18 avril 2024

L’image du naturisme est-elle négative ?

Cet article avance plusieurs explications aux réactions parfois fraîches ou négatives du grand public envers le naturisme.
Pour le grand public, le naturisme évoque souvent d’abord la nudité. Je vais donc parler de cet aspect sans dissocier le corps nu, de la peau et du toucher.
C’est dans cet ensemble que l’on retrouve les principales objections au naturisme.

Lire la suite sur le site d’origine (présentation optimisée)


3 anneaux interdépendants, liés de telle manière que si l’un rompt, les trois se désolidarisent. Peau, corps, relation et toucher sont à entendre ici tant au niveau physique que psychologique.
Inspiration : Anneaux borroméens de J. Lacan.

Etre nu c’est être à peau nue, c’est-à-dire sans protection ni carapace. C’est aussi être à même de toucher et d’être touché, tant au sens propre qu’au sens figuré. Touché véritablement par une main, un autre corps, un regard, ou touché affectivement.
Pourquoi sommes nous naturellement nus si ce n’est pas en partie pour être touchés ?
Touchés par la mère d’abord, puis par les émotions et sentiments, mais aussi par autrui et par les éléments:
l’air, l’eau, le vent, le sable, la chaleur du soleil, le “contact”, etc…
Ces différents touchers ou contacts nous permettent de satisfaire plusieurs besoins fondamentaux relationnels et psychologiques, ce que les vêtements ne permettent pas ici.
(L’Organisation Mondiale de la Santé considère depuis longtemps que l’Homme n’est en santé que si la plupart de ses besoins fondamentaux, tant physiques que psychiques, sont comblés).

Même si certains affectent l’indifférence, la nudité innocente “touche” toujours une grande partie du grand public en déclenchant l’indignation, le rire, le jugement ou le désir.
Notons qu’inversement, elle touche très souvent le naturiste dénudé lorsque celui-ci évolue sous les regards de ceux qui ne le sont pas.
Par ailleurs, soulignons que le grand public n’est pas hostile au mode de vie naturiste.
Il semble que ce dernier soit de plus en plus expérimenté d’année en année sur les espaces libres ou organisés.
Enfin, il semble que dans l’émergence d’un naturisme récent, un certain public affectionne au contraire le corps et la nudité, non plus au bénéfice de l’individu (individuum = indivisible) mais à celui du sexe et de l’image, au détriment de l’holisme de la relation humaine.

La peau est le premier organe qui se forme dès le début de la vie. Grâce à ses 8 fonctions, c’est elle qui permet au nourrisson de se différencier et de se nourrir de son environnement.
Les quatre autres sens dépendent du toucher : les cônes et bâtonnets de la vue sont touchés par la lumière, l’air touche les cellules de l’odorat, il touche et fait vibrer le tympan, le contact sur les papilles linguales assurent le goût.

« Etre nu, c’est être touché par l’environnement, qu’il soit humain ou non. C’est-à-dire que cela ouvre tant la possibilité de s’en approcher sans artifice, que celle de s’en distinguer ».

Chez les mammifères, le léchage, lié à la notion d’amour de soi et de l’autre, est responsable du développement des organes, de tout système vital de l’organisme ainsi que de l’entretien fonctionnel de celui-ci par la stimulation du système hormonal.
Chez l’Homme, ce léchage est remplacé par le toucher, premier mode de communication, messages de plaisir entre la mère et l’enfant : messages de sécurité, d’affectivité, de sentimentalité et de sensualité.

Se toucher de ou sur notre corps nu est le moyen de communication préverbal qui va nous renseigner sur notre d’identité, sur les limites de soi, et sur l’environnement. Il fait naître le narcissisme sain, la notion de plaisir ainsi que le schéma corporel.
Il symbolise la reconnaissance et l’acceptation de l’individu. C’est lui qui permet de faire connaissance avec soi-même, avec les autres, et avec l’environnement. C’est ainsi qu’il assure l’éveil de la sexualité dans de bonnes conditions.

Club

Corps et toucher: premier sens perdu…

En privilégiant la rentabilité, la société dans laquelle nous vivons nous empêche de satisfaire nos instincts et nos besoins fondamentaux: corps et toucher furent interdits car, avant 1968,seul l’esprit était d’essence divine. Au cours des siècles, le corps fut considéré vil, siège de punitions (flagellations) jusque dans les années 80 dans certaines écoles anglaises.

