Si près de quatre-vingt-dix ans après sa création à Paris par les Ballets russes et Vatslav Nijinski, l'onde de choc créée par Le Sacre du printemps de Stravinski ne s'est toujours pas éteinte, c'est sans doute parce que l'oeuvre puise dans une matrice qui est à l'origine de la civilisation et de ses terreurs primitives.
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“de la musique de barbare, mais avec tout le confort moderne” Claude Debussy.
Le Sacre, parce que c’est explicitement noté dans le livret, donne souvent lieu à des chorégraphies où l’élue est nue.
Pendant longtemps, elle a été semi-nue (collant ultra-moulant), mais déjà il y a une trentaine d’année Béjart avait opté pour la nudité intégrale, et cette chorégraphie avait été donnée un peu partout.
Merci Gilles pour cet agréable moment,
En ce moment ou prochainement, y-a-t-il ce genre d’évènement en région parisienne?
Richard
Il y a quelques années j’avais eu la chance d’assister, au Palais des Congrès à Paris, à une représentation du Sacre (ainsi que du Boléro de Ravel) dans la géniale chorégraphie de Béjart. Absolument magnifique. La seule chose regrettable c’est qu’ils dansaient sur un enregistrement, comme ici, d’ailleurs, me semble-t’il. En revanche je ne me souviens pas que “l’Élue” était nue dans la Danse sacrale, dans la version de Béjart… Mais c’est peut-être ma mémoire qui me joue des tours.
La version de Peljocaj est elle aussi très expressive et très belle (d’ailleurs j’avais déjà posté un petit sujet là-dessus il y a quelques semaines…).
Le contraste entre le corps nu de la danseuse et la puissance tellurique de la partition de Stravinsky est vraiment saisissant et en cela le chorégraphe a parfaitement respecté et mis en valeur les intentions du compositeur. Une jeune fille est élue pour un terrible sacrifice : danser jusqu’à la mort au milieu d’un cercle de sages afin d’invoquer le retour du Printemps.
Par ailleurs c’est une oeuvre géniale et spectaculaire qu’il est toujours très impressionnant d’écouter au concert… Je me souviens la première fois, c’était à Pleyel dans les années 70, dirigé par Michael Tilson-Thomas, je connaissais pourtant très bien la partition grâce au disque mais ce fut un énorme choc.
La célèbre phrase de Debussy que cite PhilE résume parfaitement la nature de la partition.
La sauvagerie de cette musique n’a d’égale que le raffinement et la virtuosité de son écriture.
Dans la chorégraphie de Béjart, l’élue dansait dans une robe rouge, qu’elle tombait à la fin.
Il se peut que selon les lieux et publics où le spectacle a été donné, elle ait pu garder la robe.
J’ai vu la même chose avec Pina Bausch, danseurs nus au Théâtre de la Ville, et habillés dans une autre salle.