Décidément, il faudra faire de Rennes la capitale du naturisme. (Rennes, c'est la banlieue de Corps-Nuds, non?)
Théâtre à Rennes. Nu, quand les modèles vivants se dévoilent
Le metteur en scène rennais David Gauchard a rencontré une quarantaine de modèles, qui évoquent la précarité, la pudeur, la douleur physique. Il restitue leur parole dans un spectacle à l’affiche du festival du TNB à Rennes.
Qui sont les modèles vivants qui posent nus ?
Son questionnement l’a mené jusqu’à la question des modèles vivants qui posent nus dans les écoles d’art et ateliers de dessin. Qui sont-ils ? Quel est leur rapport à l’art, comment on franchit le pas ? Quelles sont les difficultés ? La rémunération ? Le regard des autres ? Y-a-t-il une forme de jalousie dans le couple ? Du harcèlement ?…. « J’ai voulu comprendre leur motivation, entendre leurs souvenirs. » David Gauchard s’adjoint les conseils d’un ami sociologue pour construire ce spectacle documentaire. Il a ensuite posé son micro, écouté une quarantaine de modèles, hommes et femmes âgés de 18 à 75 ans rencontrés à Rennes, Bordeaux, Avignon, en région parisienne. « J’ai voulu leur donner la parole, eux que l’on entend jamais. »
Nu de David Gauchard, interprété par Emmanuelle Hiron nommée aux molières en 2019. | DAN RAMAEN
Sur scène, deux comédiens, Emmanuelle Hiron (nommée aux Molières en 2019 pour son interprétation dans Le Fils) et Alexandre Le Nours, reprennent leur parole, dans une mise en scène minimaliste, « ils racontent la précarité, certains ont préféré être modèles qu’employé de fast-food. Il y a aussi une certaine fragilité, la douleur physique des poses, mais aussi l’amour de ce métier. Souvent, ils m’ont dit que ça leur faisait du bien de faire ça, que c’était comme une bulle, qu’ils rencontrent de la bienveillance. Il y a bien moins de pression que dans nos métiers d’artistes du spectacle vivant. Je pensais à l’inverse que c’était plus dur, plus trash. »
Lors des premières représentations à Avignon, David Gauchard a vu des spectateurs ressortir joyeux, « rassurés sur leurs corps et celui des autres. Et qui se demandent, est-ce que j’oserais ? »
Le travail de collecte se poursuit. Un livre numérique viendra compléter les représentations théâtrales.
Jeudi 11 novembre à 19 h, vendredi 12 novembre, à 21 h, samedi 13 novembre, à 18 h, à l’Aire Libre, à Saint-Jacques-de-La-Lande, durée 1 h 10. Conseillé à partir de 15 ans, festival du TNB, infi@t-n-b.fr
Cette initiative est très intéressante. La nudité, au cours du temps, n'a pas toujours été un problème. C'est seulement avec le puritanisme anglosaxon que tout s'est compliqué. Ce spectacle permet à nos contemporains de se décomplexer. Il est quand même paradoxal qu'en cette période actuelle où, dans le monde occidental la permissivité sexuelle est presque totale, la nudité pose problème à moins que ce soit cette permissivité qui en soit la cause ! La parole est aux sociologues et aux psychologues .
Bravo à Rennes pour cette envie de présenter un spectacle,où les figurants seront nus et j'espère qu'ils se produiront dans d'autres villes en France,pour que la nudité ne soit plus un tabou aux yeux des Français.
Les jeunes générations vont faire évoluer le regard sur la nudité et sur le rapport à la nature, j’en suis persuadé.
N’est-il pas dit que les moins de 30 ans représentent 40% des naturistes désormais ?