Pourquoi avez-vous décidé d’essayer le naturisme cet été ?

Je voulais tenter depuis longtemps. Ma famille n’est pas du tout naturiste, mais on enlevait parfois nos maillots de bain quand on se baignait dans la mer pour profiter de la sensation en rigolant.

C’est quelque chose qui est resté et je voulais essayer d’aller plus loin. Mais avec la peur de se retrouver vulnérable en public ou de tomber sur des gens bizarres, je repoussais cette idée. Cette fois-ci, j’ai profité du fait que j’allais à la plage seul pour me lancer.

Comment s’est passée votre première expérience ?

Ça n’a pas été facile (rire). En arrivant sur la plage du Kerver, je me suis vite déshabillé pour aller à l’eau, comme pour me forcer à ne pas rebrousser chemin. De retour sur ma serviette, je ne savais pas comment me positionner pour profiter du soleil sans trop exposer mes parties intimes. Je me suis mis sur le ventre et j’ai tenté de faire une sieste. Good ass ! (beau cul en anglais) prononcé par deux hommes qui passaient, me fait sortir de mon songe.

Étrangement, le fait d’être avec plusieurs autres personnes nues à côté m’a vite fait sentir appartenir à une communauté. On se sent plus fort pour affronter le regard des autres et au bout d’un moment la gêne disparaît complètement. Au final, le fait d’être libéré des vêtements permet de profiter à fond du soleil, du vent, de l’eau… On se sent beaucoup plus en harmonie avec l’environnement et c’est très plaisant.

Selon vous, le naturisme peut plaire et intéresser les jeunes ?

Oui, j’observe autour de moi que de nombreux jeunes sont intéressés par le naturisme pour retrouver une expérience à la fois simple et originale de la nature. Pour autant, la pratique souffre d’une image encore très vieillotte, où on a l’impression de voir davantage papi et mamie jouer nus au bowling que de reconnexion avec la nature.

En tant que jeune, je me suis d’ailleurs senti un peu seul sur la plage naturiste et ça peut mettre mal à l’aise. Je pense donc qu’il faudrait sanctuariser de plus en plus de lieux naturels à la pratique naturiste, pour les mettre à l’abri des regards d’autres visiteurs et pour que les jeunes se sentent plus en sécurité d’y aller.

Dans leur majorité les naturistes revendiquent appartenir à une communauté et ce "communautarisme" fait partie, en quelque sorte, de leur ADN.

Vouloir lutter contre ce "communautarisme", c'est affaiblir le mouvement naturiste.