Beaucoup de bruit pour rien, à mon avis :
J'avais vu cet article, mais ce qui m'avait semblé le plus affligeant c'est le piètre talent de l'artiste car c'est particulièrement laid!
Je suis bien conscient de la nullité artistique, mais si j'ai créé cette discussion c'est parce que depuis des décennies, pour ne pas dire deux ou trois siècles, ce genre "d'art" fleurit dans les salles de garde sans que ça gène quiconque. C'est plutôt un exutoire à la violence de la maladie, de la blessure et de la mort à laquelle sont confrontés les soignants, médecins ou pas d'ailleurs. Comme les chansons paillardes, les monômes et les bals d'étudiants en médecine. Il faut s'endurcir pour être confronté à cette violence. Et ce qui est reproduit dans cette fresque permet d'évacuer les tensions, de faire correctement son boulot par la suite. Voyez Hippocrate, le film avec Vincent Lacoste.
C'est un restaurant d'internat... Les internes font ce qu'ils veulent chez eux après tout! Tant que l'"oeuvre" n'est pas mise à la vue d'enfants et ouvert au public, ça ne me choque pas plus que çà.
Les médecins et chirurgiens ont des rapports différents du commun des mortels par rapport au corps et au sexe. Sans doute dû à de longues études... Les bizutages en école de médecine il y a quelques années étaient assez orientés sur le sexe.
De plus, il doit y avoir une histoire derrière cette fresque : elle doit être le reflet d'une situation qui aurait pu être vécue même de manière exceptionnelle. Elle n'est pas arrivée là par hasard. Quant à la qualité de la fresque, si réalisée par des amateurs, ce n'est pas si mal que çà!
La qualité du dessin importe peu! Ce qui compte c'est ce qu'il représente, un défouloir pour des gens stressés par leur travail, en surbooking permanent, et qui essayent de prendre certaines choses à la rigolade...Malheureusement ce n'est plus politiquement correct, alors que ces fresques ne se trouvaient qu'en salle de garde, lieu réservé aux internes et médecins. Triste évolution des mentalités!
Un article à ce propos est paru dans la version internet du journal "le quotidien du médecin" sous le titre
« Les femmes n’en peuvent plus de l’esprit carabin » : jugée sexiste et dégradante, la fresque de l’internat de Toulouse va être retirée.
J'y ai mis le commentaire suivant, qui a été apprécié des lecteurs. A mon grand étonnement, le rédacteur en chef m'a demandé l'autorisation de publier sur la version "papier" du journal.
Le 30/10/2021 à 17:47
C'est l'intolérance partout. L'esprit de mai 68 est bien mort. Je ne serais pas étonné que Charlie Hebdo soit bientôt interdit de parution. Vouloir effacer les fresques d'internat c'est la même chose que vouloir interdire la pornographie. Elle restera accessible d'un clic, notamment à nos enfants. Arrêtons de voir et résoudre les problèmes par le petit bout de la lorgnette. En médecine il est plus efficace de faire un traitement étiologique qu'un traitement symptomatique. C'est pareil pour la peste émotionnelle qui sévit plus que jamais au 21em siècle. La pudibonderie est de retour; ça parait cyclique à travers les siècles. D’où la persistance de nombre de déviations sous forme "d'agressions sexuelles diverses et variées" Ce n'est pas "un certain féminisme" qui y changera quoi que ce soit. C'est un problème d'éducation. Les petits enfants n'ont aucune pudeur naturelle. On leur impose très rapidement et leur éducation sexuelle se fera par le porno, source inépuisable d'images d'abus et le début d'une cascade de problèmes induits et de déviations. C'est la racine du problème. Arrêtons de tout traiter avec "interdictions, un an de prison et 45000 € d'amendes" !
Ah oui ! tout à fait d'accord avec toi et ton article. Il est clair et bien rédigé ! C'est toujours la même rengaine, le même cycle, on passe d'un excès à l'autre, de "faites l'amour, pas la guerre" où tout devient permis (sans que ce soit porno pour autant car la pornographie est liée à l'argent, alors que les étudiants de 68 étaient absolument désintéressés), à la pudibonderie. L'Etat laïc devient puritain, un comble ! L'essentiel c'est la protection de l'enfance et de l'adolescence. Il nous faut réapprendre ensemble à vivre la nudité avec "la légèreté du naturel". C'est tout l'intérêt du naturisme.
La parution dans le Quotidien du Médecin du 19 novembre. 100000 lecteurs potentiels.
Peut-être y aurait-il ici des lecteurs de ces corporations (magistrats et forces de l’ordre) qui pourraient proposer le texte de Torenu, s’il donne son accord bien sûr, aux papiers corporatistes de ces professions ?
Tout à fait d'accord. On pourrait même expliciter un peu plus.
Merci de ta réponse rapide Torenu.
Quelqu’un connait-il un moyen de transmettre à ces corporation ou, de manière plus large, au grand public peut-être.
La tradition des fresques de salle de garde remonte au XIXème siècle, et déjà bien avant 68 elles étaient devenues paillardes, mettant en scène les patrons dans des attitudes scabreuses. Toutefois l'accès des salles de garde est strictement réservée aux internes et à quelques invités (chefs de clinique, patron), et un règlement strict est appliqué; l'économe, un interne nommé pour 6 mois, veille à son application: tenue, place à table, sujets de conversation (on ne parle pas médecine avant le café), gage en cas d'infraction, fêtes rituelles. Cette tradition de la salle de garde sert à souder la promotion, dans une ambiance de défouloir contrôlé. La féminisation de la médecine après 68 n'a pas mis fin à cette tradition, même s'il y a toujours eu quelques réfractaires à l'ambiance "salle de garde" qui évitaient d'y mettre les pieds. Il a fallu attendre la vague "me too" pour admettre que la société avait changé, que certains débordements même juste oniriques ne peuvent plus être acceptés. La lutte contre le machisme en général, pour l'égalité entre les sexes va l'emporter. Peut on dire pour autant que ces représentations contribuent à maintenir une certaine forme de domination masculine ? Si la réponse est oui alors elles sont vouées à disparaitre.