Les Huaorani, environ 2000 à 2300 personnes, ont été en immense partie sédentarisés du fait d'un gouvernement soumis aux lobbys pétroliers ; d'autres indigènes, isolés en forêt protégée par l'Unesco, sont en situation de résistance sinon de survie.
Face aux cyniques appétits des grands marchands, il faut lutter pour faire respecter leurs territoires!
Celui des Huaorani, come d'autres, a été mis à mal. Il reste menacé par la folie des activités pétrolières, permise par un système équatorien miné par la corruption et par la puissance de multinationales américaines racistes et avides de profits.
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Ce genre de voyages -voir ici et là-, dit trekking (organisé par des tours-opératos), qui vise à étancher la soif de touristes en mal d'exotisme aventurier, est ridicule et néfaste en raison de ses effets d'acculturation.
Il y a un droit d'entrée pour entrer sur le territoire de ces peuples, en aval du pont Shiripunto, mais ce type d'"écotourisme" ne profite qu'à ceux qui l'organisent. Ca profite un peu aux Huaorani, mais seulement aux sédentarisés et américanisés.
Pour un aperçu de la culture Huaorani, je vous invite à parcourir ce beau document, qui donne un aperçu de leur fonctionnement social:
-> http://www.minelinks.com/ecuador/huaorani_1_fr.html
-> Autre ressource: http://www.e-equateur.com/
Ce peuple, souriant, a l'air heureux et n'est pas belliqueux contrairement à la mauvaise réputation constituée par des colons agressifs et méprisants.
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Les Huaorani Tagaeri (les plus épargnés) sont un peuple robuste, dont les hommes pratiquent la chasse (avec une longue lance), la pêche et les femmes, la cueillette et le jardinage. Sans hiérarchie sociale, ils vivent en symbiose avec la forêt, entre les rivières Tiputini et Cononaco, au sein du Parc Yasunî (créé en 1979 par l'UNESCO et reconnu par l'Equateur en 1999), réserve de biosphère majeure. Eux méprisent le concept de frontières, ignorant cette obsession à vouloir tout découper en morceaux pour mieux s'accaparer.
Ce «Parc», reconnu réserve mondiale de biosphère, inclut une zone d'intangibilité, c'est-à-dire qu'il ne peut accepter d'exploitation pétrolière (en théorie), ce qui n'empêche qu'un commerce illégal de bois ou autres choses a encore lieu impunément. D'ailleurs, la zone "intangible" n'a pas été annexée au décret de 1999!
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En Equateur, les industries pétrolières grignotent et polluent les territoires des peuples indigènes suivants (la plupart situés en Réserves Naturelles): Shuar (c'est-à-dire «gens» ou l'appellation péjorative Jivaro), Achuar, Huaorani et Colonos (opposés à la société Perenco), Kichwas (ou Kichuas/Quichua/Quechua) et Zaparo, Cofane, enfin le micro-peuple des Siona-Secoya, victimes de la compagnie criminelle Texaco-Chevron (lire plus bas).
Par la force des choses, ces peuples, en tous ceux qui ont accepté de s'ouvrir, ont constitué des mouvements de défense, fédérés entre eux, soutenus par diverses ONG, aidés par des associations écologistes, comme par exemple Amazon Watch, basé à San Francisco.
:=!
Ainsi, le peuple Shuar s'est mobilisé depuis les années 1980 pour s'opposer aux sociétés pétrolières, telle la société ARCO Oriente, devenue Burlington Resources, en association avec le français Perenco.
Autre exemple, le peuple Kichua s'est opposé avec succès en 2002 au forcing de la compagnie argentino-française CGC, qui avait fait appel... à l'armée (encerclée!)
Ces entreprises -dont il faut dénoncer l'attitude criminelle- réalisent des dizaines de millions de dollars de bénéfices en n'assurant aucun respect pour ces peuples premiers, ni aucune contribution pour lutter contre l'inégalité sociale extrêmes du pays.
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Les Huaorani, jusqu'en 1958, sont parvenus, malgré les prospections des colons, à maintenir leur indépendance en défendant leur territoire. Il se trouve au Nord-Est de la partie amazonienne - très peu peuplée-, sur les provinces de Napo, Orellana et Pastaza (qui regroupent 18 communautés), à une altitude moyenne de 300 mètres. Certains ont surnommés ces indigènes de manière péjorative: "Aucas" c'est-à-dire «Sauvages de la forêt», en souvenir de premières rencontres funestes. Ce sont les missionnaires nord-américains de l'ILV (Instituto Linguistico del Verano), payés par leurs Eglises, qui ont forcé le contact, profitant en 1958 que des femmes fuyaient un conflit clanique. Des missions ont alors été encouragées par le président de l'époque, Velasco Ibarra, extrêmement pro-évangéliste, au mépris de la spécificité de ce peuple.
