"La députée recommande par ailleurs une autre évolution législative sur le délit d'exhibition sexuelle: selon elle, celui-ci devrait viser explicitement les gestes obscènes et non pas l'exhibition de la nudité" :
Bien vu Bill, pour référence je cite en entier la partie du texte concernée par cette proposition:
"La députée recommande par ailleurs une autre évolution législative sur le délit d'exhibition sexuelle: selon elle, celui-ci devrait viser explicitement les gestes obscènes et non pas l'exhibition de la nudité.
Ceci afin de remédier à deux écueils de la loi actuelle: d'un côté, elle ne s'applique pas au cas d'un homme qui se masturbe en public à travers son pantalon car son sexe n'est pas visible. De l'autre, elle a pu être utilisée contre des militantes Femen qui avaient exhibé leurs seins nus, et ce, même si leur geste était politique et n'avait rien de sexuel."
C'est une évolution que nous appelons de nos vœux depuis des années, espérons qu'elle sera entendue.
En revanche, je n'aime pas que ce soit mélangé au problème des relations sexuelles des mineurs de moins de 15 ans, à cause du risque d'association "nudité = sexualité".
A force de le mentionner dans nos forums, dans diverses manifestations, dans les supports de com, dans les rubriques "réagir" des différents médias, ça a bien fini par être lu!
Les exemples que cite la députée, ils sont tout droit sortis de ce qu'on peut lire par exemple sur Vivrenu.
"En revanche, je n'aime pas que ce soit mélangé au problème des relations sexuelles des mineurs de moins de 15 ans, à cause du risque d'association "nudité = sexualité"." : justement, elle profite de l'occasion pour "sortir" la nudité simple des infractions sexuelles commises envers les mineurs. La plupart du temps, quand on nous poursuit pour nudité, on nous dit "il y a des enfants qui auraient pu vous voir, ou qui vous ont vu". Or, si au passage de l'examen sur les abus sexuels envers les mineurs, il est dit "être nu en présence d'enfants ne constitue pas un délit si cette nudité n'est pas sexuelle", ce sera un immense progrès, parce que si c'est accepté face à des enfants, ça ne pourra que l'être s'il s'agit d'adultes ou d'un public tous âges.
Il faudrait que la FFN prenne contact avec cette députée et Marlène Schiappa. Cela serait une bonne chose. Cette Députée juge que la nudité n'est pas sexuelle est une bonne chose.
"La députée recommande par ailleurs une autre évolution législative sur le délit d'exhibition sexuelle: selon elle, celui-ci devrait viser explicitement les gestes obscènes et non pas l'exhibition de la nudité."
Par contre l'exhibition de la nudité,ce terme ne me plait pas, il est a revoir. On n'exhibe la nudité, puisque la définition d'exhiber est de mettre en avant. Trouver un autre terme.
Mais ce peut être une bonne nouvelle.
C'est une députée marseillaise, nous avons un marseillais très actif pour la défense du naturisme, et qui en plus est lui-même élu (à un modeste rang de conseiller municipal, mais c'est déjà un titre).
Oui, la FFN peut lui dire que sa déclaration est exactement ce que la FFN déclare régulièrement. (Je suis d'ailleurs persuadé que les exemples cités par la député, elle les a lus sur une discussion où intervenaient des naturistes, ou qu'elle les a lus sur un site naturiste).
"Par contre l'exhibition de la nudité,ce terme ne me plait pas, il est a revoir. On n'exhibe la nudité, puisque la définition d'exhiber est de mettre en avant. Trouver un autre terme."
Non, pas d'accord.
Larousse: exhiber: montrer, faire voir (à qqn, au public). Cela peut avoir un caractère ostentatoire (Larousse donne comme exemple "exhiber des ours à la foire"), ou non ("exhiber son passeport").
Donc oui, montrer à voir sa nudité, ça peut en ressortir, il faut laisser un os à ronger à ceux qui pourraient nous dire "s'ils ne cachent pas, alors ils montrent", parce que si nous obtenons que le fait que notre nudité ne soit pas cachée ne lui donne pas un caractère ostentatoire et sexuel, alors nous avons gain de cause.
On verra bien la différence avec la définition de l'exhibition sexuelle. Je cite là Wikipedia (mais si vous voulez une définition officielle, vous pouvez prendre le "DSM4", qui est une sorte de manuel international des affections psychiatriques, qui dit la même chose; on parle bien d'actes, d'actions, et même "l'exhibition passive" dénote le "forcer à voir" qui n'est pas le cas de la nudité simple sans ostentation):
L'exhibition sexuelle est l'exécution en public ou dans un lieu accessible à la vue de tous, d'actes sexuels sur soi-même ou la personne d'autrui, et susceptibles d'outrager la pudeur d'autrui.