Les injonctions parentales signifient une demande de rejet du corps, qu’elles viennent des parents ou des figures d’autorité : « Allons, les caresses et câlins sont des gamineries !
Ne (te) touche pas ! Prenez vos distances dans les rangs !
».
Corps et toucher sont ainsi “le” premier sens que nous perdons en grandissant.
C’est pourquoi, en Occident, nous sommes des sous-développés du corps et du toucher, et par extension de la tendresse et de la relation.
L’expression corporelle est réservée à la danse ou au théâtre, le corps et le nu aux pratiques sexuelles ou aux milieux chirurgicaux.
Bien plus que les évènements de la vie quotidienne, c’est très souvent ce manque de corps, de touchers et de contact (dans tous les sens des termes) qui nous stresse, et nous affaiblit

Il existe à la base du cerveau une substance ascendante (SRAA) dont le rôle est de recevoir tous les stimuli extérieurs comme intérieurs et de renvoyer des messages inhérents au cortex et aux muscles. Si le corps n’est pas stimulé, peu à peu sa sensibilité s’amenuise, ce qui entraîne l’amoindrissement des secteurs sensoriel, musculaire et… affectif.
Nous perdons alors l’écoute des sensations corporelles: nous n’écoutons plus nos émotions.
Notre tête les travestit en sentiments socialement plus acceptables (Senti-ment).
Nos émotions vraies sont remplacées par des rationalisations et c’est ainsi que nous nous interdisons de vivre notre vraie vie.
Nous n’entendons plus notre corps et nos organes que dans leurs messages d’alarme…

Après en avoir perdu l’écoute, nous allons jusqu’à perdre l’usage du corps. Les tâches simples qui nécessitaient un exercice ou un effort physique normal ont été remplacées par l’utilisation « d’économiseurs de fatigue ».
C’est ainsi qu’on achète un aimant au bout d’une ficelle pour ramasser ses boules de pétanque.
Il a y trente ans, en rentrant de l’école, les enfants se livraient entre copains à des jeux d’extérieur.
Aujourd’hui ils affectionnent le plaisir solitaire, assis devant l’ordinateur, la télévision ou les consoles de jeux.
Notre corps est surprotégé par les vêtements et chauffages qui lui font perdre sa thermorégulation naturelle, surprotégé par les vaccins qui lui font perdre ses propensions immunitaires, épargné des gestes élémentaires et séparé de tout contact humain. On ne s’occupe du corps que lorsqu’il nous procure inconfort ou douleur.

Jamais dans l’histoire de l’humanité on a autant nié et sous-exploité son corps. Quelqu’un aurait-il donc l’audace de le montrer publiquement tout nu ? ».

Corps et communication: défense de toucher…
Le nu et le toucher sont socialement réservés à certains domaines bien définis : admis entre la mère et le jeune enfant, lors des relations sexuelles, dans les milieux sportif, médical, ceux de la coiffure et de l’esthétique.
On ne trouve maintenant le nu public que dans les milieux de l’art, du sexe ou de la publicité et seuls de rares événements font qu’un adulte en prenne un autre dans les bras : une joie immense, une panique, une colère ou une crise de larmes.
Les gens évitent au maximum les contacts physiques et fuient même les échanges de regard dans les moyens de transport ou dans la rue.
On s’excuse en frôlant un voisin dans l’escalier et la vente des moyens de protection est en pleine croissance.
C’est pourquoi nous vivons dans une société de communication technique, de surinformation, et non de communication relationnelle.

C’est un tort de considérer que l’évolution passe par une inondation d’informations… ».
Professeur Jacquart.
Beaucoup de gens sont pour cela de plus en plus isolés, donc en souffrance dans leurs besoins fondamentaux de communication, de reconnaissance et d’appartenance. Cette situation affaiblit le système immunitaire et peut en partie expliquer que le nombre de ceux qui évoluent dans le mal-être somatique ou psychologique ne cesse de croître.
S’exposer dans sa nudité est un don. Harmonieusement vécue et respectueuse de l’environnement, elle montre à l’extérieur la santé qui règne à l’intérieur. Les naturistes risquent donc de faire des jaloux…
Le rythme de la vie ne nous accorde plus de temps pour l’autre, ni pour nous-mêmes, nos émotions, et nos sensations corporelles.
Sans le corps, la vie ne prend pas corps. Or nous prenons contact avec notre corps : nos yeux, nos gestes et notre attitude.
Affectivement, tout ce que nous ne partageons pas s’accumule à l’intérieur, nous encombre puis finit par ressortir de façon toujours dévastatrice pour nous (et souvent pour notre interlocuteur) car maladroite, inadaptée, persécutrice ou exagérée.

