Chaque été, les journaux télévisés proposent des sujets légers dédiés aux vacances, au soleil, à la mer et à la nature. L’un des grands classiques, c’est le reportage chez les naturistes. Un cocktail que vous allez retrouver dans ce reportage de 1990. Mais filmerait-on aujourd’hui les « nudistes » de la même façon ? De manière si décomplexée, dévoilant les corps sans aucun floutage ? La réponse est très certainement, non. Cette archive paraît incroyable aujourd’hui, mais elle ne choquait personne il y a trente ans.
C’est l’été, il fait chaud, très chaud et comme chaque année, les journaux télévisés diffusent leurs sujets estivaux habituels : la vie au camping, la plage, les glaces… et sans doute aussi quelques reportages sur le naturisme. Car, c’est un grand classique des vacances estivales, un « marronnier » que l’on retrouve dans quantité de nos archives.
Mais le traitement du naturisme, s’il est récurrent, a évolué au fil des années. Plus exactement, la manière de filmer les naturistes. Certains reportages ne seraient plus diffusables aujourd’hui, voire pourraient choquer. Dans les années 1970, 1980, jusqu’aux années 1990, les reportages consacrés aux naturistes étaient plus désinhibés.
Loin de choquer, les sujets diffusés se voulaient informatifs, divertissants et montraient le naturisme sous tous ses aspects, sans états d’âme, filmant les corps dénudés à renfort de gros plans. Vingt ou trente ans plus tard, le spectateur s’étonne de cette candeur journalistique, sans doute parfois calculée, mais néanmoins dénuée de tout jugement, de provocation ou de voyeurisme. C’était comme ça, autrefois, dans les journaux télévisés, on montrait la nudité. Pas seulement quand il était question de naturistes, mais aussi lorsqu’on filmait les maîtres nageurs à la piscine ou, le topless, en vogue sur les plages. Les seins en question s’affichaient à l’écran, sans gêne particulière.
Mais bien évidemment, les archives traitant du naturisme sont particulièrement frappantes. Les quidams interrogés dans le plus simple appareil acceptaient de se livrer, et surtout d’apparaître plus tard dans les journaux télévisés. Toutes les séquences étaient permises, des mamies rieuses, des enfants nus sans floutage, des jeunes femmes posant lascivement sur le sable, sans oublier les messieurs bedonnants, autant d’instantanés qui ne cessent de surprendre nos regards aujourd’hui.
L’ARCHIVE. L’archive que nous présentons en tête d’article est un bon exemple de cette manière décomplexée de filmer le naturisme. C’était il y a une trentaine d’années. Le 15 juillet 1990, le journal télévisé de F3 Aquitaine diffusait un sujet consacré à un célèbre camp naturiste de Gironde situé à Montalivet. C’est un condensé de tout ce qui vient d’être décrit : les interviews décontractées, les activités sans « textile » et les nombreux plans de vacanciers décomplexés, hommes, femmes, enfants, ados ou séniors dans le plus simple appareil, sans camouflage aucun.
Montalivet c’était « une station balnéaire très connue des naturistes du monde entier », précisait le journaliste en guise d’introduction, vantant sa plage « la plus grande plage naturiste d’Europe ». Il s’interrogeait « mais qui est naturiste aujourd’hui » ?
Le reportage commençait par un rappel de la philosophie naturiste, un mode de vie basé sur l’idée de retour à l’état naturel. La Fédération naturiste internationale (FNI) le définit comme « une manière de vivre en harmonie avec la nature, caractérisée par une pratique de la nudité en commun qui a pour but de favoriser le respect de soi-même, le respect des autres et celui de l’environnement ». Mais, n’est pas naturiste qui veut, en 2023 l’affiliation à la FFN (la fédération française) coûte 28 euros et donne accès à une assurance, un accueil privilégié dans toutes les structures naturistes et des réductions et des avantages promotionnels. Ce mode de vie naturel défilait sur les images du camping bondé.
Pourtant, le naturisme, ce n’est pas que la nudité, même si c’est la plus visible. Ce n’est qu’une des composantes de cet art de vivre qui englobe plusieurs dimensions comme le respect d’autrui, la tolérance et la convivialité. Une manière de se sentir à l’aise et de mieux accepter son corps, et le regard des autres posé sur soi. C’est d’ailleurs ce que soulignait d’emblée la journaliste dans ce sujet : « Ils ont choisi de vivre nus pour respecter leur philosophie, vivre en harmonie avec la nature. Ici, au centre Euronat, ils passent leurs vacances en toute liberté, dans le plus simple appareil et surtout, selon eux, dans le respect des autres et de l’environnement. »
Nus, décontractés et égaux Le directeur du camp expliquait que le naturisme, qui avait d’abord été « élitiste », s’était ouvert à toute la population et à toutes les classes sociales : « Aussi bien les ouvriers, les professions libérales, les cadres, les professeurs, les instituteurs… », déclarait-il. La formule des vacances naturistes restait accessible au plus grand nombre, ajoutait le commentaire.
Ainsi, le naturisme, abolissant les vêtements et autres marques de richesse, permettait, le temps des vacances, de se retrouver avec d’autres, comme de simples êtres humains, sans jugement aucun. La vie au camping était semblable à celle de tout autre centre de vacances : vélo, courses à la supérette, et promenades à la plage, seul, en famille ou entre amis… autant de quidams nus et souriants, de tous les âges, de toutes les corpulences, à l’aise devant les journalistes « textiles ».
Une jeune femme qui ne portait que ses lunettes de soleil, leur confirmait d’ailleurs que l’ambiance n’était « pas la même que dans un camp textile », parce que les gens, en même temps qu’ils quittaient « leurs vêtements, quittaient aussi « tous leurs préjugés, leurs complexes. Et on est vraiment en pleine communion de la nature », affirmait-elle.
C’est sur la plage, avec d’autres plans de corps nus et bronzés que s’achevait ce reportage estival, avec une journaliste conquise qui concluait : « Le soleil, la mer et la nature. Comment résister à de tels arguments ? »
source : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/naturisme-nudiste-camp-de-naturiste-montalivet-gironde-euronat
Il faudrait trouver un juste milieu. Je trouve que se reportage n’a rien de choquant car il montre une nudité non sexuelle même si on aperçois furtivement des « sexes » qu’on ne regarde pas forcément (comme dans un centre naturiste). Après le gros plan sur un seins en fin de vidéo n’apporte strictement rien. Par exemple Vivre nu est magnifiquement bien filmer mais à l’époque il y avait aussi ses zoom incompréhensible (le gros plan sur les poils pubiens de la jeune fille couchée dans un champs assez au début)
Dommage que le directeur n’ai pas quitté sa chemisette….