Souvent, on discute ici de savoir si la nudité ressort ou non de l'infraction d'exhibition sexuelle, la loi étant imprécise sur cette question.
Mais en revanche, on a bel et bien voté une nouvelle rédaction de notre fameux 222-32, toujours muette sur la question de la nudité, mais en revanche parfaitement explicite pour estimer que des actes sexuels commis en public sont répréhensibles "même en l'absence d'exposition d'une partie dénudée du corps".
Le bonhomme se masturbait dans le train, il est relaxé!!!
Article 222-32
Modifié par LOI n°2021-478 du 21 avril 2021 - art. 12
L'exhibition sexuelle imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende.
Même en l'absence d'exposition d'une partie dénudée du corps, l'exhibition sexuelle est constituée si est imposée à la vue d'autrui, dans un lieu accessible aux regards du public, la commission explicite d'un acte sexuel, réel ou simulé.
Lorsque les faits sont commis au préjudice d'un mineur de quinze ans, les peines sont portées à deux ans d'emprisonnement et à 30 000 euros d'amende.
Douai : l’homme qui s’était «caressé» à bord d’un train relaxé
La procureure Marie Prunier tient à mettre l’accent sur « le choc émotionnel » ressenti par la victime, une dame qui, le 12 mai dernier, dans l’après-midi, prend place dans le TER Lille-Douai, à quelques mètres de M. B. dont les yeux restent rivés sur son téléphone portable.
« Des photos croustillantes »
Avec une main, il caresse ses parties intimes, sans toutefois les montrer, s’excuse et… demande un mouchoir à la dame.
Désolé, il faut être abonné pour avoir la suite de l'article (pourtant, je l'ai lu en entier tout à l'heure, alors essayez de cliquer sur le lien).
Sans lire tout l'article il est tout de même intéressant de citer le dernier paragraphe :
"Au terme des débats, le parquet et la défense ont convergé vers la même conclusion, s’appuyant sur une jurisprudence constante selon laquelle l’absence de nudité ne peut entraîner le délit d’exhibition sexuelle. En conséquence, le tribunal a relaxé M. B."
Et le délit date du 12 mai donc postérieur à la loi modifiée le 21 avril...
Les magistrats n'ont pas pris connaissance du texte de la nouvelle loi et se sont plongés dans les bases de données de jurisprudences plus anciennes à leur disposition, pour formuler leur jugement.
Dans ce cas faire appel sera justifié.
Il me paraît souhaitable de saisir le garde des sceaux sur cette divergence entre le texte nouveau de l'article 222-32 et la pratique d'un (pour l'instant) juge. Il y en a marre ! La FFN et le MN doivent intervenir.
Peut-être est-il possible de créer un événement, style conférence de presse ou rassemblement devant l'AN à ce sujet.
On ne peut demander aux juges de suivre l'évolution des lois en temps réel, ils ont autre chose à faire.
Hum... C'est justement leur boulot, et une erreur de droit est un motif de Cassation (si toutefois la cour d'appel fait la même bourde).
Cette affaire ne concerne en rien le naturisme.
Il s'agit d'un délit (comportement obscène) qui n''a pas été sanctionné par un TGI. Le parquet pourra faire appel. Il y a en France des centaines de coupables qui sont relaxés et les victimes le déplorent.
Je ne vois pas en quoi la FFN devrait entrer en action dans cette affaire .
Que la FFN s'occupe des naturistes . Une possible interprétation erronée du Code Pénal permettant la relaxe d'un prévenu, ce n'est pas son affaire.
Ce n'est pas parce qu'un coupable qui a commis un geste obscène est relaxé que le nudisme sera autorisé en dehors des endroits prévus pour ça.
Certains naturistes n'ont toujours pas compris que leur nudité importune d'autres personnes.C'est le rôle de la FFN de faire, à minima, respecter ce principe.
Un prévenu de 29 ans était jugé pour exhibition sexuelle. Un fait commis en mai de cette année, à Douai, à bord d’un TER, pour lequel il a été relaxé.
Pour mettre tout le monde d'accord, je relève le plus important: les faits incriminés sont antérieurs à la modification du texte, dès lors le juge n'a commis aucune erreur, et au contraire ce jugement confirme le fait que la loi avait besoin d'être modifiée.
Oui pour l'antériorité, et quand une loi est adoucie ou durcie entre-temps, le tribunal doit juger selon la législation la plus douce.
Ah ? Source ?
Dans le lien suivant:
https://www.les-infostrateges.com/actu/application-des-lois-decret-de-promulgation-ou-dapplication
"Nombreux sont les non-juristes à affirmer qu’une loi ne peut être appliquée sans ses décrets d’application. Ce qui est bien sûr largement faux."
Par ailleurs, le tribunal ne juge pas "selon la législation la plus douce", mais strictement en fonction de la loi au moment des faits. D'ailleurs je te fais remarquer qu'il y aurait un problème de logique puisque si il y a une victime et un coupable présumé, qui faut-il prendre en compte pour "adoucir" la situation? On ne serait plus dans un état de droit reposant sur des textes mais dans l'arbitraire!
Au-delà de ces querelles sans intérêt de date au sujet d'un fait divers, je reprends le post de timbuktu sur le fait que les vrais naturistes vont s'enfermer eux-mêmes dans des structures réservées et ne cherchent pas à s'exhiber devant du monde.
En effet des naturistes recherchent des structures dédiées pour profiter pleinement et sereinement de leur mode de vie ; structures dans lesquelles il semble souvent qu'il faille aussi se battre pour justement faire respecter la nudité (un grand combat de @gilles notamment 😉).
Cela n'implique pas que les naturistes qui s'échappent dans la nature cherchent à s'exhiber devant des textiles. Le fait est que "la nature" n'est pas une structure "dédiée" aux textiles ou au naturistes et de fait les rencontres nu/textile peuvent advenir mais ce n'est pas pour autant ce que recherche les naturistes qui apprécieraient tout autant de ne rencontrer personne qu'ils puissent "choquer".
Au-delà de ces querelles sans intérêt de date au sujet d'un fait divers
Sans intérêt ? Tu as tort. Pour qu'une loi nouvelle s'applique à un justiciable qui comparaît devant un tribunal, il faut que les faits examinés par le tribunal soient postérieurs à la date d'entrée en vigueur de cette loi, date qui peut être différente de celle de sa publication au Journal officiel. On ne peut juger avec une loi des faits qui ont été commis à une date antérieure à celle de son entrée en vigueur, en vertu du principe de non-rétroactivité.
Eh oui ! En droit, les dates ont une grande importance. Nous sommes désolés de t'avoir importuné avec ces considérations juridiques, mais c'est sur ces considérations juridiques qu'une société est démocratique ou ne l'est pas.
Les questions de dates m'intéressaient en tant que non juriste, les réponses m'ont permis de compléter mon information trop partielle sur ce sujet.
Inutile de polémiquer.