Les complexes d'OEdipe et d'Electre se rejouent dans toutes les familles, à chaque époque, autant le savoir et proposer une solution adaptée, un compromis, sans blesser l'enfant.
Le partage de couche se pratique encore très largement dans certaines parties du monde (Afrique Noire, Asie, etc.), du moins jusque la puberté. En Occident, c'était le cas jadis, plus de nos jours et même de façon excessive (laisser un bébé dans sa chambre au nom de la non promiscuité ou pour avoir simplement la paix est une source d'angoisse pour celui-ci, car se réveiller au milieu de la nuit et se retrouver seul est tout sauf rassurant, au lieu de trouver la tiédeur apaisante du corps de sa mère, ou des ses parents en général, comme cela se pratique depuis la nuit des temps chez tous les Mammifères.).
Je voudrais vous rappeler qu'au Moyen-Âge, toute la famille dormait dans le même lit et on dormait nu. Les vêtements de nuit ne sont apparus qu'à la fin du XVIème siècle.
J'ai déjà entendu cela mais j'ai un doute, ne serait-ce que parce que les maisons étaient mal chauffées et qu'il ne semble pas naturel de ne pas tenter de se protéger en empilant des vêtements, ou au moins la "chemise" qui tenait lieu de sous-vêtements. D'ailleurs, il est possible que ce qui était appelé "nudité" n'avait pas la même signification que pour nous, et ne signifiait que l'absence des couches "extérieures".
Car qu'on le veuille ou non, l'absence totale de vêtements procure un effet particulier (nous sommes bien placés pour le savoir!) de bien-être, de liberté, et pourquoi aucun auteur n'aurait éprouvé le besoin de le décrire? (je pense à Rabelais, par exemple).
Je ne sais pas si tu as des références incontestables sur cette question, mais il serait étonnant que la haine du corps relayée par L'Église depuis des siècles (qui trouve peut-être son origine avec Saint Paul) ait pu se mettre ainsi en veilleuse pendant tout ce temps pour reprendre brutalement au 17ème siècle (et à cause de quoi?), alors que des savants commençaient à ruer dans les brancards (cf. la condamnation de Galilée).
C'est un peu HS ici et peut-être que cela mériterait un sujet dédié, pour autant qu'on puisse trouver des sources intéressantes.
Mon fils vient de rendre hier le livre "la vie de château" qu'il a emprunté à la bibliothèque de son école maternelle.
Je sais, ce n'est pas une référence, mais la première page contient un remerciement à un professeur d'université pour ses conseils historiques.
(Et effectivement, ce livre ne contient pas les erreurs courantes du genre balancer de l'huile bouillante sur les assaillants, il mentionne que le seigneur ne vit pas tout le temps au château et qu'on ne met les habits de cérémonie ("robes de princesse" etc.) que pour les cérémonies.
Bon, je n'ai pas en tête les références, mais j'ai lu ça plusieurs fois dans ma revue l'Histoire.
On trouvera ça aussi dans les premières pages de L'Histoire Générale du Corps, sous la direction d'Alain Corbin et Georges Vigarello.
Il ne s'étend pas sur le Moyen-Âge, précisément parce qu'il commence à la Renaissance, mais il y souligne notamment l'apparition des vêtements de nuit.
Sur le lit familial, je cite de mémoire le titre (si j'ai le temps, je ferai une recherche) "la Chambre à coucher, une invention française", ou comment, au XVIIIème siècle, les maisons ont commencé à avoir des chambres à coucher séparées.
Tiens, voici déjà quelques lignes de Michèle Perrot:
https://goo.gl/ZEV2xm
Le Moyen-Âge certes poursuivait la nudité, mais pas partout et pas tout le temps.
Il y avait notamment la différence entre le jour et la nuit: la nuit, il était normal d'être nu. Le jour, il fallait une justification: baignade notamment (on se baignait évidemment sans maillot de bain, que ce soit en rivière ou dans les bains publics).
De même, un acte sexuel avec son conjoint était légitime la nuit, il devenait problématique le jour.
On trouvera aussi des renseignements dans Histoire de la Pudeur, de Jean-Claude Bologne.
