaux que l’on rencontre au cours de nos ballades à part quelques exceptions” et vous avez probablement raison. Mais allons plus loin, qui a décidé qu’il étaient horribles ces édifices, c’est vous et quelque autres qui oublient que ces édifices ont d’abord un objectif fonctionnel et que, comme l’essentiel de ce qui compose notre campagne, il est créé par la main de l’homme. Certes, cette main n’est pas toujours habile mais que dire de l’esthétique de votre automobile soigneusement garée dans un chemin à l’orée du bois. N’est elle pas un peu anachronique en ce lieu ?
Quand au long article du président de l’ANCER, s’il décrit bien ce qu’est la chasse, il finit en exprimant à nouveau le rêve du président : une chasse élitiste ou le vulgaire péquin ne pourra plus croiser la voie du maître de chasse dûment adoubé par ses pairs eux même cooptés par les maîtres de la terre agricole. Le dernier paragraphe est parfaitement clair : ” Les chasseurs seront donc inévitablement appelés à être sans doute moins nombreux, mais plus qualifiés et exigeants.”
Mais ne vous y trompez pas : l’usage de la nature tel que le prône l’ANCER n’intègre pas les randonneurs nus ou bien vétus car ils dérangeront le merveilleux équilibre du biotope que l’ANCER souhaite protéger en association avec les associations de protection de la nature. Il vous reste une solution pour être parfaitement accepté : laisser pousser vos différentes toisons pour être pris pour un ours des pyrénnées…..mais dans ce cas, attention aux bergers et à leurs chiens.
Bonsoir,
Depuis pas mal d’années, j’a un contentieux avec les chasseurs: je n’aime pas mais alors pas du tout me faire tirer dessus quand je suis sur un domaine public ouvert à tous (lotissement, route départementale, chemin communal reliant 2 hameaux d’un même village). Depuis, je limite mes sorties surtout après avoir constaté de mes yeux l’adresse phénoménale de certains.
Je n’étais pourtant pas opposé à la chasse car elle a 2 aspects pratiques dont un a pratiquement disparu dans la plupart des régions (complément de revenus pour les petits agriculteurs et un de leurs rares loisirs), l’autre étant le contrôle des populations animales.
En tant que randonneur ou VTTiste, je suis obligé de composer voire de m’abstenir de fin août à mars, le calendrier étalé suivant les gibiers m’incitant à la prudence parce que des petits homme verts armés se promènent un peu partout. Et eux ont le droit de le faire alors qu’un naturiste qui ne fait courir aucun danger à autrui (ne pas confondre un naturiste avec un délinquant sexuel- ce que font nombre de chasseurs-armés) n’est pas autorisé à se promener dans la nature.
Vu l’efficacité du lobby de la chasse, nous avons encore du pain sur la planche pour arriver seulement à partager l’espace naturel en relative sécurité.
si seulement tout le monde disait vrai!!!!!
il ne faut pas se leurrer, tout d’abord la chasse propre, écologique,celle qui doit permettre de réguler les envies de Dame Nature,à toujours existait depuis la nuit des temps, nos plus lointains ancêtres s’en nourrissaient!……puis venu l’époque des châteaux, la chasse des nobles” à cour” pendant que les non- nantis posaient encore les colibets, et cela était une de leur principale denrées……… mais voilà, comme toutes dérives de notre belle société, rien n’est contrôlé, puisque cette pratique devient également non seulement “une passion” et “un sport” pour certains et au final dans des buts lucratifs et au final, la morale: “j’ai payer le droit de tuer,donc je tue”. peu nombreux les chasseurs qui le pratiquent dans l’esprit de la régulation des espèces, et détestent rentrer bredouille!!!!!
Par contre nous qui revendiquons le vivre nu, on doit payer également au titre de la régulation, sinon quel débordement pour notre belle société respectable et surtout que le système ne parque pas les chasseurs, comme les vivre nus, au risque de ce prendre eux même pour du gibier.
Un fils de chasseur.