Je crains qu'il y soit écrit qu'à partir du moment où l'on vous voit nu, c'est de l'exhibition sexuelle.
Exhibitionnisme : dans quels cas peut-on être condamné ?
Publié le 01/03/2021 à 11h38
Mis à jour à 11h46
Un exhibitionniste a été arrêté en Dordogne. C'était le 17 février. Sur les coups de 9 heures, une habitante du quartier Saint-Georges, à Périgueux, avait vu depuis sa fenêtre un homme se balader nu devant sa baie vitrée...
En Dordogne, un homme est poursuivi pour exhibitionnisme alors qu'il était chez lui au moment des faits. Ce type de délit obéit à des règles parfois méconnues --8<---
Ce qui est tout de même incroyable c'est que d'un côté certaines intolérances sont considérées comme normales parce que "ça tombe sous le sens", que la chose non tolérée ou reprochée n'est pas "conforme à une certaine moralité" (nécessaire dans une société qui se veut évoluée) et d'un autre côté on va plus ou moins bien appliquer un texte de loi parce que là on ne trouvera pas gênant que des gens regardent chez vous à travers vos fenêtres (plutôt que détourner le regard). Là il n'est plus question de "savoir-vivre" ni de politesse ni de respect de l'autre.
C'est un délit d'être vu nu.
Heureusement que la loi va être modifiée grâce aux efforts de notre fédération et à l'intelligence de nos représentants politiques élus.
Il faut espérer que la FFN saura agir en ce sens et que le législateur veillera à une rédaction explicite et sans ambigüité. Sinon, on est reparti pour l'arbitraire.
J'aimerai bien savoir comment va être rapportée la PREUVE de ces faits !
En effet procéder par simple affirmation n'est PAS démontrer et prouver.
La justice est une affaire de faits certes mais surtout de PREUVES des faits.
Ce n'est pas parce que quelqu'un affirme avoir vu un homme nu chez lui, derrière sa baie vitrée, qu'il peut le PROUVER ! Et à supposer qu'il ait pris des photos pour étayer le dossier alors il tombe sous le coup des articles combinés 9 du code civil et 226-1 du code pénal à minima!! même si ces preuves sont recevables en droit pénal (elles ne le seraient pas en droit civil).
C'est comme pour les gens arrêtés quand ils sont nus dans la nature: on aura tendance à croire l'accusateur sans avoir besoin de constatation par un policier ou gendarme ou autre photo.
Il faudrait peut-être faire comme ces Américaines qui ont porté des maillots de bain avec les seins dessinés dessus: les gardes plages allaient pour les verbaliser, et puis oh zut, ce n'est qu'une image et c'est légal 😉 .
Si vous êtes nus, si des gendarmes arrivent, vous aurez entre-temps enfilé votre slip avec sexe dessiné dessus...
(méthode sans doute valable aux Etats-Unis, mais pas en France où la Cour de Cassation, qui casse les condamnations pour masturbations sous le short devant des enfants, a édicté "que l'individu soit ou PARAISSE dénudé" 🙁 ).
Les erreurs judiciaires, graves ou moins graves, ont toujours existé, quelque soit le sujet, depuis que la justice existe.
C'est juste socialement beaucoup plus sensible dès que c'est en dessous de la ceinture et selon les modes ou les moeurs , les mentalités du moment. Juges en correctionnelle ou jurés en assises n'y change pas grand chose.
Oui Jackonu, mais il y a des sujets ou les preuves sont plus faciles que dans d'autres.
Un cambriolage, quand on retrouve les objets dérobés, un vol de voiture, ce sont des domaines où la preuve peut être là, et incontestable.
Une escroquerie (je connais le sujet: après avoir eu affaire à un faux couvreur qui a fait semblant de lui réparer la cheminée de sa chaudière et lui a fait signer pour 15 000 € de chèques, et qui, délicate attention, l'a conduite au distributeur de billets, ma mère vient l'autre jour de se faire livrer deux caisses de vin pour 720€, alors que je vois que ces bouteilles coûtent normalement 85€ le carton), ça se prouve (je sais, pas toujours. Le cas de ma mère, c'est en revanche évident).
En revanche, pour d'autres affaires, il y a la parole des uns, la parole des autres, et même les éventuels témoins peuvent être sujets à caution. (Je pense notamment aux conflits de légitimités dans les affaires familiales).
Quand vous tapez "exhibition sexuelle" dans un moteur de recherche, vous tombez par exemple sur la relaxe d'un bonhomme qui, pris d'une envie pressante, avait été vu en train de pisser. L'accusatrice avait dit qu'elle l'avait vu secouer son sexe, mais rien d'autre le prouvait, et ça se fait de secouer à la fin, même si le dicton dit "tu auras beau secouer mon fiston, la dernière goutte sera toujours pour le caleçon". Un autre juge aurait pu dire "il a profité de son envie de pisser pour exhiber son sexe". 1) Allez savoir réellement ce qui s'est passé. 2) Ce sera affaire d'appréciation du juge, certains diront "il n'avait qu'à s'arranger pour qu'on ne voie pas son sexe".
Quant au naturiste vu nu et qui nierait, il va se trouver pris dans un conflit moral, parce qu'il dira aussi qu'être vu nu ne suffit pas à caractériser l'exhibition sexuelle. Il faudrait qu'il dise "nu, moi? quelle horreur, jamais je ne ferais ça, c'est de l'exhibitionnisme!" Mais s'il dit "est-ce si grave si l'on voit quelqu'un nu?", on lui rétorquera qu'il niait avoir été nu, donc il reconnaissait bien que c'était une faute. Comme prendra la fuite (alors qu'on peut se dire "il ou elle m'a crié dessus et déclaré appeler les forces de l'ordre, je me tire et le problème est réglé), ou se rhabiller prestement à l'arrivée des forces de l'ordre.
Il y a l'idée que si l'on fait blanc (je reste nu, je ne nie pas avoir été nu, puisque j'estime être dans mon droit), il aurait fallu faire noir, et si l'on fait noir, on s'en va ou on se rhabille, ou nie avoir été nu, on ferme la porte à la ligne de défense "oui, nu, et alors? ce n'est pas une infraction".