Cela fait plusieurs années que les naturistes viennent avec enthousiasme contribuer gracieusement à la notoriété (et à la fortune) du célèbre photographe américain, Spencer Tunick.
Une de ses premières œuvres (Melbourne, 2001) montre d’ailleurs, sans ambiguïté, la nature de cette relation :
Tous ses « modèles » sont des volontaires obéissants, non rémunérés et simplement récompensés par la remise d’une des photographies prise lors de l’installation. Les règles du jeu sont donc quasi-unilatérales : le figurant bénévole accepte de tout payer (déplacement, hébergement, nourriture).
En cas d’incident ou même d’accident, il renonce à toute réclamation et poursuite contre l’entreprise ST.
Enfin, il lui est interdit d’avoir un appareil photo ou un prospectus présentant, par exemple, le naturisme.
Malgré ces conditions peu engageantes, nous décidons, une fois de plus, de faire le voyage pour le plaisir d’être nus ensemble et pour militer à la réappropriation du paraître naturel chez nos contemporains.
Trouvant difficilement à nous héberger à moindre frais aux environs de Mâcon, nous décidons, comme pour notre escapade britannique, de louer un camping-car.
Vendredi 2 octobre 2009, 19 heures : départ de l’Essonne. Nous sommes quatre nudiens de l’association APNEL : Bernard G, Richard M, Sylvie F et Jacques, votre scribe qui vous remercie d’avance de le lire.
Malgré la fatigue de la semaine de travail, nous roulons jusqu’à une heure du matin pour pouvoir passer la nuit à quelques encablures du lieu de rendez-vous.
Le lendemain matin, à la gare TGV de Loché Mâcon, nous retrouvons avec joie de nombreux naturistes. Une partie de la presse est déjà présente. Certains s’en inquiètent, car Spencer leur avait promis de tenir les médias à distance. En effet, beaucoup de volontaires ne sont pas à l’aise avec la nudité (ils viennent simplement pour soutenir Greenpeace et/ou participer à une oeuvre d’art).
Nous sommes plus de sept cents personnes. Par groupe de quinze, nous nous lançons à travers la campagne pour une heure de marche vers les coteaux plantés de vignes aux reflets dorés. Au passage, je fais mon travail de militant en distribuant les prospectus de l’APNEL aux villageois, aux hommes verts de Greenpeace et aux hommes bleus de la gendarmerie chargés d’assurer la sécurité des « pèlerins nudophiles ».
Arrivés à destination, nous écoutons les consignes avant de pointer et d’être entassés dans une minuscule clairière. On nous offre un verre de jus de fruit, quelques gâteaux secs et une pomme. Sans attendre les ordres, je profite de l’ensoleillement pour me déshabiller sous le regard désapprobateur de quelques « goélands disciplinés ». D’autres sont partis faire la queue pour aller aux toilettes (4 pour près de huit cents personnes avec les encadrants).
Montés sur leurs escabeaux, les leaders enchainent alors leurs discours. Pour Greenpeace, nous sommes « l’opinion » et nous allons orienter la politique environnementale des gouvernements. Et les sept cents bénévoles très fiers, bien que parqués dans leur petit près, d’applaudir 😉
Les médias sont également sur les escabeaux, au grand dam de certains qui commencent à regretter leur participation : c’est déjà pas facile de se mettre nu pour la première fois en public… alors imaginez, devant des caméras !
La presse fait son travail. Greenpeace et Spencer Tunick ont, de toute façon, tout intérêt à leur faciliter les choses (même au mépris de leurs engagements).
Et ça marche, malgré tout, tant le plaisir de participer à un tel évènement est considérable.
Pour beaucoup, c’est un chalenge extraordinaire : être nu en public !
Pour tous, une grande liberté, comme aurait pu dire malicieusement Jonathan Livingston.
Au programme, quatre installations :
o La première avec une bouteille de vin vide tenue à la main.
o La deuxième avec les bras en croix, solidaires de ceux des voisins.
o La troisième qu’avec les hommes (juste pour justifier la suivante 😉
o Et la quatrième qu’avec les femmes, allongées et recouvertes de raisin noir.