Club

Surpopulation, promiscuité, agressivité…

La facilité d’approvisionnement et les progrès de la médecine permettent l’accroissement rapide d’une espèce.
Mais l’insécurité et le stress se développent.
Les psychologues et chercheurs en neurosciences ont étudié le comportement du rat, dont le cerveau est comparable au nôtre.
Toutes les études montrent que la densité de la population joue directement sur les comportements sociaux.
Plus la densité de population est forte en un endroit donné, plus on y retrouve de pression, de stress, de criminalité et d’anonymat.
Les individus qui ne peuvent contenir leur agressivité: ils la retournent contre eux-mêmes ou contre autrui…

Paul Leyhausen (élève de Konrad Lorentz) écrit:
« Presque 5 ans de captivité pendant la guerre, m’ont appris que les communautés humaines surpeuplées offrent, jusque dans les moindres détails, les mêmes symptômes que des colonies surpeuplées de loups, de souris, de rats ou de lapins.
Plus la cage est surpeuplée, moins il s’y trouve de hiérarchie.
Apparaît un despote, quelques animaux subissent les constantes et impitoyables brimades des autres qui les poussent au désespoir,
Le reste des habitants de la cage se mue en une méchante populace où la tension règne en permanence, où nul n’a jamais l’air content,
où l’envie de jouer disparaît, et où l’on réduit chaque mouvement…
».

(* Motivation of human and Animal Behaviour, van Nostrand Reinhold Co, New-York 1973, page 120).

Au lu de ce qui précède, on peut facilement imaginer que le nu et le naturisme, innocent et distinctif, deviennent facilement la proie de la”méchante populace atrabilaire”…

Dans les sociétés occidentales, se montrer et se comporter nu, c’est se comporter distinct, sans cuirasse de bataille et sans défense… ».

Le plaisir, c’est sexuel…
Le tabou du corps et celui du toucher sont imbriqués dans les conceptions philosophiques, médicales et religieuses qui se sont développées durant toute l’histoire de l’humanité. Depuis Freud, le plaisir est attaché à la notion de “libido”, terme que le grand public confond souvent à tort avec la sexualité. Les naturistes sont nus non seulement dans un but de partage et de pacte fraternel plaisant, mais aussi par plaisir de ressentir les éléments leur caresser la peau, parfois même l’agacer (Les fesses sur le sable).
Ces éléments nous rappellent pudiquement la stimulation naturelle de l’environnement sur notre corps telle que nous la vivions petits enfants.
Or, pour l’occidental, le plaisir est futile et culpabilisant. C’est un luxe qui doit passer après le devoir scolaire ou professionnel.
La société est opprimante car elle a tout basé sur le “pouvoir du travail et de l’argent” jugés valorisants.
La “populace” s’est engagée immédiatement dans cette valeur frustrante comme directement dans un entonnoir qui la mènerait au précipice en la privant de sensualité et d’humanité.
Le cœur, l’émotion, le plaisir, l’amour, l’imagination, les valeurs humaines, sont des notions qui font sourire et sont boutées en arrière plan ou attribuées aux seules femmes. Le plaisir, lorsqu’il est permis, doit tendre vers un but.
Mais le plaisir pour lui-même paraît comme une régression infantile à condamner.

Pour beaucoup de gens, le plaisir du toucher et l’érogénéité du corps se limitent donc à la génitalité et sont vécus presque uniquement au cours des relations sexuelles. Ces dernières occupent des zones qui ne participent pas au travail et au rendement:
la bouche, les seins, les organes génitaux et l’anus. Les relations sexuelles sont donc plus génitales que relationnelles
(Ce qui pose parfois problème conjugal) et se concluent rapidement puisqu’elles vont à l’essentiel : elles ne se concentrent plus sur des personnes mais sur des organes de plaisir, et on est là toujours sous le joug de la rentabilité.
A contrario, le nu naturiste ne favorise pas d’organes mais expose le corps entier
et par extension, la personne entière : corps, comportement et personnalité

J’ai tenté ici de montrer comment le corps et le toucher sont souvent ramenées à la notion d’attouchement salace, de sexe, de rapport intime et de génitalité. C’est pourquoi nous ne nous autorisons pas le contact physique, que nous nous privons du plaisir, et que toutes formes de nudité ou de toucher autres que celles pratiquées à visée sexuelle ou médicale est interdite.
Par la prise de conscience de ces rationalisations, il parait facile d’accéder enfin au corps, à la nudité et au toucher.
Or cette accession se heurte encore à d’autres obstacles qui s’entretiennent dans le tabou du corps et celui du toucher.