L'exécution d'actes sexuels comprend :
- l'exécution active : masturbation, rapport sexuel
- l'exécution passive : exhibition d'une partie du corps à caractère sexuel si elle est volontaire.
Si vous voulez un langage cru, être nu n'est pas de l'exhibition sexuelle, mais sortir sa bite oui (même sans masturbation), parce que là, le sexe est mis en exergue, tout le reste du corps est comme oublié.
Si elle dit "l'exhibition de la nudité n'est pas de l'exhibition sexuelle", alors a fortiori s'il n'y a même pas exhibition (par exemple la personne nue est dans un coin vraiment discret, ou loin), raison de plus pour ne pas la poursuivre. Avoir une définition trop stricte de l'exhibition permettrait à certains de dire "oui, mais là, comme il était proche des gens, il forçait à voir". Si même de près, ce n'est pas de l'exhibition sexuelle, alors notre risque pénal est encore diminué.
Pour conclure: on a là une député qui nous dit que ce qui compte, c'est l'action et non le fait qu'on soit nu ou habillé, alors n'ergotons pas, elle est sur la même longueur d'onde que nous.
(Marlène Schiappa: elle avait qualifié de "loi rétrograde" la loi sur l'exhibition sexuelle. Une alliée dans la place. En plus, elle est décrite comme la chouchou de Macron).
La lutte contre la pédophilie est le dernier rempart qui fais encore consensus majoritairement dans nos sociétés "progressistes".
Un projet de loi renforçant cette lutte en précisant au passage notre problématique naturiste est un effet collatérale positif il me semble.
Souhaitons à l'issue du processus parlementaire (avec le soutient du "lobby" associatif naturiste) que cela produise une libération du besoin de nudité en nature.
Son rapport n'a aucune finalité de prendre en compte, la problématique du naturisme hors des lieux dédiés
Voici ce qu'elle suggère dans son rapport de 210 pages pour redéfinir l'article 222-32.
Justement timbuktu, remplacer "exhibition sexuelle" par "exhibition d'un acte sexuel" ça change tout!
ça change tout par rapport à quoi ?
Ne te fais pas plus bête que tu es: par exemple un groupe en randonues en train de marcher, ça deviendrait très compliqué pour le parquet de prétendre que c'est l'exhibition d'un "acte sexuel"! Ou alors c'est une partouze...
En revanche, les gens qui se feraient guauler en trait de forniquer dans des dunes auraient de gros ennuis, je ne les plaindrais pas parce qu'il nous font un tort considérable.
J'avais copié le texte intégrale du 1 er Ministre mais j'ai fait une mauvaise manip. Je recommence pas.
Des extraits du rapport
En d’autres termes, une activiste qui montre sa poitrine dans le cadre d’une
revendication politique risque un emprisonnement quand un individu qui se masturbe devant
une victime dans les transports encourt une amende forfaitaire. Ce délit devrait donc être
repensé pour viser non pas la nudité mais bien plus l’obscénité et la commission d’actes ou
gestes sexuels en public.
De manière à couvrir les comportements voyeuristes, comme l’utilisation d’un téléphone pour
filmer les parties intimes d’une personne à son insu, il a été intégré le délit de voyeurisme avec
pour circonstances aggravantes l’âge et la vulnérabilité de la victime. Les magistrats et
praticiens du droit estiment que ce nouveau délit est une évolution positive qui comble une
lacune de notre droit pénal.
En outre, doit-on considérer que le dévoilement des seins d’une femme soit par essence
considéré comme un acte à connotation sexuelle ? Marianne, allégorie de la liberté et de la
République, est représentée la poitrine dévoilée dans de nombreux édifices publics sans que
personne n’y voit la moindre connotation sexuelle.
Il est difficilement compréhensible de ne pas qualifier d’exhibition sexuelle le fait pour une
personne de se masturber en public, même à travers son vêtement, mais de retenir cette
qualification lorsqu’il s’agit d’une femme qui exhibe sa poitrine à des fins politiques.
Par un arrêt du 9 avril 201450, la Cour de cassation a refusé de transmettre une question
prioritaire de constitutionnalité concernant le délit d’exhibition sexuelle en rappelant que
« l’article 222-32 du code pénal est rédigé en termes suffisamment clairs et précis pour
permettre son interprétation, qui relève de l’office du juge pénal, sans risque d’arbitraire. »
Cette motivation de la Cour de cassation rend donc peu probable une évolution de la
jurisprudence sur ce point.
