Voir le reportage diffusé sur arte
Les paradis perdus d'Amazonie
https://www.arte.tv/fr/videos/062895-000-A/les-paradis-perdus-d-amazonie/
En juin 2014, près de la frontière entre le Brésil et le Pérou, de jeunes hommes de la tribu amazonienne Sapanahua émergent de la forêt pour établir le premier contact de leur vie avec le monde extérieur. Pourquoi ce peuple, l'un des derniers vivant encore en autarcie, a-t-il décidé de sortir de son isolement ? Un document exceptionnel.
En juin 2014, on découvrait les étonnantes images de jeunes hommes de la tribu amazonienne Sapanahua émergeant de la forêt pour établir le premier contact de leur vie avec le monde extérieur, non loin de la frontière entre le Brésil et le Pérou. Au bien nommé village de Simpatía, ils furent accueillis notamment par José Carlos Meirelles, un anthropologue de la Funai (la Fondation nationale de l'Indien, organisme gouvernemental brésilien régissant les relations avec les peuples indigènes), qui, entre autres tentatives de fraternisation, a essayé de communiquer avec les nouveaux venus en chantant. Grâce à lui, et au réalisateur Angus Macqueen, qui a entrepris de filmer neuf mois plus tard son travail auprès de trente-cinq Sapanahua - hommes, femmes et enfants, installés dans une réserve sous la protection de la Funai -, on découvre que les mélopées des chercheurs ont été très sévèrement jugées ("Ils chantent comme de la m...", "Ce que c'est laid"...) par les premiers membres de la tribu à traverser le fleuve. C'est l'un des moments drolatiques de cet extraordinaire document, qui décrypte notamment la langue des Sapanahua, jusqu'alors connue d'eux seuls.
Loin de l'éden
Pourquoi ce peuple, l'un des derniers vivant encore en autarcie au fond de l'Amazonie, a-t-il décidé de sortir de son isolement ? Pourquoi quitter une vie au plus près de la nature pour partir à la rencontre d'un homme blanc qu'il a appris, sans le connaître, à redouter comme la peste ? À travers ce film, Angus Macqueen laisse entrevoir une existence de plus en plus difficile, bien loin d'un éden rêvé, entre envie de s'assimiler à la vie moderne et angoisse constante de disparaître. Il montre que ce premier contact a résulté de profonds bouleversements et de conflits intérieurs.
Réalisation :
Angus Macqueen
Pays :
France
Année :
2017
Merci Gilles. J'ai vu ce documentaire sur Arte, et je le recommande vivement. En dehors de l'aspect nudité des intéressés, on en apprend beaucoup sur la chimère du "Paradis perdu", et il est piquant de noter que ces "Indiens" aspiraient à avoir des vêtements. La philosophie naturiste ne serait-elle qu'une construction intellectuelle ?
Merci Gilles. J'ai vu ce documentaire sur Arte, et je le recommande vivement. En dehors de l'aspect nudité des intéressés, on en apprend beaucoup sur la chimère du "Paradis perdu", et il est piquant de noter que ces "Indiens" aspiraient à avoir des vêtements. La philosophie naturiste ne serait-elle qu'une construction intellectuelle ?
J'aime bien ton expression "la chimère du "Paradis perdu"".
C'est tout à fait ça.
On se rend compte là que ce que nous appelons la civilisation n'est pas venue par hasard.
Pour ce qui est de la nudité, c'est vrai qu'il est troublant de les voir voler en premier les vêtements. Mais ...
- les gens qui vivent nus se peinturlurent pour décorer leur corps.
- de plus vivre nu en forêt tropicale ne doit pas toujours être très confortable.
Alors, sur le coup ça m'a un peu déçu mais cela reste compréhensible.
Prendre les vêtements peut aussi être considéré comme un "être comme eux, cesser d'être des sauvages".
J'ai aperçu un peu ce reportage. Ils voulaient aussi le fusil...et je pense, d'une manière générale, tout ce qu'ils n'ont pas.
Il me semble aussi qu'ils veulent attaquer les villages pour voler. Il faudrait donc d'abord quelques morts dans leur groupe, pour les calmer...
