Bonjour,
A l'occasion, les été précédents, je me mettais volontiers nu sur des plages. Ne fréquentant pas les plages naturistes (mon épouse n'est pas adepte), nous choisissons généralement un coin à l'écart d'une plage, où se trouvent parfois d'autres naturistes aimant la tranquilité. Or, je viens de me faire opérer d'un cancer de la vessie et je porte dorénavant une poche en plastique collée à l'abdomen destinée à recueillir les urines. C'est loin d'être joli. Comment pourais-je encore fréquenter une plage sans être la cible de regards horrifiés ? Cerains d'entre vous sont-ils stomisés comme moi, et comment vivez-vous votre naturisme ?
Merci pour vos réponses;
Michelg.
Michel, ton propos rejoint celui de nombreux handicapés, ou certains obèses, qui fréquentent les plages naturistes parce que justement ils apprécient de ne pas être regardés et jugés.
Va sur le forum Vivelesrondes, tu verras que pas mal ont dit qu'elles sont venues au naturisme (qui au départ pouvait leur être parfaitement étranger) pour cette raison.µ
Alors, profite donc de la plage, il n'y a aucune raison de n'en réserver l'usage qu'à ceux qui ont des physiques de top-model.
Dans sa réponse, philE a tout dit.
Maintenant ce site je ne le connais pas.
Ne te décourage pas.
leroutier
D'abord techniquement la stomie n'est pas incompatible avec le naturisme. Elle n'est d'ailleurs incompatible avec rien.
On peut faire toutes les activités estivales. Il faut juste de temps en temps vérifier le support de poche, sueur, chaleur et eau de mer peuvent un peu dégrader la qualité de la colle.
Mais surtout pas de panique, on le change juste plus souvent, tous les jours au lieu de tous les deux jours par exemple.
De toutes manières choisir des supports HR (haute résistance) mais je crois que pour les stomies urinaires c'est toujours le cas.
Ensuite socialement ça me parait différent.
Dans la vie courante, habillé ou même textile à la plage la stomie est très facile à vivre, elle ne se voit pas et soit même on l'oublie assez vite.
Pour le naturisme, je ne crois pas que l'on puisse se comparer avec des personnes obeses, ce n'est pas qu'une question de physique .Michel est déjà naturiste et n'a donc a priori pas de problème avec son corps.
Avec une stomie on doit naturellement partager sa nudité mais on doit aussi partager son intimité, son histoire avec les autres .Même si le milieu naturiste est extrêmement bienveillant et cool, on n'échappe pas aux regards interrogatifs ...
Si vous êtes capable de la montrer à vos proches, que comme avant, vous pouvez être nu devant eux. Alors tout se passera très bien.
Ensuite, quelques "aménagements" faciliteront grandement les choses.
Apprenez à connaitre "la vie" de votre stomie , je suppose que ,comme une stomie digestive ,elle ne fonctionne pas en permanence ,qu'il y a un long laps de temps entre le moment ou vous avez bu et ou la poche se remplit. Une stomie au 'repos'' permet de porter une mini poche, ronde doublée d'une compresse, discrète, très acceptable esthétiquement, elle ressemble plus à un grand pansement. Peu de monde peut se douter que l'on est stomisé.
Ces poches permettent aussi de prendre sa douche tranquillement et d'avoir des relations sexuelles confortables.
Reste aussi l'option du bouchon de stomie encore plus discret, plus petit mais que je trouve plus difficile à installer.
De toutes façons n'hésitez pas aussi à consulter une infirmière stomathérapeute on peut aborder beaucoup de questions avec elles.
Un tour sur les forums de stomisés, peut-être que l'on parle aussi naturisme.
Enfin dites vous que le plaisir de revenir à la plage balayera très vite vos appréhensions, vous oublierez très vite les autres , surtout la maladie et son long parcours de soins...
Profitez en bien alors !!!
Bravo,
c'est comme ça qu'il faut aborder le problème : de front,
Il faut assumer une prothèse, et elle devient normale pour l'entourage.
Les hommes sont naturellement solidaires : si on accepte le handicap que l'on a, la prothèse devient une solution, un outil bien sympathique . Les autres ne le voient pas autrement .
Il y a des gens qui veulent cacher qu'ils sont sourds, tout comme des chauves .
Alors que là.. le handicap est vraiment dérisoire .
Apparaître en public ne doit pas devenir un martyr, on vit quand même mieux après s'être rendu compte que "tout est relatif et subjectif" .
Merci pour vos réponses et en particulier à Paul75.
Tu semble bien connaître le sujet des stomies.