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La découverte, en 1967, de gisements de pétrole par le monstre énergétique américain "Texaco", aujourd'hui "Chevron", a été le déchencheur des opérations. Jusque dans les années 1970, les Huaorani (ou Waorani) vivaient encore en état de quasi isolement. À la fin des années 1960, les Américains procèdent à leur sédentarisation au sein d'un immense village, développé avec d'énormes moyens matériels, financés par les intérêts corporatistes américains. Un hôpital fut créé, qui devait recevoir les premiers cas de poliomyélite et de grippe, apportés par les colons. Pour les Huaorani enrôlés, des nomades qui vivaient libres et sans contrôle, le choc de l'acculturation fut terriblement destructeur.
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Ainsi, sous couvert d'évangélisation, des missionnaires de l'ILV sont envoyés en masse pour «préparer» la population concernée à l'implantation pétrolière. et le premier grand oléoduc, de 500km, est inauguré en 1970. Cette invasion amènera celle de militaires et d'employés des sociétés de service mais aussi de nouveaux «colons», fermiers et marchands de bois: un désastre pour le peuple huaorani et pour son milieu.
En réalité, le président équatorien, les évangélistes américains et les compagnies pétrolières s'étaient tous concertés pour écarter les Huaorani de leur territoire afin d'en extraire le pétrole, qui fournit jusqu'à la moitié du budget de l'Etat. En effet, le président de Texaco était... évangéliste - tout était donc convenu.
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Ainsi, Texaco-Chevron a non seulement détruit un environnement et intoxiqué ses populations, mais il a dès le départ, délibérément, préparé et financé la déportation de ces populations, leur confinement donc leur fragilisation génétique et partant la destruction de leur culture. Ce qu'a fait cette société fait songer à une entreprise de type nazi. Les Huaorani se sont rendus compte que les vicaires et autres soeurs missionnaires n'étaient que des «suppôts du grand Satan», qui visait à s'emparer de leur territoires. Trop tard, le mal était fait. Seuls les Tagaeri (et quelques Taromenane) se sont repliés dans la forêt pour défendre leur espace. Les autres, adoucis par le matérialisme de la vie occidentale, succombent aux séductions offertes et finissent, à la fin des années 1980, par accepter l'idée de partager leurs terres. Les compagnies leur apportent des médicaments, l'électricité, l'essence, de l'argent et... des boissons alcoolisées, pour mieux les corrompre.
Critiqué, et pour faire bonne figure, le gouvernement du président Borja attribue alors en 1990 au peuple Huaorani une "propriété collective", qui rassemble des parcelles du territoire. Or celles-ci ne correspondent en gros qu'au tiers du territoire ancestral (environ 700.000 hectares sur un total de 2 millions) et, de plus, n'apportent aucune garantie contre l'exploitation puisqu'il n'existe pas de réels titres de «proriété», justement.
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Des ONG diverses et deux coalitions d'indigènes ont commencé à assurer la défense des intérêts des Huaorani avant qu'une partie d'entre eux, à travers l'ONHAE, structure légitimante (à partir de 1990), organise un dialogue avec les Blancs. Des fermiers et des bûcherons, qui ont accompagné l'arrivée sociétés pétrolières, se sont aussi alliés aux indigènes. À partir de là, les groupes glissent facilement dans un rapport de dépendance aux compagnies, qui leur accordent les miettes. Problème évident: c'est David contre Goliath. Le reste de la population, en "résistance", refuse toute communication avec l'exploiteur mais peut s'informer de la situation auprès de l'autre groupe. Situés dans le secteur sud du parc Yasunî, deux ethnies Huaorani résistent donc, en butte à tout contact "civilisateur": les Tagaeri et les Taromenane (qui ne seraient plus que quelques dizaines). Leur langue, le Huao Tiriro, n'a aucun équivalent. Si cette zone d'"insoumis" est pour l'instant interdite, il n'empêche que la pollution atteint certains secteurs via les rivières, où s'est développé le commerce de bois illégaux.