Message édité par : gilles / 18-10-2017 13:02
Bonjour,
Ce n'est pas en donnant des exemples du moyen-âge où je ne sais quelle époque,que vous aiderez ce père à trouvé des réponses pour résoudre ce problème avec sa fille...(nous sommes en 2017)
GUY49(guy)
:paf
sinon pour éviter la proximité, tu prends un matelas une place tu dors dans sa chambre d'enfant mais pas dans le même lit et ceci pour la rassurer de ta présence. Enfin je ne suis pas psychologue mais quand on sait ce qu'ils peuvent raconter 
Bonjour,
Ce n'est pas en donnant des exemples du moyen-âge où je ne sais quelle époque,que vous aiderez ce père à trouvé des réponses pour résoudre ce problème avec sa fille...(nous sommes en 2017)
GUY49(guy)
:paf
Il est en France en 2017, mais le fait de citer des exemples d'autres contrées ou d'autres époques permet de se rendre compte de ce qui nous semble aller de soi, ce qui nous semble avoir existé partout depuis la plus haute antiquité, n'est souvent que particulier à un lieu ou une époque.
Alors, si ce père est mal à l'aise à avoir sa fille dans son lit, le conseil que je vais lui donner est que chacun dorme dans un lit différent.
(Ma réponse pourrait être différente si les deux sont sûrs qu'il n'y a aucune ambigüité. Encore que par les temps qui courent où les accusations peuvent venir très vite, il peut être bon d'être prudent).
Mais je n'irai pas dire que dormir dans le même lit que sa fille est forcément incestueux, parce que ça nous obligerait à admettre que pendant des siècles tout le monde a été incestueux.
Je vais prendre un autre exemple: en France, on considère la plupart du temps qu'un nouveau-né doit dormir au moins dans son lit propre, et même dans une chambre où il est seul.
Aux Etats-Unis, ils disent "il a été 9 mois dedans, il doit être 9 mois contre".
Family bed, ils appellent ça. En France, certains seraient fichus d'appeler les services sociaux pour moins que ça.
Pourtant, c'est connu que les bébés qui dorment avec leurs parents ne font quasiment jamais de cauchemars.
Ils peuvent aussi téter quand ils veulent, parfois sans même que la mère ne se réveille.
(Mais le propos dominant sera "j'ai besoin de dormir, alors il est dans sa chambre et il a un biberon au coucher". Et c'est comme ça qu'on voit des parents crevés parce qu'ils doivent se lever au milieu de la nuit pour aller préparer des biberons).
Phile, tes considérations sur les bébés ne sont pas inintéressantes, mais la demande d'origine porte sur une gamine de dix ans. Alors, comme chacun y va du sien, je donne mon avis. A dix ans, on n'est pas encore un ado, mais on n'en est pas loin, d'autant plus que les filles commencent leur puberté avant les garçons. Peut-être cette enfant est amoureuse de son père, mais le père doit être ferme : chacun son lit, et même chacun sa chambre. Et mettre fin à ce processus amoureux. Les adultes doivent parfois décider à la place de leurs enfants.
Mais je n'irai pas dire que dormir dans le même lit que sa fille est forcément incestueux, parce que ça nous obligerait à admettre que pendant des siècles tout le monde a été incestueux.
Ça ne nous obligerait à rien de la sorte car c'est une question d'avoir le choix ou pas: il est évident que dans des conditions misérables, lorsque toute la famille est obligée de se réfugier dans une pièce unique en tâchant d'échapper aux courants d'air, il ne viendrait à l'idée de personne de trouver quoi que ce soit à dire! Mais permets-moi de douter très fort que dans cette éventualité les parents se soient permis d'être nus... :#
Et sans avoir besoin de retourner au moyen-âge, ce sont des conditions que l'on trouve encore de nos jours même en France, malheureusement.
Dans des conditions de confort, où les enfants ont non seulement leur lit individuel mais aussi leur chambre, il ne me paraît pas du tout pertinent de céder à un caprice d'une enfant de 10 ans. Si l'enfant est très jeune évidemment c'est différent (quand ma petite fille de 3 ans dort à la maison elle couche dans le lit conjugal avec ma femme, je suis éjecté cette nuit-là ;)) , et dans ce cas la meilleure option est de passer un peu de temps dans sa chambre, à lire une histoire ou à attendre qu'il s'endort.
