Seine-et-Marne : un projet de centre naturiste géant dans... un hameau
Boulodrome, piscine, spa, magasins… La dynamiterie de La Genevraye, abandonnée depuis près de trente-cinq ans, pourrait accueillir jusqu’à 1300 naturistes d’ici trois ans. Les riverains craignent que cette installation perturbe la tranquillité de leur village.
Cugny, février 2021. Fermée en 1987, après 100 ans d'existence, la dynamiterie de la Genevraye est désormais une friche industrielle de 17 hectares. DR
Par Faustine Léo
Le 9 mars 2021 à 17h05, modifié le 9 mars 2021 à 17h45
Y aura-t-il un centre de vacances naturiste pour des centaines de touristes à Cugny (Seine-et-Marne), dans le hameau reculé de La Genevraye ? L'accueil de ce nouveau public dans l'ancienne dynamiterie peut prêter à sourire. Demeure la question du devenir de ce domaine de 17 hectares, à l'abandon depuis près de trente-cinq ans.
Désormais domaine de jeux des sangliers et refuge des chauves-souris, ce terrain rappelle, par les nombreux bâtiments encore debout, le siècle de présence de la Société française des explosifs, où l'on fabriquait de la nitroglycérine. Dans la zone boisée, une trentaine de casemates en béton, prises entre les lianes et recouvertes d'arbres, sont les témoins de cette époque révolue.
C'est dans cet espace d'une dizaine d'hectares que pourraient être implantés des maisonnettes pour les touristes
C'est dans cet espace d'une dizaine d'hectares que pourraient être implantés des maisonnettes pour les touristes
Olivier Reynaud souhaite donner une vocation touristique à cet endroit. Il a racheté il y a dix ans une partie du hameau, dont la dynamiterie, soit une centaine d'hectares. Avec Luis Do Souto, le président de Nature et Résidence, il imagine implanter 280 maisonnettes en bois, en accession à la propriété entre 120 000 et 200 000 euros. Et des équipements collectifs : boulodrome, piscine, spa, sauna et salle de réunion.
«Il y a une demande de renouer avec les choses simples»
Dans les bâtiments de l'entrée sont prévus des commerces. Un investissement entre 10 et 15 millions d'euros. Mais la municipalité doit d'abord modifier le plan local d'urbanisme pour que la zone industrielle soit classée en zone touristique.
Le comité régional de naturisme plaide pour que ce lieu de résidence soit dédié à ses pratiquants. « Il y a 500 000 adeptes en Ile-de-France, assure Julien Claudé-Pénégry, son président, impliqué dans le projet depuis deux ans. Le naturisme, ce n'est pas que sur une plage, au soleil. C'est une philosophie de vie qui prend son envol chez les urbains. Il y a une demande de renouer avec les choses simples. »
Le président du conseil départemental y est favorable
Dans la région, les naturistes disposent de trois lieux qui leur sont réservés, dont le plus récent, Héliomonde, se déploie sur 47 hectares à Saint-Chéron (Essonne), depuis les années 1960. « Il n'y a rien en Seine-et-Marne. C'est bien qu'il y ait des municipalités qui osent. Le site a un potentiel », assure Julien Claudé-Pénégry.
Même le président du conseil départemental y est favorable. « C'est un bon projet qui fera découvrir notre département », estime Patrick Septiers (UDI). Il préside aussi la communauté de communes Moret-Seine-et-Loing, qui est maître d'ouvrage dans ce projet, puisque la commune n'a pas les moyens techniques de mener les études nécessaires.
Ce parc de résidence qui pourra héberger jusqu'à 1300 personnes, pourrait doubler le budget de la commune en termes de retombées fiscales. Mais des habitants ont des craintes. « L'ampleur du projet me dérange, estime Louise, 35 ans. Je suis venue ici pour être tranquille, pas pour être à côté du Club Med. »
«Pas de soirée mousse ni d'élection de Miss Camping»
« Il n'y aura pas de soirée mousse ni d'élection de Miss Camping, assure Luis Do Souto. Ce sera occupé toute l'année, il n'y aura donc pas 200 voitures à 9 heures le samedi matin. » La création d'un accès par la départementale et non par le hameau constituerait une voix de concorde.