Il semble donc opportun de redéfinir les contours de ce délit. Le délit d’exhibition sexuelle
devrait avoir pour dessein de sanctionner des déviances de nature sexuelle, et ce de façon plus
affirmée.
Benjamin Moron-Puech, Maître de conférences en droit privé à l’Université Paris II, évoque la
possibilité de modifier l’article L. 222-32 du code pénal en intégrant « l’exhibition d’un acte
sexuel » au lieu de simplement une « exhibition sexuelle ». « Cela pourrait mettre fin à
l’ambiguïté de l’adjectif « sexuel », susceptible de renvoyer tant à l’exhibition des organes
participant à la sexuation de notre espèce (dont les seins donc), qu’à l’exhibition d’un acte
sexuel ». Toutefois, pour pouvoir sanctionner les personnes qui montrent leurs organes
génitaux, l’infraction pourrait être modifiée en ce sens : l'exhibition sexuelle d’organes génitaux
ou la réalisation d’actes sexuels imposée à la vue d'autrui dans un lieu accessible aux regards
du public est punie d'un an d'emprisonnement et de 15 000 € d'amende.
Ca c'est pas bon pour la randonue
Recommandations :
- Recommandation n°5. : Envisager d’amplifier la répression des auteurs d’outrage sexiste
en récidive.
- Recommandation n°6. : Redéfinir le délit d’exhibition sexuelle et prévoir des
circonstances aggravantes.
- Recommandation n°7. : Intégrer la notion de genre dans la définition de l’outrage sexiste.
1.2La nouvelle rédaction favorablement accueillie par une
grande partie des professionnels du droit
Les magistrats avec lesquels j’ai pu m’entretenir lors de mes déplacements en juridiction, ont
témoigné d’un accueil favorable des précisions apportées à l’article 222-22-1 du code pénal.
C’est également un point important salué par les magistrats. En effet, « au procès », nous
expliquait le chef du pôle affaires criminelles du parquet général de la cour d’appel de
Versailles, « l’appréhension des infractions sexuelles est un sujet sensible qui interroge le
ressenti personnel de chacun et la désapprobation sociale. Il était donc important pour les
parquets de pouvoir avancer aux jurés un texte de loi - en l’occurrence l’article 222-22-1 du
code pénal - pour appuyer la démonstration de la caractérisation d’un viol au regard de l’âge
du mineur, plutôt que de s’appuyer sur une décision de la Cour de cassation qui parle beaucoup moins. »
Donc je crains que cette nouvelle loi mette fin a la randonue, si le fait d’exhiber ses organes sexuelles est condamnable.
C'est pour cela que j'ai écrit hier que le terme exhibition sexuel ne me convient pas, et que l'intervention de la FFN auprès de la Ministre est indispensable.
La réticence de certains naturistes à la dépénalisation de la nudité me sidère!
Bien sûr, il n'y a aucune commune mesure entre les crimes et d'élits d'abus sexuels sur mineurs, et la qualification d'exhibition sexuelle de la nudité.
Mais ces délits sont joints dans le Code Pénal dans un chapitre sur les agressions sexuelles. C'est plus équilibrer de revoir les deux en même temps, de façon à transférer les délits réels au bon endroit.
Et cela évitera, incidemment, de focaliser la discussion publique et populaire sur un "pour ou contre" du naturisme en liberté.
Donc je crains que cette nouvelle loi mette fin a la randonue, si le fait d’exhiber ses organes sexuelles est condamnable.
Ce n'est pas certain, car si c'est juste une crispation sur les organes sexuels, il faudrait établir la volonté d'attirer explicitement l'attention sur cette zone (en ouvrant sa braguette par exemple), alors que quand l'ensemble du corps est nu c'est en somme plus "diffus", cette partie devient secondaire, c'est la nudité globale qui est recherchée. Rappelons qu'un vrai exhibitionniste n'est jamais complètement nu.
Et puis il y a une parade, comme se contenter de masquer la zone litigieuse avec un mouchoir ou une casquette, ce qu'on peut faire presque instantanément: cacher est l'inverse d'une exhibition, si rien n'est visible on ne peut plus être poursuivi, car rappelons que" la loi est d'interprétation stricte", c'est pourquoi il y a trop de latitude à disposition des juges avec la version actuelle. Et surtout les seins des femmes seraient épargnés, ce qui serait une très grande avancée.