Le tabou du corps et lié d’abord à l’image à donner, ce que je veux que pensent les autres de moi.
Grand paradoxe, le mal être se camoufle sous le désir de paraître dans la minceur, la beauté, sous la mise excessive en valeur du vernis, du “bien à montrer”, du conformisme et du superficiel. La mode, la publicité et les médias exaltent ce phénomène.
Les économiseurs de gestes et d’énergie se vendent bien mais les séances de musculation et de remise en forme aussi.
La fatigue, les performances sportives ou commerciales doivent être dépassées, on en vient aux potions magiques dernier cri (érythropoïétine) aussi bien dans l’entreprise que dans les stades. L’individu montre ainsi son personnage affecté d’après trois impératifs:

« Le langage implicite du corps, par ses gestes ou sa forme, dit souvent l’inverse du discours explicite. ».

Le tabou du corps est lié à l’image corporelle et à la crainte du jugement.
“L’image du corps” est ce que je pense de mon corps, en fonction de mes ressources psychologiques et culturelles comparées à celles que véhicule la norme sociale.
Image corporelle et crainte du jugement sont ces notions qui ont introduit le concept de pudeur, à partir de la peur de paraître laid, indésirable, ridicule, peur d’être rejeté et abandonné.
La société nous interdit d’utiliser des réflexes naturels et spontanés.
On doit être neutre, commun, insipide, comme tout le monde, “normal”.
Or nous devrions pouvoir nous permettre d’entendre nos besoins, de les satisfaire tout en restant adapté à la société, aux gens et aux situations.

Le tabou du corps est lié à la peur du nombrilisme. Nous avons appris qu’il fallait s’occuper d’autrui, surtout pas de soi.
Qu’il ne fallait pas s’affirmer, pas se positionner, pas trop se montrer. L’usage du je est, pour certains, une mise en avant de soi intolérable pouvant faire penser à l’égocentrisme.
La plupart d’entre nous ont compris qu’il fallait se noyer dans la masse comme je l’ai déjà dit.
Le corps, visible et fruit du péché doit disparaître, seul l’esprit est d’essence divine et doit penser comme tout le monde.
Il faut être “normal”. Le monde est alors rempli de mort-vivants. C’est oublier la Bible: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».
A condition de s’estimer, s’aimer suffisamment soi-même.

Ce tabou du corps peut être lié au souvenir de la punition infligée par des conduites persécutrices telles que jugement, disqualification du corps, moqueries, fessée déculotté, claques, pincement des joues ou des oreilles,
caresses décoiffantes dans les cheveux. Avec l’auto flagellation, le corps servait autrefois d’exutoire au péché.
Le lien entre peau, corps et toucher n’est alors plus rattaché au bien-être mais à la punition, à la douleur, à l’assujettissement, à l’infantilisation, à la disqualification et à l’avilissement.

Le tabou du nu et du toucher est lié à la sexualité. Sexualité pourrait être entendue comme “sexuation” et comprend tout ce qui concerne l’identité masculine ou féminine. Sexualité n’est pas génitalité avec laquelle on la confond souvent.
Le nu peut ici sous-entendre bienveillance et partage ou rapport de force et d’emprise sur l’autre. La tendresse, le partage de la nudité par le même sexe sollicitent, surtout chez l’homme, la peur d’être vu comme un homosexuel.
Dans le rapport hétérosexué, c’est la peur d’une manœuvre de séduction qui survient.
Ou la peur de la survenue d’une faiblesse dans la gestion de ce rapport à la nudité (peur de rougir, d’avoir une érection…).

La nudité et le toucher par les éléments peut faire penser à l’érotisme ou rappeler l’interdit ne te touche pas.
Or le nu n’est pas le sexe et le toucher n’est pas l’attouchement. On confond encore souvent nudité, sexualité et génitalité.
Ces deux dernières sont d’ailleurs encore fortement avilies. Ne parle-t-on pas de parties de jambes en l’air, de parties honteuses, de gestes obscènes, de revues cochonnes, d’artère honteuse et de corps caverneux ?…

Le tabou du nu et du toucher est lié à l’intimité et permet de conserver une distance, c’est-à-dire de contrôler ses relations à autrui et d’assurer sa propre sécurité. Toucher, par le geste ou la vue, c’est entrer dans la sphère de communication de l’autre.
Notre intimité est parfois perçue violée si quelqu’un nous pose la main sur l’épaule ou nous prend le bras. Ces gestes peuvent être perçus comme ayant une visée de séduction, d’emprise, de possession ou d’agression. De la même manière, si on m’impose ou me surprend
par la vue d’un corps nu, cela réveille aussitôt en moi l’éventualité que je puisse être nu en public et me fait déclencher des mécanismes de défense pouvant aller de la fuite à l’attaque.