Alors que Texaco-Chevron a été poursuivi en justice pour violation des droits humains, d'autres compagnies vont devoir connaître le même sort et payer d'énormes réparations. Jusqu'en 1992, Texaco-Chevron a envahi les terres des Siona-Secoya et pillé le pétrole au mépris total des règles environnementales et des populations locales. Les dégâts sont pour la plupart irréversibles: fuites de pétrole (400 000 barils disséminés), fosses de déchets toxiques à ciel ouvert, sol, faune et flore souillés (empoisonnement des sources en eau potable de l'ancienne forêt vierge), cultures anéanties, baisse de la fécondité, des indigènes méprisés, écrasés, insultés, moqués, manipulés, intoxiqués et trompés (la compagnie leur faisait croire qu'il n'y avait aucun danger).
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Résultat: des fausses couches, des bébés malades, malformés, une explosion des cas de cancers - et une compagnie qui ose encore nier sa responsabilité, en contestant le lien de conséquence pourtant patent. L'assainissement des fosses toxiques coûtera un à plusieurs milliards de dollars: c'est là un désastre aussi terrible que Tchernobyl.
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La compagnie pétrolière française PERENCO s'en prend directement depuis 1995 à la survie des tribus Huaorani en exploitant, sans leur consentement, les ressources fossile de leurs territoires. Les eaux sont souillées, une partie du Parc-réserve de biosphère Yasunî saccagée, l'écosystème déstabilisé, en violation totale du droit constitutionnel qui reconnaît aux peuples le droit d'être consultés sur les projets d'exploitation. Logique: la Constitution en vigueur n'a jamais été appliquée puisque le régime politique est devenu une supercherie pseudo-démocratique!
:paf
Les intérêts du groupe Perenco, comme ceux des autres, sont protégés par des fonctionnaires gouvernementaux corrompus, qui font appel aux militaires pour exercer des menaces et pour masquer l'impact écologique.
Le père Salomon Roman Torres Llerana, du canton de Loreto dans la province d'Orellana, a lancé un mouvement de résistance contre Perenco, ce qui lui a valu le 26 avril dernier une tentative d'assassinat.
Dans cette région, en mars 2002, une répression militaire inhumaine a été déclenchée contre une manifestation de protestation écologiste qui s'opposait à la construction d'un oléoduc, l'OCP (Oleoducto Crusados Productos), en pleine zone protégée, le Yasunî National Park. Aucune étude préalable de l'impact sur l'écosystème naturel n'a été menée, alors que l'écosystème et la forêt vierge étaient évidemment menacés. Il y a eu 4 morts dont deux enfants et 300 blessés, des arrestations, des radios interdites ; la liberté d'expression a été piétinée.
Cette répression terrifiante a été décidée par le consortium des compagnies pétrolières[**] lui-même, auquel le gouvernement a obéi, en mobilisant l'armée. Au mépris de la loi, les populations concernées n'ont jamais été consultées, face à un projet de près de 3 milliards de dollars.
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Sept multinationales se sont impliquées dans la construction de cet oléoduc de 500km, terminé en 2003, financé par la plus grande banque publique allemande (Westdeutsche Landesbank). Onze sites protégés, dont un majeur, ont été buldozérisés et rongés par l'installations d'infrastructures telles que des raffineries, dangereuses à la fois pour l'air, l'eau et les sols. Quand on sait que ce parc détient une des biodiversités les plus hautes du monde...
[**]Alberta Energy (Canada), US's Occidental Petroleum et Kerr McGee (USA), AGIP (Italie), Perez Company (Argentine), Repsol-YPF (Espagne) et Techint (Argentine).
Cet article fournissait une liste pour adresser ses protestations: http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=8562
Continuer à consommer toujours plus de pétrole sans s'inquiétér nullement des conséquences est irresponsable et criminel. Les consommateurs américains qui ne dénoncent pas cette violation des droits des indigènes et le mépris de la part des industriels et du gouvernement, continuant à "bouffer" du pétrole sans se poser de questions, contribuent indirectement à soutenir ce totalitarisme moderne.
De même, le système politique de l'Equateur est soumis aux intérêts corporatistes des classes possédantes, de mèche avec les lobbys industrialo-pétroliers. La plupart des responsables politiques ne s'intéressent qu'aux profits et méprisent profondément les pauvres.
:paf
Jusqu'en avril 2005, le président Lucio Guttiérrez a exercé un pouvoir dictatorial (en supprimant la séparation des pouvoirs) et soutenu une politique ultra-capitaliste, sous prétexte de devoir lutter contre une dette exorbitante.
