Une nouvelle religion vient d'apparaitre dans l'Ontario

J'ai mis ce sujet dans naturisme et droit, parce qu'en fait la religion ne va pas être le sujet de mon message.

Les vegétariens et les vegans * viennent de se faire reconnaitre comme culte, et donc peuvent invoquer les lois pour qu'on trouve avec eux des "accommodements raisonnables".
Par exemple, ils peuvent exiger des menus spéciaux dans les restaurants d'entreprise, ils peuvent invoquer une discrimination s'ils sont invités dans un steak house, ils peuvent exiger que, s'ils doivent porter un uniforme, il n'y ait rien en laine, en cuir.

(Les végétariens ne mangent pas de viande, mais les vegans sont encore plus stricts, en quelque sorte les salafistes du végétarisme, en refusant tout ce qui est animal: lait et produits laitiers, oeufs, cuir, laine, soie... Et autre point commun avec les religions: non contents d'avoir des interdits pour eux-mêmes, ils militent pour que ce soit toute les sociétés dans leur intégralité qui les adoptent. Tolérance dans un seul sens. Les "accommodements raisonnables, ça va être donc de refuser que les élèves aillent visiter une ferme, c'est aussi refuser l'équitation, refuser les poissons dans des aquariums. Refuser qu'on teste les médicaments sur des animaux avant de les donner à des humains, comme à Rennes ou selon ce que j'ai lu, par crainte des manifestations "anti-vivisection", ils auraient décidé de passer aux essais humains trop tôt alors que des animaux étaient morts à la suite de l'administration du médicament destiné à lutter contre la maladie de Parkinson)

Outre qu'on ne sait pas jusqu'où le "raisonnable" pourra aller dans l'accommodement, j'en retiens que pour être qualifié de culte, il n'y a pas besoin de croyance en Dieu.
Il suffit que ce soit croyance, et que cette croyance vous inspire des règles de vie.
(Donc, à mon avis, ça exclurait l'astrologie, la numérologie, parce qu'eux se contentent de croire mais ne vont pas s'occuper de ce que nous mangeons et nous faisons de nos fesses. Pour ceux qui penseraient que ces gens sont tous pacifiques, je rappellerait qu'une bombe à l'Institut Pasteur, pour cause qu'ils expérimentaient des vaccins ou autres traitements, avait fait un mort il y a douze ans, et aurait pu en faire bien plus si le labo n'avait pas été quasi-vide à cette heure because réunion).

Alors j'en viens au naturisme:
les naturistes pourraient être en droit de se faire définir comme culte, et de réclamer des "accommodements raisonnables": possibilité de porter plainte pour discrimination si une piscine publique leur refusait l'accès s'ils n'ont pas de maillot de bain, même chose déclarer illégaux tous les interdits envers la nudité (mais jusqu'où est-ce raisonnable? Dans la rue aussi, à l'école?)

J'ai quelqu'idée qu'ils vont à des problèmes sans fin, les Ontariens. Le Québec est de son côté revenu en arrière au sujet de ces "accommodements raisonnables", quand des musulmans ont exigé d'être jugés selon la charia, quand un magasin casher a exigé d'avoir des caisses pour femmes avec des caissières et des caisses pour hommes avec des caissiers etc.
(De même, une octogénaire américaine a porté plainte contre El Al parce qu'un juif orthodoxe a refusé de s'asseoir à côté d'elle, "craignant des contacts même furtifs avec le sexe opposé", et que la compagnie l'a obligée à changer de place alors qu'elle disait "si ça le gêne, c'est à lui de changer". Moi, je lui apprendrais bien l'anatomie à ce Loubavitch, parce que le contact furtif serait peut-être avec le coude, le genou, le pied, le bras, le flanc, mais pour que ce soit un contact avec le sexe, il faudrait vraiment le faire exprès!)

En ce qui me concerte, si j'étais dans l'Ontario, je combattrais cette loi plutôt que de chercher à ce que les naturistes puissent en profiter, parce que j'ai quelqu'idée que cette loi serait plutôt utilisée pour qu'il y ait des horaires femmes et des horaires hommes dans les piscines plutôt que des horaires naturistes, et qu'on y autoriserait plutôt le burquini que le zérokini.
Tolérer l'intolérance n'a jamais fait avancer la liberté, bien au contraire!
(Comme l'Indonésie, qui se targue d'être tolérante et a une législation qui effectivement garantit une liberté religieuse inconnue dans la plupart des autres pays musulmans, mais vient de réaliser qu'elle n'avait pu condamner des hommes qui fouettaient des femmes habillées "avec indécence", parce que ces coups de fouets étaient inspirés par la religion).