Bien que naturiste très irrégulier (lors de vacances, pour autant que nous trouvions une plage ou une crique isolée), je voudrais m'affranchir pour un jour fréquenter une vraie plage naturiste (et convaincre mon épouse) et je ne voudrais pas que ma stomie soit un frein. D'autre part, je pense que le fait de me montrer nu face aux autres avec cet "handicap", me permettrait peut-être de l'accepter moi-même. A méditer.
De toutes façons, je vais en parler à ma stomathérapeute qui est une personne très ouverte et pleine de bon sens.
Michel.
Bonjour,
Je pense aussi qu'il y a une grande différence entre oser « montrer » sa stomie et oser « montrer » son obésité, la déformation d'un membre ou encore une autre malformation physique.
Aller à selles, uriner, même entre naturistes, cela ne se fait pas au vu et au su de tout le monde. Or, la poche collectrice placée sur une stomie (qu'elle soit urinaire ou fécale), c'est quand même un peu à cela que ça revient, puisque cette poche recueille votre « production » permanente. Et même si la texture de la poche est telle que ce qui se passe à l'intérieur, ne se voit pas à l'extérieur (au contraire d'un yaourt bien connu !), il reste que son remplissage progressif se fait sous le nez des personnes présentes... Faut assumer !
Du côté du matériel...
Si au final le principe est le même pour les colostomies et les urostomies (recueillir des déchets produits par l'organisme), la production de ces déchets est différente.
> la production de selles est relativement lente, à tout le moins elle est étalée dans le temps. Donc le port d'une mini-poche ou même d'un bouchon pour obturer la stomie est tout à fait possible sans particulièrement entraver l'évacuation. Ne généralisons cependant pas : tout dépend aussi de l'endroit de l'intestin où la stomie (= ouverture) est pratiquée et la poche est "branchée").
> Enfin, en ce qui concerne les stomies urinaires, la situation peut être toute différente. En schématisant (et simplifiant un peu) :
> Soit la poche recueille l'urine par dérivation du haut-appareil (= reins), donc directement des reins vers la poche (dérivation urinaire externe, uréthrostomie, un Bricker, quoi). Les reins produisent l'urine en permanence, donc l'excrétion est tout aussi permanente. Dans ce cas, une mini-poche collectrice risquerait d'être vite insuffisante et il me semble hasardeux de remplacer la poche par un bouchon, vu le risque de reflux de l'urine vers les reins. A moins de d'arrêter de boire dans les heures qui précèdent.
> Soit la dérivation ne concerne que le bas-appareil (= vessie), avec présence ou non d'une vessie continente.
-> Dans le cas d'une vessie non-continente, on parle alors de cystostomie. L'urine est évacuée par un cathéter vers une poche extérieure. On revient à la situation décrite ici plus haut.
-> Dans le cas d'une vessie continente, on parle d'entérocystoplastie : afin d'éviter le port permanent d'une poche et de limiter une modification de l'image corporelle, on peut réaliser un réservoir continent à l'aide d'un segment intestinal, qu'il faudra vider avec un cathéter (sonde) que l'on introduit via une stomie (ouverture) pratiquée dans l'abdomen. Ici, la présence permanente d'une poche n'est plus obligatoire.
Précisons enfin que le patient n'a pas nécessairement le choix entre les diverses options qui se présentent, mais que pour chaque situation donnée, il faut trouver la solution la mieux adaptée à la personne, à son état et qui soit chirurgicalement possible. Sans oublier qu'en la matière, l'urologue cherche avant tout à ce que la technique retenue préserve le haut-appareil (les reins), alors que le patient recherche une solution qui lui procure confort, propreté et sécurité dans sa vie de tous les jours.
Je précise que je ne porte actuellement pas de poche de stomie, mais que je suis responsable d'une association où plusieurs personnes vivent avec ce type d'appareillage (et par fois les deux : colo- et uro-stomie). Hélas, depuis 18 mois, je vis sous la menace d'une colostomie, au cas où mes ennuis intestinaux persisteraient, d'où une certaine connaissance du sujet !
Bien à vous,
André
Merci André pour cet avis.
Comme tu es responsable d'une association de stomisés, je t'ai envoyé un mail, car je pense que ces problèmes plus spécifiquement médicaux et personnels dépassent le cadre de ce forum.
Cordialement,
Michel
Bonjour,
Je pense aussi qu'il y a une grande différence entre oser « montrer » sa stomie et oser « montrer » son obésité, la déformation d'un membre ou encore une autre malformation physique.
Aller à selles, uriner, même entre naturistes, cela ne se fait pas au vu et au su de tout le monde. Or, la poche collectrice placée sur une stomie (qu'elle soit urinaire ou fécale), c'est quand même un peu à cela que ça revient, puisque cette poche recueille votre « production » permanente. Et même si la texture de la poche est telle que ce qui se passe à l'intérieur, ne se voit pas à l'extérieur (au contraire d'un yaourt bien connu !), il reste que son remplissage progressif se fait sous le nez des personnes présentes... Faut assumer !