J'ai aperçu un peu ce reportage. Ils voulaient aussi le fusil...et je pense, d'une manière générale, tout ce qu'ils n'ont pas.
Il me semble aussi qu'ils veulent attaquer les villages pour voler. Il faudrait donc d'abord quelques morts dans leur groupe, pour les calmer...
Le mythe rousseauiste du bon sauvage en prend un coup!
Le mythe rousseauiste du bon sauvage en prend un coup!
De même pour l'idée que pour homo sapiens, la nudité soit un état « naturel »...
Même sortant de leur forêt, ils sont « habillés » par leur ceintures et peintures corporelles....
Le mythe rousseauiste du bon sauvage en prend un coup!
De même pour l'idée que pour homo sapiens, la nudité soit un état « naturel »...
Même sortant de leur forêt, ils sont « habillés » par leur ceintures et peintures corporelles....
Là, ça dépend des peuples.
Et puis oui, il y a des hiérarchies dans ces populations, des chefs, des gens qui occupent telle ou telle fonction, et des signes distinctifs qui vont avec, comme un policier ou un pompier ont un uniforme.
Je ne connais pas ces peintures corporelles, mais je pense que ça n'est pas que pour décorer, ça doit indiquer des grades, des fonctions, des appartenances familiales etc.
On doit savoir qui est chasseur, qui est pêcheur, qui construit les huttes etc. On doit savoir qui est de quel clan, les peintures doivent être un signe d'appartenance à la tribu, un signe de reconnaissance. S'ils croisent quelqu'un dans la forêt, aux peintures ils doivent savoir si c'est l'un des leurs ou non.
S'ils ne sont qu'une centaine, ils doivent tout de même bien se connaître.
De plus, ils ne se rencontrent jamais, car très isolés les uns des autres.
Mais il y a sûrement des significations...pour mémoire.
S'ils ne sont qu'une centaine, ils doivent tout de même bien se connaître.
De plus, ils ne se rencontrent jamais, car très isolés les uns des autres.
Mais il y a sûrement des significations...pour mémoire.
Le fait de se connaitre n'empêche pas d'arborer des signes distinctifs.
De toutes façons, il est clair que leur nudité n'est pas la même que la nudité des naturistes.
D'ailleurs, dans son histoire du naturisme, Arnaud Baubérot sous-titre bien "le mythe du retour à la nature".
En fait, ces naturistes d'il y a un siècle et quelques avaient une vision très biblique des peuples vivant nus, comme Rousseau qui était également imprégné de culture biblique.
Il y a des considérations sur ce sujet dans "Tristes tropiques", de Claude Levi-Stauss.
Et il est dit aussi que les premières structures qu'ont leur batisse soient une école et...une église. Les différent passage du dock. Mettent en parallèle les propos et la genèse...
Donc, pas étonnant que ce jeune homme parle à présent de honte à être nu. Cependant, je remarque que pour aller dans la foret, il préfère reprendre sa nudité originelle...Avec les bottes et les chaussettes de la civilisation : la tenue la plus appropriée semble-t-il, de son point de vue.
Bonjour tout le monde,
Ce documentaire m'a vraiment interpellé.
C'est étrange car je n'y vois absolument pas le mythe du bon sauvage, j'y vois plutôt des gens qui nous ressemblent beaucoup (souhait d'amélioration de leurs conditions de vie, envie de ce qu'ils n'ont pas, envie de la femme du voisin..., pas de doute on fait bien partie de la même espèce humaine !
Je vois plutôt dans ce documentaire la fin du mythe d'une nature idéalisée, personnifiée et bienveillante.
Le "dominer la nature" de la Genèse ne veut pas dire en abuser mais en être les gardiens, un peu comme un jardinier dans son jardin.
Si ce documentaire pouvait permettre de contribuer à en finir avec la stérile opposition de l'homme contre la nature ou de la nature contre l'homme, ce serait une bonne chose.
Et pour faire le lien avec le naturisme, ce qui me plaît dans cet art de vivre, c'est qu'il souhaite justement concilier humanité et nature pour tenter de trouver (retrouver ?) une certaine harmonie et un certain équilibre.
Salutations,
J-M
Message édité par : f94 / 25-09-2019 20:49