Voir https://www.nouvelobs.com/beaute/20220115.OBS53275/de-la-nudite-de-meryl-streep.html
L'Obs - jeudi 13 janvier 2022
De la nudité de Meryl Streep
L’ACTRICE INCARNE LA PRÉSIDENTE DESÉTATS-UNIS DANS LE FILM « DON’T LOOK UP ».
L’OBSERVATRICE
Par SOPHIE FONTANEL
Les faits. « Don’t Look Up ». Le film le plus regardé sur Netflix est aussi celui où une présidente des
Etats-Unis, jouée par Meryl Streep, apparaît totalement nue pendant une seconde, dans un postgénérique
d’ores et déjà culte.
Le réalisateur du film, Adam McKay, a récemment confié au «
Guardian » que son acteur principal, le génial Leonardo DiCaprio, avait exprimé des doutes quant à
« l’utilité » de cette scène. Réserves formulées, non comme une attaque, loin de là, mais comme un
questionnement, un sentiment personnel.
Selon Leonardo DiCaprio, une icône de la trempe de Meryl Streep, représentant une sorte d’aristocratie du cinéma, ne gagne rien à se montrer nue.
L’ACTRICE INCARNE LA PRÉSIDENTE DESÉTATS-UNIS DANS LE FILM « DON’T LOOK UP ».
A cette façon de voir, Adam McKay a opposé que 1) la scène de nu était de toute manière jouée par
une doublure 2) qu’il ne s’agissait pas de montrer Meryl Streep nue mais plutôt Janie Orlean, présidente des Etats-Unis dans le film et 3) à aucune étape de la préparation du film Meryl Streep n’avait jugé que cette scène de nu était un sujet, ce n’était pas un problème pour elle.
Voilà pour les faits.
Maintenant, qu’est-ce que tout cela nous révèle, au fond ? Que la nudité des femmes est
décidément encore et toujours une pierre d’achoppement.
La nudité des femmes, et elle seule. Et à quelle occasion tout cela en vient-il à grincer? Eh bien, comme par hasard, à propos d’une des nudités féminines qu’on a le moins l’habitude de voir : le corps d’une femme qui n’est plus toute
jeune, que ce soit celui de la doublure ou le corps réel induit ici, celui de Meryl Streep.
Et c’est comme si, dans l’esprit de Leonardo DiCa-prio (et sans doute, de sa part, dans un esprit
précautionneux louable), cette sorte de corps ne pouvait être montrée sans dégrader l’image de
l’actrice en jeu, cas de le dire.
Comme si « valait mieux éviter ».
Si j’avais là Leonardo DiCaprio devant moi, j’aurais une question à lui poser : est-il dérangé de la
même manière quand il voit Harvey Keitel nu, dans « la Leçon de piano », de Jane Campion ?
J’ai ma petite idée sur la réponse : non. Car si la nudité de « Don’t Look Up » dérange, c’est uniquement
parce qu’elle est celle d’une femme de 72 ans.
On est là au coeur d’un point capital. En tant que femme, je suis assez heureuse de voir pour une fois désinvisibilisé le corps d’une femme de cet âge.
Assez heureuse que Meryl Streep ne se soucie pas de son image et ne pense qu’à son rôle. Assez
heureuse que ce corps, l’espace d’une seconde, happe nos yeux par l’incongruité et l’autorité de
son exposition, laquelle reste très pudique. Assez heureuse que cela soit présenté de façon si
naturelle.
Assez heureuse que la doublure n’ait pas le corps parfait et lisse qu’il aurait été facile de
choisir. Assez heureuse que l’image de la femme évolue.
Les réserves de Leonardo DiCaprio, énoncées dans un cercle privé, ont dû sacrément secouer
Adam McKay pour qu’il les ait rendues publiques.
De tous les maux qui pourraient gagner le monde, et qui sont si bien énumérés dans « Don’t Look Up », l’excès de pudeur en est un. Si américain. ■
meryl streep est censée être celle de dos avec le tatouage
Meryl Streep tease.
Je sors
J'avais d'abord trouvé que la séquence finale n'apportait rien.
Mais comme on dit que ce film fait allusion au changement climatique et l'inertie des gouvernements et la primauté dee enrichissements au détriment de l'environnement il y a une belle illusion.
A savoir après que la nature reprendra ses droits et que nous retournerons à la case départ en temps qu'êtres humains.