Plusieurs heures en plein soleil, sans un verre d’eau. Une personne fait même un malaise…
Des journalistes sont heureux de pouvoir nous interviewer (la plupart des gens sont évidement réticents). Nous en profitons pour évoquer également le naturisme en liberté.
Mais ces propos seront bien sûr censurés (les journalistes avaient été conviés par Greenpeace et Spencer Tunick et évidement pas… Par l’APNEL).
Je repars avant la fin, avec un petit groupe, à pied vers la gare TGV pour récupérer le camping-car.
En effet, l’autocar affrété à l’aller pour véhiculer les personnes à mobilité réduite n’a pas été reconduit pour le retour. C’est pour moi l’occasion de converser avec quelques participants pour évoquer leur ressenti et quelques villageois pour connaître leurs sentiments.
Au retour, je rencontre les femmes revenant nues avec quelques grappes de raisin noir dans les mains.
Spencer Tunick, bon enfant, se mêle à ses modèles
Photo13stgp.jpg
Notre ami Hubert en profite pour l’interviewer
Le soir, nous nous retrouvons dans un restaurant bien accueillant avec nos nudiens indigènes et nos trois amis des médias (qui vont d’ailleurs continuer avec nous leur reportage le lendemain pour « couvrir » l’une de nos randonues régionales à Bouzeron, près de Beaune).
Merci à ST et à GP pour leur formidable initiative. Et même si Spencer, toujours vêtu de sa tunique, ne « cautionne pas le naturisme » comme il nous l’a aimablement répété, il nous aide involontairement à banaliser le dernier des grands tabous : Celui de la nudité !
Voir l’actualité sur le site de l’ APNEL
Merci pour ce bel article et, à nouveau, Bravo à l’APNEL et à ses militants de tous les instants !
… à force, vous allez finir par vous faire embaucher en tant que militants professionnels ! 😉
:=!
wow merci pour cette présentation…
ça donne de superbes photos de groupes :=!
merci pour ce beau reportage et bravo a tous les participants
Vraiment superbe il n’y a rien a rajouter les photos et l’histoire parlent d’elle méme…
Félicitation pour ce superbe reportage
David
Et si l’APNEL organisait une manifestation de ce genre pour sa promotion, donc avec des naturistes …
Pas forcément en ville, puisque dans naturiste, il y a « nature » … mais un petit village en campagne, ça pourrait faire l’affaire …
Quand les choses sont bien faites, il faut le dire, donc acte :
Bravo et merci pour ce reportage.
Bonjour Jacques,
Merci pour ces photos, cette mémoire d’un instant si particulier.
Cependant quand je lis (entre-autres) et je reconnais bien là un style freemannien :
» Tous ses « modèles » sont des volontaires obéissants, non rémunérés et simplement récompensés par la remise d’une des photographies prise lors de l’installation »
J’ai l’impression en te lisant, qu’en tant que participant j’ai été un mouton bêlant manipulé par Greenpeace et/ou Spencer Tunick.
Je n’ai pas eu le sentiment que les personnes rencontrées ce 3 octobre ne sont venues que pour la photo en cadeau !
Pour ma part le bénéfice a été double : soutenir Greenpeace et contribuer à un message choc tout en vivant un moment particulier et fort.
Qui plus est, nous nous sommes retrouvés dans une ambiance 100 % naturiste (hors « le personnel »), chose qui visiblement n’a plus beaucoup cours dans un certain nombre de centres naturistes à en lire les sujets abordés sur le site. 😉
Tu sais, je viens de payer mes impôts fonciers et là j’ai l’impression d’être un mouton plumé comme un dindon (110 % d’augmentation en 10 ans) :paf
A te lire et vivement que l’APNEL arrive à réunir autant de monde pour la défense de la nudité en liberté.
Thierry
Je partage l’idée de mapommedapi, pourquoi l’APNEL n’organiserait-elle pas une manifestation identique ?
Bien joué, Jacques,
et entièrement d’accord sur ta façon de présenter la méthode douteuse du photographe habillé. Son art consiste à dénoncer l’abêtissement des foules. L’ennui, c’est que pour créer des images « choc », il a des méthodes »choc » aussi !