Le tabou du nu et du toucher est lié à la virilité et à l’implication émotionnelle
Un homme ne pleure pas, ne sent pas, ne caresse pas et ne se fait pas caresser, sauf au lit…, ne se ballade pas avec la zigounette (ou autres noms d’animaux) à l’air…“.
Etre nu, c’est être exposé, fragile et vulnérable. Les esclaves sont nus, leurs gardes et les soldats portent des cuirasses.
Il semble que les hommes changent. Mais toute notre éducation repose encore sur la culture de l’homme puissant et travailleur, qui ne prend pas soin de soi, élevé à la dure et qui ne montre ses émotions ni par le verbe ni par le geste.
Bien que tout le monde s’en défende, l’image de l’homme dur et flegmatique comme John Wayne ou Schwarzenegger peine à s’émousser.
De même, beaucoup de femmes ne montrent pas non plus leurs émotions authentiques, seulement des émotions de substitution qu’elles jugent plus acceptable de montrer en société.

Club
L’extérieur et l’intérieur du corps sont séparés par la peau qui constitue la limite entre soi et l’environnement. La peau est notre 1er mode de communication et la plus efficace de nos protections.
Selon ce qu’en fait l’individu, cette frontière constitue un organe de rencontre ou une barrière. Lorsque cette peau devient symboliquement trop épaisse et protectrice, on l’appelle “carapace” entre soi et l’environnement.
On dit que le caractère de la personne devient rigide et méfiant, ou anxieux dans sa tour d’ivoire. La spontanéité naturelle y est enfermée et asphyxiée car elle ne correspond pas à l’image du héros de films ou de ce qu’on croit que l’autre attend de soi.
Etre vraiment soi, nu et sincère, c’est se confronter à l’éventualité du rejet.
Etre ouvert et sans défense, c’est parfois se confronter à l’éventualité de la blessure et de la souffrance. Etre Adulte, c’est cela.
C’est pourquoi beaucoup d’individus vont choisir de ne pas se montrer ni authentiques ni nus, de ne montrer que l’extérieur d’eux-mêmes, soumis à leur peur et à la quête insatiable d’approbation d’autrui. C’est ainsi qu’ils se nuisent à eux-mêmes car cette carapace épaissie les empêche d’entrer en contact avec le monde extérieur (ce qui occasionne le rejet par autrui), de s’en nourrir et de satisfaire leurs besoins fondamentaux.
Le monde de la consommation nous vante souvent l’entretien de la carapace.
Elle rapporte beaucoup d’argent en entretenant la dépendance et le consumérisme au dépens de l’autonomie et de la santé.
L’amour-propre est un ballon gonflé de vent, dont il sort des tempêtes quand on y fait une piqûre.
Voltaire.

J’ose croire que le vrai naturiste (de corps et d’esprit) se déshabille de ses peaux (de bêtes) pour être plus naturel, moins compétitif, plus sincère et relationnel, moins sexiste, plus exposé, plus altruiste, moins agressif, plus libéré, plus assertif.
Certains avancent que c’est pour ces raisons qu’il jouit de sa pleine santé…
Le nu du corps naturiste, un défi capiteux et fantastique mais que tout le monde ne peut honorer.
Auteur: Eric Brabant, Psychothérapeute – Toulouse (31), pour le joindre cliquer ici…

Souci d’adaptation aux normes de la collectivité. Le personnage a un rôle social, il s’intègre, ne heurte personne, il est “normalement” habillé.
Souci de bénéfice personnel. Le personnage est utilisé comme masque qui permet de se cacher du regard d’autrui.
L’individu utilise son personnage comme refuge derrière une carapace pour se cacher à soi-même, pour se réassurer ou cultiver sa bonne conscience. C’est une mesure compensatoire destinée à se camoufler ses problématiques ou insuffisances.

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TaG
TaG
6 avril 2006 23h49

FORT !!!

Tout ce que j’aurais aimé dire sur le naturisme est là. Mes limitations langagière et ma méconnaissance de la psychologie m’auraient empèché de le faire, mais heureusement il y a ce M. Brabant.

Merci.

TaG

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