Sexualité, ciné, perfo, concertsFesses-tival, l’événement genevois qui aime ça
Comme une petite sœur de la Fête du slip à Lausanne et d’Everybody’s Perfect à Genève, la manifestation répond aux attentes des jeunes adultes. Bon pour les autres aussi! 5e édition du 22 au 25 septembre.
Publié aujourd’hui à 15h50
Un postérieur bien en chair monté sur deux jambes écartées. On dirait un sumotori? L’image évoque le sigle d’une marque? Libre à chacune et chacun de l’interpréter. Et d’y goûter, ou non. Nous, on l’aime, le logo du Fesses-tival. Et s’il a de la cellulite, c’est donc qu’il ne ment pas.
Comment ? Une histoire de fesses sur un site naturiste ? Philippe, tu vas te faire éreinter par nos TGV.
L'article en entier (désolé pour les photos) :
Sexualité, ciné, perfo, concertsFesses-tival, l’événement genevois qui aime ça
Comme une petite sœur de la Fête du slip à Lausanne et d’Everybody’s Perfect à Genève, la manifestation répond aux attentes des jeunes adultes. Bon pour les autres aussi! 5e édition du 22 au 25 septembre.
Publié: 17.09.2022, 15h50
Un postérieur bien en chair monté sur deux jambes écartées. On dirait un sumotori? L’image évoque le sigle d’une marque? Libre à chacune et chacun de l’interpréter. Et d’y goûter, ou non. Nous, on l’aime, le logo du Fesses-tival. Et s’il a de la cellulite, c’est donc qu’il ne ment pas.
Reflet d’une époque en mutation, la jeune manifestation organisée à Genève, 5e édition du 22 au 25 septembre, embrasse les attentes d’une génération en devenir, adulte et vaccinée – ou alors c’est pour bientôt. Surtout, une génération soucieuse de ses choix.
Même si tout le monde ne s’y reconnaît pas. En matière de quoi? De cul, pardi! Le Fesses-tival promeut «une vision positive et inclusive des sexualités». Bon à prendre également pour les plus vieux, assurément.
Promouvoir, oui. Faire connaître, apprendre si l’envie nous prend, des pratiques diverses et variées, des représentations, visuelles notamment, des identités de genre aussi, qu’elles quelles soient.
«S’ouvrir à d’autres normes ne veut pas dire que l’on va remplacer les normes déjà existantes, mais qu’elles peuvent cohabiter.»
Mais imposer, ça, jamais. «S’ouvrir à d’autres normes ne veut pas dire que l’on va remplacer les normes déjà existantes, mais qu’elles peuvent cohabiter.» Tel est le credo du duo organisateur, Lari Medawar (qui a dessiné les fesses) et Naïma Pollet.
Les outils restent simples, projections de films, concerts, conférences, expositions, performances, marché (des sex-toys, des tatouages, des bijoux). Des ateliers, des jeux aussi, avec une course au trésor, où il sera question de trouver des fesses. Et des soirées festives. Toutes choses à suivre principalement dans le bâtiment de Ressources Urbaines, au Groove également, au sentier des Saules, ainsi qu’à l’Usine, dans son théâtre notamment et sa salle de cinéma.
La pornographie autrement
«Nous recherchons les aspects ludiques de la sexualité, nous voulons jouer avec l’imaginaire, ouvrir le champ des possibles, inventer, ceci dans la bienveillance.» Le festival propose des petites bulles où se rendre en toute quiétude.
Montrer les corps autrement fait partie inhérente du propos. Voir alors les prouesses du cinéma d’animation, nombreux courts métrages au programme. Voir «Average Happiness» de la Zurichoise Maja Gehrig, un carnaval de formes géométriques, statistiques et courbes de croissance en pleine copulation. Voir les réalisations de la Berlinoise Manon Praline, également travailleuse du sexe, ainsi «Merci Madame Manon». Les films sont récents, certains en première genevoise. Est-il question de pornographie? Oui, mais tout sauf dans le carcan industriel des productions habituelles.
Petite manifestation, qui a su développer des liens parfois affectifs avec une frange d’artistes indociles. Voir alors les illustrations de Nygel Panasco, parmi les pointures invitées, de même que Camille Cornu et ses poésies érotiques. Sans oublier les nouvelles têtes, telle Alizée Quinche, issue de l’ECAL, qui expose notamment une installation vidéo. Le Fesses-tival met un point d’honneur à lancer chaque année un appel à projets pour convier les artistes en devenir.
Que dire, enfin, des tabous concernant la chose, du puritanisme qui nous revient dans la figure? Des commentaires leur ont donné du «dépravé», de l’«incitation à la partouze». Le Fesses-tival existe parce qu’un public l’attend. C’est le constat de Lari Medawar et Naïma Pollet. «Délégitimer certaines pratiques mène à l’exclusion, la violence, voire le suicide. Les sexualités font partie de la vie, comme manger et dormir. Que nous importe qui nous sommes.»
Le Fesses-tival 5e édition, du 22 au 25 septembre, divers lieux, dont RU (Ressources Urbaines), sentier des Saules 3. Infos: lefessestival.ch