J’ai deux jours de libre en semaine en cette mi-mai. C’est l’un des petits avantages d’un arrangement en contrepartie d’un week-end de travail. En fait, c’est le genre de disposition qui n’est pas pour me déplaire: en semaine, il y a beaucoup moins de monde en montagne, ce qui me permet de pratiquer en toute tranquillité mon « sport » favori : la randonue, le naturisme libre au naturel.
Mes obligations familiales m’empêchant pourtant de m’éloigner de la région grenobloise, de participer par exemple à cette randonue organisée dans la Drôme précisément ces jours là, il me reste la solution de me balader tout seul.
J’avais envisagé de partir du col de la Charmette, un point de départ traditionnel de circuits au cœur du massif de la Chartreuse, mais au sortir du dernier village, la route est coupée. Des travaux de réfection empêchent tout trafic. Qu’importe, c’est à pieds que je rejoindrai la Charmette. Je commence donc à marcher, passe la zone de travaux et attaque la montée. Personne en vue, la route est barrée : il ne devrait donc plus y avoir aucune circulation. Il est temps de quitter short et tee shirt. Tout de même, cela fait une drôle d’impression de marcher nu en plein jour sur une route départementale. Les randonues, habituellement, se pratiquent dans des coins plus sauvages !
Le col, parking ordinairement encombré de randonneurs, est désert. Je profite pleinement de la situation. J’ai l’esprit tranquille, je ne risque guère de faire de rencontre.
Je connais bien le secteur. Le chemin commence par le Pas de l’Âne, un bon raidillon, puis se poursuit à travers la forêt par une piste large jusqu’au col de la Petite Vache. Là, on débouche sur la barre rocheuse de la Sure et les alpages qui l’entourent. Un paysage encore parsemé des taches blanches des névés de neige qui subsistent de l’hiver.
Aux jumelles, j’aperçois trois silhouettes qui redescendent du sommet de la Sure. Pas de soucis, j’ai largement le temps de passer le col de la Sure avant leur arrivée. Un peu plus loin, ce sont des chamois qui croiseront mon chemin.
Malheureusement, coté ciel, les choses ne se passent pas aussi bien. De lourds nuages sombres ont fait leur apparition. Quelques gouttes commencent à tomber lorsque j’atteins le col d’Hurtière. Et c’est sous une averse continue que j’enchaîne une descente rapide à travers la forêt par un chemin couvert de feuilles mortes rendu glissant par la pluie.
J’ai enfilé une veste imperméable, mais n’ai pas pu me résoudre à la fermer par devant. En pleine activité, le corps réchauffé ne craint pas l’eau froide.
Après tout, un orage, en montagne, c’est quelque chose de parfaitement naturel.
Le lendemain, avec le retour du soleil, je décide d’aller explorer un autre versant de cette Chartreuse.
Je laisse la voiture au pont Saint Bruno, dans la vallée du Guiers, entre St Pierre et St Laurent du Pont. La vallée est encaissée, je ne connais pas ce coin, mais j’ai repéré un itinéraire sur la carte.
Effectivement, un sentier s’enfonce dans la forêt. Trois minutes plus tard, je suis nu, protégé par les feuillages. La balade, si bien commencé, se poursuit parfois plus difficilement. Entre le parcours dessiné sur la carte et la réalité sur le terrain, il y a quelques différences. C’est que certains chemins ont servi au débardage du bois et sont complètement défoncés par les engins forestiers qui en ont même modifié les tracés. Difficile dans ces conditions de se repérer avec exactitude. Il faut savoir improviser, quitte à s’aventurer dans les sous-bois parfois bien pentus, à risquer les griffures des taillis sur la peau nue, à s’orienter au jugé, pour retrouver le bon cheminement. Dans ces conditions, il est certain que l’on ne risque pas de rencontre importune ! J’aime bien ces moments hors des sentiers battus, ils mettent un peu de piment à une balade. Mais il est certain que je ne m’amuserais pas à y entraîner autrui.
Après cette zone laborieuse, je retrouve une piste praticable, qui longe par moment un petit torrent. Bain de pieds réparateur.
Je débouche enfin au col de la Charmille dans un parterre de jonquilles en fleurs. Juste avant le col, j’ai eu le temps d’enfiler mon short en apercevant un groupe de randonneurs. Je me rhabillerai également un moment en redescendant pour longer les murs du monastère de Curriere.
En deux jours, j’aurai fait quelques onze heures de marche, dont plus de dix heures trente en tenue naturiste. C’est l’avantage d’avoir la montagne à sa porte…et du temps pour en profiter.
Salut jmf,
Et bravo pour la description et la mise en page de cet articles, je me retrouve tout a fait dans les situations que tu as décrites pour les avoirs vécu également, mais je n’ai pas ton talent ni la patience pour les faire partager comme toi !
Amicalement
jac (d’Annecy)
Et la qualité des photos mérite un coup de chapeau
Vraiment tres bien comme article, cela me tenterait bien dans les Pyrénées. Vous m’avez donné de bonnes idées. Merci
naturistement
Sabine
Toute nos félicitation pour les photos et l’article ; nous nous prenons à rêver en lisant ton article. Peut etre qu’un jour aurons nous la volonté d’organiser et ensuite de décrire comme toi une belle randonnée dans le massif Vosgien.
Encore Bravo
Bravo pour l’article et les photos, moi aussi je me reconnais dans cette randonue que tu as vécu.
Comme toi, lors d’une balade je tâche toujours de réaliser la plus grande distance sans vêtements, et je ne remets le short qu’en dernière extrémité ! Salutations complices, Enzo.