L'article du Monde est ici
http://www.lemonde.fr/m-styles/article/2016/02/24/vegan-une-histoire-de-culte_4871005_4497319.html?xtmc=ontario&xtcr=1

Végan, une histoire de culte

Le choix de ne pas utiliser de produit d'origine animale pourrait être sanctuarisé dans la province canadienne de l'Ontario, ouvrant la porte à des scénarios ubuesques.

iAvez-vous un profond respect des animaux et de leurs droits ? Avez-vous choisi de n'utiliser ni de consommer de produits d'origine animale pour des raisons éthiques ? Etes-vous végétarien ou végan pour des raisons éthiques ? Si vous répondez oui à l'une de ces questions, vos choix sont en passe d'être reconnus comme une « croyance » (creed) et protégés selon la législation sur les droits de l'homme en Ontario (Canada).

Engagée dans une procédure de révision des textes sur les droits de l'homme (Human Rights Code), la commission ad hoc de la province a rendu ses conclusions selon lesquelles « une croyance non religieuse qui influence de manière substantielle l'identité, la vision du monde et le mode de vie d'un individu, peut être considérée à l'égal d'une religion ». Autrement dit, les végans pourraient être assimilés à des catholiques ou à des bouddhistes et bénéficier des mêmes protections que celles en vigueur contre toute discrimination raciale, sexuelle ou religieuse.

Dans ses considérations, la commission ne mentionne pas spécialement le véganisme, mais ses adeptes ont été les premiers à se réjouir. Ainsi Camille Labchuk, directrice exécutive de l'ONG Animal Justice, qui milite en ce sens, précise sur son blog que, si la mesure était votée,
« une école ou une université aurait l'obligation d'« accommoder » [to accommodate] tout étudiant en biologie qui refuserait de pratiquer une dissection animale en raison de sa croyance ; un employeur aurait l'obligation d'« accommoder » un salarié qui ne pourrait porter une tenue comportant des éléments d'origine animale (cuir, laine, fourrure, etc.) en raison de sa croyance ; un employeur devrait développer une culture d'entreprise n'excluant pas les végétariens ou les végans lors d'événements professionnels qui auraient lieu dans un steakhouse et offrant une solution alternative tenant compte de leur croyance ».

Un univers d'ersatz industriels

Les opposants à cette « équivalence droit de l'homme » accordée aux végans soulignent que c'est la porte ouverte aux scénarios les plus absurdes. Que va-t-on faire des allergiques au gluten, des intolérants au lactose ou de celui qui se fait embaucher dans un restaurant « BBQ » (barbecue) et se plaint de n'être pas « accommodé » ? Plus sérieusement, l'absence de menu végétarien à un séminaire d'entreprise relève-t-elle des droits de l'homme au même titre que la discrimination raciale ou la persécution religieuse ? Il est permis d'en douter et on cherche en vain des agressions ou des attentats antivégans commis par des terroristes carnivores.

Cette nouvelle foi végane a pourtant le vent en poupe (le glacier Amorino vient de sortir des sorbets 100 % végans), portée par des arguments imparables - lutte contre la souffrance animale, préservation de la planète, principes éthiques - qui s'attachent plus à détruire un mode de vie séculaire qu'à décrire un futur végan.

On peut aisément en imaginer les grandes lignes en se fondant sur le dogme : ni viande, ni poisson, ni lait, ni oeufs pour s'en tenir aux seuls versets alimentaires. Ce qui signifie plus d'élevage, plus de pêche, plus d'aquaculture, plus de vaches dans les prés, plus de basse-cour dans les fermes. Ce qui entraîne la disparition des bouchers-charcutiers, des poissonniers, des pêcheurs, des conserveurs, des bergers, des fromagers, des pâtissiers, etc.

Et la perspective d'une alimentation à base de fruits et légumes, riz, algues, graines germées ou non, avec le soja comme principal gisement de protéines. Un univers de soupes, tofu et ersatz industriels bourrés d'additifs, tel le steak in vitro ou la mayonnaise sans oeufs. Il faut effectivement avoir la foi pour y croire.

Message édité par : PhilE / 28-02-2016 10:50