Il a été renversé et, en juillet, la Cour de Quito a décidé qu'il devait être incarcéré. Or Guttiérrez est réfugié aux Etats-Unis: à quand son extradition ou son arrestation? Des politiques, des compagnies protègent sans doute ce dictateur criminel.
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Dans le fond, rien n'a vraiment changé, mis à part l'engagement de certains programmes sociaux par le nouveau président, Alfredo Palacio. Les partis corporatistes manipulent toujours la base populaire, alors même qu'ils se foutent des inégalités sociales. Tout ce qui leur importe, c'est de piller au mieux les ressources de la société équatorienne. Aucun parti traditionnel ne soutenait les classes populaires de la société civile, d'ailleurs guère politisées sinon sous forme d'organisations de contestation. D'où le succès du mouvement indigéniste et de son parti, le Pachakutik, qui rassemble les treize nationalités indigène du pays.
Avec la destitution de Guttierrez, en 2005, une nouvelle concession pétrolière aux confins du Parc Yasunî, réserve mondiale de biosphère, a été suspendue.
:=!
Mais qui sait si ce territoire, déjà en partie abîmé, restera sauf, quand on sait la pression de la consommation en pétrole d'ici le pic pétrolier de 2010 et les bénéfices exorbitants issus de la hausse du prix du baril?
A cette menace s'ajoute le projet, inité en juin 2006, d'un aménagement du fleuve Rio Napo sur 800km. Suite aux invasions extérieures, qui privilégiaient le transport le long des rivières, les Améridiens Huaorani s'étaient déjà éloignés de la rive du Rio Napo, qui jouxte en partie leur territoire. C'est l'écosystème aquatique et la faune qui sont menacés...
🙁
Message édité par : ourfarewell
Documentaires sur les Huaorani:
- Huaorani, le peuple de la forêt (52 min.), écrit et réalisé par Marc Simonet.
Diffusé le 1er juillet 2006 à 15h14 sur France 5.
> https://vivrenu.com/forum-du-naturisme/peuples-et-groupes-vivant-nus/pudeur-et-nudite--france-inter-28-juin-2006--edwige-antier
> la fiche france5.fr
- Dans la nature avec Stéphane Peyron, les Huaorani, K7 VHS.
- Palabres en forêt vierge, un documentaire de l'ethnologue Laura Rival sur les Huaorani (arte, 50 min).
- Colifichets et verroteries, la survie des Indiens Huaorani contre les pétroliers (arte, 50 min).
Message édité par : ourfarewell
Je viens de voir ce documentaire. Il est vraiment très bien et je conseille tout le monde de l'enregistrer ou de le regarder lors de sa rediffusion sur la TNT je suppose (france 5) le 13 juillet prochain à 21h35
Ce documentaire était excellent, mais le rappel à la fin du nombre de Huaorani qui ont conservé leur mode de vie original (87 de cette tribu, ramené aux... 120.000 indigènes que comptait l'Equateur en 1956), fait froid dans le dos. Il y a eu cette invasion industrielle, la pollution induite (faute de règles strictes, et encore), la sédentarisation mais aussi les maladies nouvelles, apportées par les colons.
Ces satanés pétroliers polluent les cours d'eau (et en plus en amont), c'est pollué sur 250km (!) en aval à partir de leurs sites, et ces foutus "tueurs" de bois illégaux, qui font le commerce d'essences rares et qui ont tout saccagé en éliminant tout arbre de grande valeur. C'est vraiment gerbant, ce qu'une société "moderne" industrielle peut faire à la nature quand elle a perdu tout éthique et tout conscience (dite) "environnementale".
"La selva [la forêt], c'est la nature, et la nature, c'est ma vie (et ce sera aussi la vie de ma fille); c'est la seule chose pour laquelle nous survivons" nous dit l'interlocuteur principal du réalisateur.
Les pétroliers descendent de plus en plus bas, dans un territoire qui est pourtant sous la protection de l'Unesco (mais il n'y a aucun moyen mis dans sa protection car le pouvoir équatorien - mais aussi brésilien, etc., est affamé par l'appât du gain rapide). QUE fait l'UNESCO?!
Les trafiquants d'arbres (ils tuent les arbres, nous disent-ils) ont fait disparaître toutes les essences précieuses. En 50 ans, 50% du couvert forestier de l'Équateur ont été détruits... et 100.000 km2 (!) de forêt amazonienne sont supprimés chaque année. Damned.
Cette civilisation industrielle ultra-capitaliste, affamée d'énergies et de richesses fossiles, est ultra-destructrice. Science sans conscience... crée un enfer.
