Un quadragénaire a été condamné pour avoir photographié plusieurs femmes à leur insu dans un club naturiste près de Blois.
Tribunal correctionnel de Blois
Un homme de 48 ans était convoqué devant le tribunal le 4 mai pour répondre d’« atteinte à l’intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou diffusion de l’image d’une personne ».
Les faits se sont déroulés du 2 au 11 septembre 2018 dans un club naturiste proche de Blois. Tel que l’a rappelé le président du tribunal, Christophe Gérot, le règlement de la structure impose la signature d’une charte de bonne conduite et interdit la prise de photos, ainsi que l’usage des téléphones portables aux abords de la piscine.
Or, c’est précisément à cet endroit que l’homme, client occasionnel du club, a été repéré faisant usage de son appareil. Les clichés de cinq femmes prises à leur insu y ont été trouvés.
« Un préjudice évident »À la barre, le prévenu, dans ses petits souliers, a reconnu que son comportement était « inadmissible ». Il a néanmoins essayé de minimiser son méfait en expliquant qu’il n’avait envoyé les photographies qu’à un seul ami avec lequel il conversait par textos. Une précision qui a donné au président du tribunal l’occasion de lire le contenu desdits messages, inscrits à la procédure et pour le moins déplacés. « C’est très dérangeant à entendre », a reconnu l’homme, gêné.
Estimant que « ce voyeurisme a causé un préjudice évident », l’avocat de deux des victimes, Me Frédéric Chevallier, a demandé 1.000 € de dommages et intérêts pour chacune de ses clientes. Par courrier adressé au tribunal, les trois autres femmes concernées ont sollicité la même somme. À son tour, la représentante du ministère public, Caroline de Sousa, a requis une peine de 4 mois de prison avec sursis.
En défense, Me Samira Benmerzoug a reconnu qu’il existait bien un préjudice moral. Pour autant, estimant les prétentions des parties civiles « excessives », elle a demandé au tribunal de les réduire à de plus justes proportions.
Reconnu coupable, l’homme a été condamné à 4 mois de prison avec sursis. Il devra également verser 750 € de dommages et intérêts à chacune de ses victimes (et rembourser les frais d’avocat des deux concernées à hauteur de 400 €).
Il est loin le temps où l'on se photographiait allégrement et devant tout le monde sans se cacher, dans les clubs naturistes, à la plage, n'importe où, en groupe, individuellement, entre amis etc...J'ai des photos sur la plage prises comme on prend un paysage, sans fixer quelqu'un de particulier. Et personne ne s'insurgeait.
Internet n'existait pas, donc pas de réseaux sociaux. Mais les photos papier et autres albums photos pouvaient circuler et personne ne s'en préoccupait vraiment. Autre temps, autre monde...
J'ai aussi retrouver de vieilles photos prises à Sérignan et c'est vrai que maintenant j'ai l'impression que pour prendre une photo il faut l'autorisation de tout le monde genre littéralement même ceux qui sont visible sur la photo mais qui sont à plus de 200m des personnes prises en photos
J'ai des photos de plage prises à la Genèse au bord de la Cèze. C'était en 1979. On y voit très clairement des gens nus, dont une femme prise à 2 ou 3 mètres, que l'on peut distinguer facilement. C'était ainsi. Pas d'autorisation requise ni de protestations, à moins de photographier sous le nez de la personne... Seulement, je n'ai jamais fait aucun usage inconvenant de ces photos qui sont restées dans le cercle familial. Personne ne trouvait à redire. C'était la confiance. Que les temps ont changé.