Je connais la plage de Kommos (ou Komos) depuis les années 70, et j’y ai fait 5 séjours de une à trois semaines à chaque fois. Elle est située sur la côte sud de la Crète, au débouché sur la mer de la plaine de la Messara, et s’étend sur plus de 4 km (de sable fin), exactement dans un axe nord-sud. C’est à mon avis une des plus belles plages naturistes de Crète, sinon de Grèce. L’accès en voiture y est très facile, à ses deux extrémités.
Côté sud (celui que je préfère), le petit parking est situé juste à côté de l’antique port minoen (vers 1500 avant notre ère) du Palais de Phaistos (juché sur son acropole à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau). Le prince de Phaistos était probablement un des alliés ou des vassaux du monarque de Knossos. Les fouilles archéologiques du complexe portuaire (protégées par un grillage) se poursuivent encore actuellement, et peuvent se visiter avec la permission bienveillante des fouilleurs, souvent présents à la fin du printemps.
C’est d’ailleurs parce que toute cette zone côtière est protégée par le Ministère grec de la Culture (en vue d’éventuelles extensions futures du champ de fouilles) que les constructions y sont interdites et donc que la nudité y est tolérée, puisqu’elle ne peut choquer aucun riverain.
Sur le parking stationne en saison une camionnette de « ravitaillement » (boissons fraîches, sandwiches etc) bien pratique.
Les deux extrémités sud et nord de cette magnifique plage sont réservées aux textiles (tavernes, parasols, lits de plages, disco tonitruante à la grecque etc), mais toute la partie centrale de la plage (plus de 2 kilomètres) est fréquentée par des naturistes, seuls, en bandes de copains (les fameuses PAREA grecques) ou en famille, d’ailleurs mêlés à quelques textiles venus chercher ici un peu plus de calme, très loin des décibels déversés par la sono des 2 tavernes. La tolérance entre la grande majorité nudiste et les rares textiles est ici remarquable : car chacun pratique sa liberté à SA manière et respecte celle des autres dans leur différence, et c’est à mes yeux comme une image du Paradis… Même en pleine saison touristique chacun peut trouver un coin sympa et calme à plusieurs mètres, sinon plusieurs dizaines de mètres, de ses plus proches voisins.
C’est probablement ce calme qui fait de cette plage un lieu privilégié pour la ponte des tortues marines (du genre CARETTA CARETTA), dont les nids récents sont signalés par de petits panneaux pour éviter de déranger les oeufs parfois tout près de l’éclosion. C’est une merveille d’être présent au moment où les bébés tortues sortent du sable en se dandinant pout se précipiter dans la mer toute proche… ! J’ai eu cette chance une fois lors de mon premier passage, et c’est un souvenir précieux.
La plage est peu ombragée, sauf vers le nord où quelques tamaris regroupent des campeurs sauvages (textiles et naturistes mêlés). Un groupe d’arbres du côté sud, adossé à quelques rochers, permet aussi de se protéger aux heures les plus chaudes, mais les bonnes places y sont rares, et mieux vaut donc ne pas oublier son ombrelle… ! Un parasol est d’ailleurs très utile pour servir de paravent quand se lève le Meltèmi, vent du nord-ouest qui peut être assez désagréable, et qui risque de fouetter assez méchamment les baigneurs de son sable projeté avec violence.
Cependant tout l’arrière de la plage remonte vers des sortes de « dunes » plus ou moins rocheuses, où de nombreux bouquets d’arbres accueillent les peaux fragiles aux heures chaudes. Toute cette zone est vierge de toute habitation.
L’accès à l’eau est plus facile dans la moitié sud de la plage. Se méfier cependant de quelques plaques rocheuses très glissantes parfois dissimulées sous les rouleaux d’écume : j’y ai bu quelques tasses mémorables… ! ?
Le sable de la plage est parsemé de petits galets de toutes tailles et formes, qui poussent souvent les vacanciers à rivaliser pour en faire les éléments de sculptures fantastiques, créations éphémères qui varient au fil des jours. Voir les photos.
Il y a dans les environs de nombreuses possibilités de logement (hôtels, pensions, chez l’habitant) dans les villages de PITSIDIA (à 4km vers l’intérieur) ou de MATALA, petite station balnéaire et ancien village de pêcheurs – et d’ex-hippies mélancoliques des Sixties -situé dans une magnifique crique sablonneuse (plage aménagée mais uniquement textile) entre 2 splendides falaises (creusées de « niches », en réalité des tombes byzantines), à environ 4km vers le sud. Nombreuses gargottes et restaurants avec terrasses. Un pâtissier-glacier inoubliable sur la place centrale. Magnifiques couchers de soleil garantis !
C’est là que j’ai établi mes quartiers lorsque je suis dans le coin… Il y a aussi un camping arboré à 2 km, sur la route de Pitsidia à Matala, mais je ne le connais pas personnellement.
De très belles photos de la plage de Kommos sont visibles sur le site naturiste consacré aux îles grecques
Une seconde plage naturiste à 2 km au sud de Matala (appelée en grec KOKKINI AMMOS, ce qui signifie « Sable Rouge » ; en anglais THE RED BEACH) est accessible depuis Matala, soit à pied par un sentier escarpé (40 minutes de marche assez rude à travers la garrigue semi-désertique), soit par bateau (en s’arrangeant avec un pêcheur). Aucun ravitaillement sur place à mon dernier passage en 2006.
sa donne envie de visiter