Dans ces conditions votre participation a été consciente, habile, astucieuse.
Demander à l’Apnel d’organiser ce genre d’opération, c’est bien. Encore faut-il ne pas manquer de temps ni de militants actifs.
Vous faites déjà des miracles de communication à l’Apnel. Je renouvellerai mon adhésion 2010 :=!
J étais dans le staf de greenpeace, il est vrai que l eau manquait dans les vignes, c est ce qu on a constaté en debriefing… la clairiere etait petite c est vrai mais on s attendait entre 300 et 400 personnes et la veille on avait au total 1200 inscrits..
Il est vrai aussi que Spencer a touché un cachet de greenpeace mais aucune idée du montant.. Il sait communiqué pour donner l image d un ecologiste mais apparemment ce n est qu une image.
Merci a tous pour votre participation et votre bonne humeur
très bel article, belles photos,
pas de rémunération certes mais le plaisir d’etre tous ensemble pour une belle cause, ça vaut tout l’or du monde et quel souvenir,ça n’a pas de prix :b :b :b
hello, serait il possible que celui qui a mis cesphotos en ligne me contacte… il y en a certaine ou l on est dessus t que j aimerais avoir en haute résolution
Merci
Sinon, c etait une super journée, a refaire avec grand plaisir
I SAW Spencer when he was in Montreal. He quite an artist! I did not get the opportunity to be in the photo shot, but if he ever returns to canada i will definately try.
a quand la prochaine manif!
ce jour j’étais d’astreinte :paf
nous aurions bien aimer partisiper en plus pas très de la lorraine
Salut à Tous,
Je suis nouveau sur ce site mais naturiste depuis plusieurs années, et là c’est énorme, je ne peux pas ne pas intervenir.
Tout le monde à l’air heureux que ce mec se fasse de l’argent sur le dos de personnes un peu naïves.
Dans le reportage on peut lire que certains sont fiers d’assumer leur nudité en public,que pour eux c’est un challenge…c’est bien, bravo, mais pour ça il suffit d’aller sur une plage naturiste ou mixte.
Ensuite on devine bien que le photographe méprise les natursites, puisqu’il ne défend pas leurs idées (ni leur ideaux d’ailleurs) mais qu’en revanche il est bien content d’avoir 700 personnes prêtes à se mettre nu pour mener à bien son projet.
Et les gars, et les filles, reveillez-vous…demandez une compensation financière !!
J’ai déjà été figurant dans des films à petit et moyen budgets, dans lesquelles le réalisateur ne vous demande pas de vous dévêtir, et bien il faut savoir que c’est 90 euro par jour de tournage. Et c’est normal, c’est donnant donnant.
Là, le mec vous fait faire ce qu’il veut, il n’aiment les naturistes (normal, si la nudité devenait naturelle son fond de commerce s’effondrerait) et en plus vous le faites gratuitement. STOP !!!
Comme certains d’entre vous l’ont proposé, vous derviez organiser une sortie avec votre association et les intérêts vous reviendrons, mais par respect pour les vrais naturistes dont vous et moi faisons partie, arrêtez d’engraisser ce photographe qui se cache derrière une bonne cause pour se faire du fric sur le dos de gens naturels et un peu trop gentils.
Amitiés à Tous.
Fantomas88
bonjour
h hesitez pas à aller lire la fraicheur et la spontaneité de celle et ceux qui ont mis un temoignages COURTS ,suite au weed end GREENPEACE en Bourgogne .
je trouve que cela regalliardit sur le potentiel de notre mouvemment .
l’ accés en est un peu complexe =
greenpeace .fr
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reculer jusqu’au 3 octobre 2009
merci
aller voir les commentaires majoritaires frais et simples sur le site de Greenpeace dans les archives en date du 3 OCTOBRE 2009. j’y ai laissé un message ; merci
bonjour
vous trouverez un autre article sur le site VIVRENU, dans les archives à :
« greenpeace , naturisme, et Spencer Tunick :un mariage de raison » .
ceci dit , de grace ,retenez avant tout la fraicheur archi majoritaire des temoignages SIMPLES , thesaurisez dans vos coeurs l’instant que les photos.
Frei Familien Korper Kultur.
cordialement