A priori, l’affaire pourrait prêter à sourire. Sauf qu’elle s’est transformée en véritable cauchemar pour cet employé de la SNCF, âgé d’une cinquantaine d’années, qui s’est retrouvé du jour au lendemain soupçonné d’être un odieux pervers par ses collègues de travail, simplement parce qu’il avait enlevé son maillot de bain pour pratiquer le naturisme sur le quai Henri-IV, en mai dernier.
Je lis dans la procédure que les policiers ont contacté votre employeur pour lui demander à quel poste vous travaillez », s’étonne le président du tribunal correctionnel.
« Ils ont aussi précisé le motif de leur demande : exhibition sexuelle. Etait-ce vraiment nécessaire ? ».
L’employé se pose la même question : « Deux jours après, toute la boîte était au courant. ».
Le substitut du procureur y voit au contraire une vérification indispensable : « Dès lors qu’il y a un comportement déviant à caractère sexuel, non seulement nous cherchons à savoir si la personne concernée est en contact avec le public, adultes ou enfants, mais nous pratiquons un prélèvement de salive pour le fichier des empreintes ADN », souligne la magistrate, avant de réclamer 1 500 EUR d’amende, transformable en 100 jours de prison en cas de non-paiement.
A première vue, il n’y a pourtant pas de quoi fouetter un chat. « Les gens sur les bateaux-mouches applaudissaient même en passant devant moi ! » s’efforce de sourire le prévenu. « La question n’est pas de savoir si le naturisme est une pratique condamnable, rappelle le président. Le fait est simplement que cette pratique est interdite à Paris. »
Facture finale pour l’absence de string : 500 EUR d’amende. Un peu cher au centimètre carré.
Tiré de l’article de Jérôme Glaize dans Le Parisien du 6 septembre 2004:
http://www.leparisien.com/home/maville/paris/article.htm?articleid=241129607
Pourtant, quand j’étais encore à Paris, il y avait ce coin du quai surnommé « Tata beach », naturiste et réputé pour être un lieu de rencontre homo (ce que je ne suis pas – sinon, je n’en ferais pas mystère – mais j’y suis allé plus d’une fois). Mais depuis, les ligues de vertu sont de retour…