Du côté du matériel...
Si au final le principe est le même pour les colostomies et les urostomies (recueillir des déchets produits par l'organisme), la production de ces déchets est différente.
> la production de selles est relativement lente, à tout le moins elle est étalée dans le temps. Donc le port d'une mini-poche ou même d'un bouchon pour obturer la stomie est tout à fait possible sans particulièrement entraver l'évacuation. Ne généralisons cependant pas : tout dépend aussi de l'endroit de l'intestin où la stomie (= ouverture) est pratiquée et la poche est "branchée").
> Enfin, en ce qui concerne les stomies urinaires, la situation peut être toute différente. En schématisant (et simplifiant un peu) :
> Soit la poche recueille l'urine par dérivation du haut-appareil (= reins), donc directement des reins vers la poche (dérivation urinaire externe, uréthrostomie, un Bricker, quoi). Les reins produisent l'urine en permanence, donc l'excrétion est tout aussi permanente. Dans ce cas, une mini-poche collectrice risquerait d'être vite insuffisante et il me semble hasardeux de remplacer la poche par un bouchon, vu le risque de reflux de l'urine vers les reins. A moins de d'arrêter de boire dans les heures qui précèdent.
> Soit la dérivation ne concerne que le bas-appareil (= vessie), avec présence ou non d'une vessie continente.
-> Dans le cas d'une vessie non-continente, on parle alors de cystostomie. L'urine est évacuée par un cathéter vers une poche extérieure. On revient à la situation décrite ici plus haut.
-> Dans le cas d'une vessie continente, on parle d'entérocystoplastie : afin d'éviter le port permanent d'une poche et de limiter une modification de l'image corporelle, on peut réaliser un réservoir continent à l'aide d'un segment intestinal, qu'il faudra vider avec un cathéter (sonde) que l'on introduit via une stomie (ouverture) pratiquée dans l'abdomen. Ici, la présence permanente d'une poche n'est plus obligatoire.
Précisons enfin que le patient n'a pas nécessairement le choix entre les diverses options qui se présentent, mais que pour chaque situation donnée, il faut trouver la solution la mieux adaptée à la personne, à son état et qui soit chirurgicalement possible. Sans oublier qu'en la matière, l'urologue cherche avant tout à ce que la technique retenue préserve le haut-appareil (les reins), alors que le patient recherche une solution qui lui procure confort, propreté et sécurité dans sa vie de tous les jours.
Je précise que je ne porte actuellement pas de poche de stomie, mais que je suis responsable d'une association où plusieurs personnes vivent avec ce type d'appareillage (et par fois les deux : colo- et uro-stomie). Hélas, depuis 18 mois, je vis sous la menace d'une colostomie, au cas où mes ennuis intestinaux persisteraient, d'où une certaine connaissance du sujet !
Bien à vous,
André
Honètement, je ne crois pas que ce soit la meme chose que de voir quelqu'un uriner ou defequer...
Etant pharmacien, ce sujet me touche beaucoup. J'ai des patients stomisés dans ma clientèle mais - que je sache - aucun n'est naturiste. Je crains que pour la personne qui vit ce problème, au delà des inconvénients dus à la stomie, avoir à montrer cette différence en public - fut-il composé de naturistes censés être plus tolérants que la moyenne - doit être particulièrement difficile face au regard des autres. Et pourtant, je pense que l'environnement naturiste sera quand même le meilleur endroit où il pourra se sentir libre, libéré et accueilli... Alors, je suggérerais le port d'une petite bande de tissus autour de la taille (type jupette de randonue) et plutôt que celle des plages un peu anonymes, la fréquentation de centres plus familiaux et tolérants...
zanpol
je connais le probleme.
mon filleul aun cateter dans la poitrine et un "bouton" pour sa gastrostomie au ventre!
Nous avons un ami paraplégique qui doit porter un pénilex (orthographe incertaine et c'est peut-être une marque, pardon).
Quand ils étaient petits, nos garçons regardaient ça avec insistance. On leur a donc expliqué le pourquoi et ils ont complètement intégré la chose, au point de lui apporter une bouteille vide s'il s'attardait chez nous (à l'époque, les toilettes n'étaient pas accessibles).
En centre naturiste, je ne pense pas que cela pose problème, sinon on peut toujours expliquer simplement les choses. Nous avons tous des "trucs" bizares, donc pas de panique michelg et bravo pour ton courage.
Mais depuis ton dernier post, tu as du partir en vacances ! Alors, c'était comment ?