La zone commerciale du village naturiste, ouverte aux « textiles », pourrait également séduire les habitants du hameau, loin de tout magasin. Les naturistes y seraient vêtus. En revanche, ils veulent conserver un accès nu à la piscine. « On pourra accorder des créneaux pour les textiles », concède Julien Claudé-Pénégry.
Reste l'éventuelle pollution du site, pointée par des opposants au projet. Les toits des abris des casemates sont en amiante, du plomb s'effrite autour d'un four, la mare à acides est toujours là. « J'ai acheté un terrain dépollué en 1987 », avance Olivier Reynaud.
L'Etat, conscient « d'une pollution possible des sols issue du passé du site » estime qu'il faut « mener d'autres études environnementales pour statuer sur la faisabilité du projet ». « Les naturistes sont attachés à l'environnement. Ils ne viendront pas si tout n'est pas nickel », prévient Julien Claudé-Pénégry.
Pas très engageant avec cette pollution 🤢
Ils ont peur de quoi, les habitants des environs?
Qu'à la dynamiterie se commettent des attentats à la pudeur, et qu'il y ait des bombes sexuelles?
"Travaux à prévoir" comme on voit dans les annonces immobilières: il ne suffit pas en effet qu'il y ait des terrains et des bâtiments.
"Ils ne viendront pas si tout n'est pas nickel »": ne pas laisser cependant la conduite du projet à des pieds-nickelés!
un autre article d'hier https://actu.fr/ile-de-france/la-genevraye_77202/seine-et-marne-bientot-un-parc-naturiste-dans-l-ancienne-dynamiterie-de-cugny_41016013.html
Seine-et-Marne. Bientôt un parc naturiste dans l’ancienne dynamiterie de Cugny ?
Alors qu’aucun lieu n’est aujourd’hui dédié aux naturistes dans le département, un projet de parc résidentiel sur le hameau de Cugny, près de Moret, pourrait changer la donne.
À l’instar de nombreux sites industriels abandonnés, l’ancienne dynamiterie exploitée par la Société Françaises des Explosifs, située sur le hameau de Cugny, au cœur du village de La Genevraye, près de Moret, attend qu’on veuille bien la recycler. Et le lieu pourrait avoir trouvé acquéreur.
En effet, la SNC Domaine de La Genevraye (propriétaire du terrain) et la société Nature et Résidence portent un projet de réhabilitation du site, qui s’étend sur 17 hectares, en vue de le transformer en un parc résidentiel de loisirs à vocation naturiste.
Pour la municipalité, il pourrait s’agir d’une vraie opportunité d’offrir une seconde vie à un site historique, qui fut en activité pendant un siècle (1885-1985), mais aussi l’occasion de donner un gros coup de pouce à l’économie locale, dans des temps qui ne sont faciles pour personne.
Répondre à la demande
« C’est un projet qui pourrait nous apporter du développement économique et touristique, mais aussi de l’emploi à portée de main. Et puis, évidemment, ce sont des deniers qui rentrent dans le budget de la commune », confie Marie-Claire Périni, maire de La Genevraye.
Qui plus est, l’endroit répondrait à une demande forte des naturistes, qui ne bénéficient d’aucun lieu entièrement dédié à leur mode de vie dans le département.
« La Seine-et-Marne, plus grand département d’Île-de-France, n’a aucune structure naturiste. C’est donc l’opportunité d’offrir aux naturistes de la région la chance de vivre leur art de vivre au plus près de chez eux », se réjouit ainsi Julien Claudé-Pénégry, président du comité d’Île-de-France et vice-président de la fédération française de naturisme.
Côté chiffres, on parle d’environ250 lodges pour un total de700 à 800 naturistes lorsque le parc affichera complet.
De quoi venir perturber la tranquillité du petit hameau de 150 habitants ? En tout cas, c’est ce que craint Pascal Otlinghaus, conseiller municipal à La Genevraye.
« Il s’agirait d’un camp naturiste géant à côté d’un petit village. Le parc serait même plus grand que le village lui-même. Quand on vient habiter dans un hameau comme celui de Cugny, c’est pour rechercher le calme. Et là, on va se retrouver avec un certain nombre de nuisances : le bruit, le trafic routier, etc. », explique l’élu.
