26 avril 2024

Un livre de Laure Adler sur la nudité féminine

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PhilE
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(@phile)
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Je n'ai que le début de l'article (merci d'avance à qui pourrait le citer en entier), et j'ai encore moins lu le livre. C'est pas essentiel, les livres, on verra quand je ne pourrai plus acheter de clopes.

 

https://www.lejdd.fr/Culture/Livres/qui-a-peur-des-femmes-nues-laure-adler-analyse-les-representations-du-corps-feminin-4005806

 

De "la grande Odalisque" aux Guerrilla Girls, un livre de Laure Adler décrypte les représentations – très politiques – du corps féminin.

 

On n'est a priori pas fan de ces livres de femmes qui parlent des femmes comme d'un genre n'en finissant pas d'être ­asservi à la domination des hommes et sur le bandeau desquels il est inscrit "Ce que les artistes ont voulu faire de nous" ; il est encore un peu tôt dans la saison pour conseiller les beaux livres à mettre sous le sapin. Chacun de ces deux points eût dû suffire à ce que l'on n'ouvre pas cet ouvrage. Mais voilà, c'est la magie des livres. Le Corps des femmes donne envie de le caresser. Et ce n'est pas un jeu de mots. Notre doigt a glissé le long du dos merveilleusement disproportionné de La Grande Odalisque pour finir sur la plante de ses pieds laiteux. Alors on a commencé à feuilleter, pour savoir ce que Laure Adler racontait sur ce tableau d'Ingres qui tient une place de choix dans notre imaginaire. Et là, on est tombé sur de la politique.

À lire cette grande prêtresse de l'histoire des femmes et du féminisme, la nudité devient intellectuelle avec La Grande Odalisque : "Je veux dire par là que cette femme qui nous regarde a décidé de se montrer ainsi. L'artiste peint une mise en scène d'elle-même.

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gilles
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(@gilles)
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 Copie de l'article complet :

On n’est a priori pas fan de ces livres de femmes qui parlent des femmes comme d’un genre n’en finissant pas d’être asservi à la domination des hommes et sur le bandeau desquels il est inscrit « Ce que les artistes ont voulu faire de nous » ; il est encore un peu tôt dans la saison pour conseiller les beaux livres à mettre sous le sapin. Chacun de ces deux points eût dû suffire à ce que l’on n’ouvre pas cet ouvrage. Mais voilà, c’est la magie des livres. Le Corps des femmes donne envie de le caresser. Et ce n’est pas un jeu de mots. Notre doigt a glissé le long du dos merveilleusement disproportionné de La Grande Odalisque pour finir sur la plante de ses pieds laiteux. Alors on a commencé à feuilleter, pour savoir ce que Laure Adler racontait sur ce tableau d’Ingres qui tient une place de choix dans notre imaginaire. Et là, on est tombé sur de la politique. À lire cette grande prêtresse de l’histoire des femmes et du féminisme, la nudité devient intellectuelle avec La Grande Odalisque : « Je veux dire par là que cette femme qui nous regarde a décidé de se montrer ainsi. L’artiste peint une mise en scène d’elle-même. Son corps nous est offert et pourtant nous sommes à distance et il n’y a rien à voir », expose l’écrivain, qui relève aussitôt : « N’oublions pas la destinataire du tableau : cette femme a été peinte pour une femme, Caroline de Bonaparte, reine de Naples. » Alors même que, et Laure Adler le souligne dès l’introduction, la majorité des images présentées dans ce livre sont « conçues, élaborées pour des hommes qui, au cours des siècles, ont imprimé et fait résonner leurs représentations d’une certaine beauté ». Laure Adler voit dans La Grande Odalisque l’un des symboles de la bascule entre ce qu’elle appelle « la femme regardée » et « les femmes qui nous regardent ». La première catégorie désigne la femme à laquelle est assigné le statut de modèle – l’homme étant le créateur.

 

Dit autrement : la femme comme l’idée que s’en fait l’homme qui la peint – sachant qu’il faudra attendre la toute fin du XIXe siècle pour que les femmes aient le droit de s’inscrire dans les écoles des beaux-arts et puissent prétendre devenir artistes. Les femmes regardées, donc, ce sont notamment les Vénus : celle de Botticelli (« Regardez bien son ventre : il est grand, il est doux, il est appétissant, il est tendre et comporte, en son bas, comme souvent le nôtre à nous les femmes, un léger renflement », commente la journaliste) comme la si vivante Vénus d’Urbin du Titien, dont « la position du corps est étudiée pour être excitante et exciter » : « Elle nous regarde droit dans les yeux, sans effronterie mais sans innocence non plus, elle caresse son pubis, une bague au petit doigt et les jambes entrecroisées. »

Ces peintres voulaient rendre au regardeur le corps le plus offert.

Ingres, lui, déplace le regard – et c’est ledit changement de regard que Laure Adler scrute avec une extrême vigilance dans cet ouvrage qui retrace l’art et la manière dont le corps des femmes a été le sujet obsédant de l’histoire de la peinture occidentale. Avec Ingres, les femmes peintes ne se réduisent plus à leurs corps ; elles sont ailleurs. Mais elles n’en sont pas encore au point de livrer elles-mêmes leurs propres représentations de leur sexe.

Ce n’est pas pour rien que notre Grande Odalisque a, en 1989, été détournée par des femmes artistes américaines, les Guerrilla Girls : elles ont créé une affiche où un masque de singe agressif remplace le visage de l’odalisque, et un pénis, l’éventail. « Do women have to be naked to get into the Met.Museum ? » interrogent celles qui rappellent que, si moins de 5 % des artistes exposés dans les collections du Metropolitan sont des femmes,

« 85 % of the nudes are female ».Les artistes femmes qui apportent leur vision du corps des femmes constituent le troisième volet du livre, le troisième temps de cette libération, non pas de la parole, mais du regard :

« Ces femmes qui se regardent » et qui sont leurs propres muses. Comme pionnière du genre – mais qui a toujours refusé d’être embrigadée dans un quelconque mouvement, on trouve bien sûr la mythique Frida Kahlo, dont les autoportraits vous transpercent l’âme de part en part.

Laure Adler a choisi de faire figurer La Colonne brisée et de louer « une oeuvre où la douleur n’est jamais plainte ni complainte mais volonté de l’extérioriser pour mieux la domineret la partager ». Contrairement à l’auteure, dont on sent combien le militantisme se félicite de toutes les expériences accomplies par les femmes pour ne plus « faire corps avec ce qu’on leur demande d’être », on est sacrément moins sensible à l’univers de Tracey Emin, qui, après avoir exposé sur une tente le nom de toutes les personnes avec qui elle avait couché entre 1963 et 1995 – incluant les membres de sa famille avec qui elle avait dormi petite et les foetus de ses avortements –, fait des performances au cours desquelles elle s’enferme pendant quatorze jours avec des toiles vierges et réalise des  autoportraits en représentant ses parties les plus intimes. Heureusement, le livre ne montre que la tente… Un corps fantasmé comme un autre ?

 

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