Puissent-ils survivre encore aux trente-quarante dernières années de l'industrie pétrolière. Cette harmonie, cette joie de vivre... c'est vraiment beau à voir.
Message édité par : ourfarewell
Très beau doc , effectivement. Encore un qu'il faut garder dans sa vidéothèque.Je ne me souviens plus des premières phrases d'un Huaorani , mais il y est question du rapport à la nudité et au corps ....
J'ai regardé cette émission avec beaucoup de plaisir. Tout d'abord au début, une réflexion qui pourrait être une devise naturiste : Nous vivons nu parce que c'est naturel, ceux qui s'habillent, c'est parce qu'ils ont quelque chose à cacher.
Pendant tout le reportage on découvre un peuple qui vit en harmonie avec la nature, qui ne prélève que ce qui lui est indispensable pour vivre. Pas de jalousie, pas de conflit, une vie collective basée sur l'entente et l'entraide.
Alors qu'au même moment, le monde dit civilisé s'apprète à les détruire, par la pollution des rivières par les compagnies pétrolières, l'appropriation des terrains pour la pospection, la déforestation massive pour créer des routes, et le gachis du nombre d'arbres abattus pour en récupérer un seul d'une essence rare et en voie de disparition.
A la fin de cette émission, on n'est plus sûr de savoir qui est le civilisé et qui est le "sauvage".
Pour les membres inscrits qui ont raté ce superbe documentaire, voir la video à https://vivrenu.com/?page_id=60329
Les rediffusions sur france 5 sont :
Jeudi 13 juillet 2006 à 21h35
Mardi 18 juillet 2006 à 16h45
Lundi 24 juillet 2006 à 01h12
Message édité par : gilles
Extraits du documentaire en 100 images:
Message édité par : ourfarewell
Ce reportage est repassé en version plus courte sur france 5 le lundi 28 juin 2010 à 20h15
J'aime bien le passage (à 1mn 36 du début) sur l'explication de leur nudité :
"Les huaoranis ne portent pas de vêtements, pour eux l'habitude de se vêtir appartient à d'autres peuples qui ont honte de montrer leur corps.
On doit simplement se montrer tel que l'on est et que la nature nous a fait"
Oui, c'est un beau reportage. Pas larmoyant façon Nicolas Hulot.
C'est hélas ce qu'on appelle le "choc des civilisations".
En effet, il y a deux intérêts contradictoires : d'un côté le gouvernement du pays (l'Équateur) qui cherche ces ressources (entre autres financières) pour son peuple & de l'autre ce petit peuple (moins de 90 individus) qui cherche à conserver son mode de vie. Comme dans toute organisation humaine, il y a fort à parier que la loi de la majorité l'emportera. À moins de trouver un compromis, du style déplacement de cette peuplade plus en altitude (pour rester en amont des rejets polluants) & protection effective de leur nouveau domaine. Mais ça demandera beaucoup de bonne volonté des deux côtés.
Ce n'est pas le seul peuple qui est ainsi menacé, malheureusement, mais y a-t-il seulement un remède à ces dangers : déforestation, pollution, influence "occidentale"... ? Je crains que non : il y aura toujours des explorateurs intrépides, des prospecteurs de toute sorte... Bref, il leur sera toujours plus difficile de garder leur mode de vie. D'ailleurs, ils ont déjà adopté les outils en fer, dont ils ignoraient l'existence il y a quelque 60 ans seulement. La prochaine étape ? Sans doute les médicaments pour lutter contre les maladies nouvelles pour eux : la grippe, le rhume... Qu'on le veuille ou non, il est impossible d'empêcher la dilution de leur civilisation dans la nôtre, du moins à long terme, c'est à dire au-delà de quelques décennies.
À moins de transformer leurs villages en musées, où les touristes pourraient venir les voir vivre "comme leurs ancêtres", moyennant finances, évidemment. Est-ce souhaitable ? J'en doute fort.
120.000 en 1956, 87 aujourd'hui (quatre vingt sept).
Quand l'un d'eux mourra, il ne seront plus que 86.
CE SONT LES DERNIERS
Leur tort : être simplement eux-mêmes...
Steeve GOUGH est toujours en prison.
Quant à eux, ils disparaissent, gentiment, inexorablement.
Vive les magazines en papier glacé avec de jolies filles en couverture, à la dernière mode,
Vive les meubles en bois exotiques vendus à des prix défiant toute concurrence...
Je suis très triste aujourd'hui 🙁