Toutefois, à ce sujet, Marie-Claire Périni se veut rassurante : « Nous avons posé une condition dès le départ : c’est que l’accès routier ne se fasse pas par le hameau de Cugny. Ensuite, c’est aux porteurs du projet de trouver un autre accès », estime-t-elle.
Président de la société Nature et résidence, Luis Do Souto assure lui que le lieu n’aura rien à voir avec un camping géant.
« Il s’agit plutôt d’un lotissement. Ce n’est pas un endroit pour les vacances où les gens vont tous arriver le samedi matin et repartir le samedi suivant. Ce sont majoritairement des retraités qui acquièrent ces logements pour y vivre une partie de l’année. Il n’y a donc aucune crainte à avoir ».
« Des espaces de quiétude »
Un avis partagé par Julien Claudé-Pénégry : « Il y a un élément qui prédomine dans le naturisme, et ça, il faut le vivre pour s’en apercevoir, c’est le calme. Les espaces naturistes sont des espaces de quiétude. Quand on vient dans un parc naturiste, ce que l’on recherche c’est à se ressourcer. Le respect des autres est essentiel, il n’y a donc pas de bruit. Il faut désengager dans l’esprit des habitants de Cugny l’idée que ce lieu puisse être perturbant, c’est un lieu de vie comme Cugny l’est lui-même ».
Et si l’endroit a fait l’objet d’un arrêté de dépollution en 1987, l’histoire du lieu reste un problème pour Pascal Otlinghaus.
« C’est une dépollution des années 1980, la question de savoir si l’endroit répond aux normes environnementales actuelles peut donc se poser. C’était une industrie très lourde, on peut encore ramasser du plomb à la main », affirme-t-il.
Face à ces critiques, Olivier Reynaud, président de la SNC Domaine de La Genevraye, propriétaire du terrain, répond qu’il n’y a aucune raison de remettre en cause l’arrêté émis par l’État français.
« Sur la base de données des sites pollués en France, qui dépend de l’État, vous pouvez voir que le site a été décontaminé pendant deux ans, en 1986 et 1987. Après, on peut toujours me dire que ce n’est pas aux bonnes normes, mais moi, si on me vend un site comme ’dépollué’, c’est que c’est dépollué, sinon il faut régler ça avec les notaires ou avec l’État directement », avance-t-il.
Mais les habitants qui auraient toujours des craintes peuvent se rassurer, le parc qui se veut « respectueux de l’environnement » ne verra pas le jour demain.
En effet, le projet n’en est qu’à une étape de mise en compatibilité du PLU. Il faudra ensuite compter deux à trois ans pour déposer le permis d’aménager, puis l’obtenir. Et c’est seulement à ce moment-là que pourront débuter d’éventuels travaux.
Encore un site dans le Sud Parisien... Rien à l'Ouest...
😢
Comme le disait Erich-Maria Remarke, à l'ouest, rien de nouveau!
De son côté le Professeur Tournesol disait : Toujours l'ouest oui...
C'est quand même étonnant que des habitants de plaignent des nuisances sonores d'un site naturiste après que ce même site ait contribué à la fabrication d'explosifs pendant un siècle. Il est vrai que la fabrication a été arrêtée, il y a 35ans.
Mais cela prouve surtout que de nombreux habitants s'attendent à voir arriver un cirque style la baie des cochons.
Par contre, l'aménagement d'un accès indépendant, au vu des images google ou géoportail est lui une nécessité ne serait ce que pour l'ampleur des travaux à réaliser.
Plan de situation générale
Le site
oui mon lien raccourci google maps ne fonctionne plus
placer le texte ce dessous dans un navigateur
https://www.google.fr/maps/dir/15e+Arrondissement+de+Paris,+75015+Paris/48.3149579,2.7686971/ @48.5782119,2.253695,10z/data=!3m1!4b1!4m9!4m8!1m5!1m1!1s0x47e67014196e60f5:0x50b82c368941b30!2m2!1d2.2927047!2d48.8421297!1m0!3e0?hl=fr&authuser=0